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VI. Sidera.

VIX ea limitibus dissepserat omnia certis; Cùm, quæ pressa diu massâ latuêre sub illâ, Sidera cœperunt toto effervescere cœlo.

Neu regio foret ulla suis animantibus orba, Astra tenent coeleste solum, formæque Deorum : Cesserunt nitidis habitanda piscibus undæ : Terra feras cepit, volucres agitabilis aër.

VII. Homo.

SANCTIUS his animal, mentisque capacius altæ, Deerat adhuc, et quod dominari in cætera posset : Natus homo est : sive hunc divino semine fecit Ille opifex rerum, mundi melioris origo: Sive recens tellus, seductaque nuper ab alto Æthere, cognati retinebat semina cœli '. Quam satus Iapeto, mixtam fluvialibus undis, Finxit in effigiem moderantûm cuncta Deorum. Pronaque cùm spectent animalia cetera terram; Os homini sublime dedit, coelumque tueri Jussit, et erectos ad sider a tollere vultus.

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Cognati. Le ciel et la terre sortis du chaos, leur commune origine, étaient en quelque sorte parens. Voilà le sens très-beau de l'expression latine.

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VI. Les Astres.

LORSQUE le grand arbitre eut prescrit ces limites, A des astres sans nombre il traça leurs orbites. Tout le ciel rayonna de flambeaux éclatans, Dans la nuit du chaos obscurcis trop long-tems. Tout eut ses habitans: la demeure éthérée Fut le séjour sacré des dieux de l'empyrée. Les animaux divers, les poissons, les oiseaux Peuplèrent et la terre, et les airs, et les eaux.

Des

VII. L'Homme.

MAIS la nature encor semblait attendre un maître, Doué de la raison, un roi digne de l'être : Enfin l'homme naquit: soit qu'un être divin L'ait animé d'un souffle émané de son sein; Soit que la terre encor de jeunesse parée, rayons de l'Éther à peine séparée, Eût imprégné de vie un limon plus parfait; Et qu'alors un Titan, savant fils de Japet, A l'image des dieux modérateurs du monde, Eût pétri sous ses doigts cette argile féconde. Sous le joug de l'instinct les animaux penchés, Tous baissent leurs regards à la terre attachés: L'homme lui seul, debout, la tête redressée, Élève jusqu'au ciel sa vue et sa pensée.

Sic, modò quæ fuerat rudis et sine imagine, tellus Induit ignotas hominum conversa figuras.

VIII. Etas aurea.

AUREA prima sata est ætas, quæ, vindice nullo', Sponte suâ, sine lege, fidem rectumque colebat. Poena metusque aberant; nec verba minacia fixo Ære legebantur: nec supplex turba timebant Judicis ora sui; sed erant sine judice tuti. Nondum cæsa suis, peregrinum ut viseret orbem, Montibus, in liquidas pinus descenderat undas : Nullaque mortales, præter sua, litora norant. Nondum præcipites cingebant oppida fossa: Non tuba directi, non æris cornua flexi3, Non galeæ, non ensis, erant: sine militis usu Mollia securæ peragebant otia mentes.

Ipsa quoque immunis, rastroque intacta, nec ullis Saucia vomeribus, per se dabat omnia tellus :

'La vivacité concise de cette locution est tout-à-fait dans le goût de la langue poétique. On dirait en prose: Nullo homine licentiam cohibente.

* Suis. Ce pronom est ici très-expressif: il donne à entendre que la montagne, où le pin est né, est sa patrie.

3 La trompette est longue et droite : le clairon est recourbé. 4 Cette belle métaphore est en quelque sorte une prosopopée. Le poète anime la terre: le soc de la charrue la blesse. Jamais cette idée, tant de fois redite, n'a été si bien exprimée.

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