Imatges de pàgina
PDF
EPUB

répondirent le 27 : « Nous craignons, brave général, que le projet manifesté par les bataillons de Bordeaux de se retirer, ne vous ait donné quelques instans de dégoût; nous vous invitons instamment de rester à votre poste. Employez tous les moyens que la prudence et le patriotisme pourront vous suggérer pour retarder le départ de ces bataillons. Encore quelques jours et les rebelles seront détruits. >>

Aussitôt que le général Canclaux fut informé de la prise des places de Saumur et de Machecoul, il accourut à Nantes d'où il écrivit au ministre le 19:

«< A peine arrivé à Nantes le 13, j'ai été appelé à Ancenis par le représentant Coustard qui y avait couru lui-même pour empêcher les troupes de suivre l'exemple de celles d'Angers et de l'abandonner. La position, la terreur des corps administratifs, qui aurait pu gagner la troupe, m'ont déterminé à donner le lendemain l'ordre de retraite sur Nantes. Elle s'est effectuée sans autre perte que celle de quelques fourrages, de quelques effets d'ambulance, de trois pièces de quatre en fer sur une chaloupe canonnière, à qui le défaut d'eau n'a pu permettre de descendre, et qui a été brûlée : tout le reste a suivi. Du moment que le passage de la Loire avait été forcé, tous ces petits postes si éloignés, si étendus, ne pouvaient plus être gardés. J'ai réuni dans un camp (Saint-Georges), à trois quarts de lieue

d'ici, environ quatre mille hommes, tant infanterie que cavalerie.

» Beysser est en ce moment au secours d'un poste qui doit être attaqué par les rebelles devant la fonderie d'Indret. Je n'ai point de nouvelles de l'armée des rebelles ni des nôtres. >>

L'ennemi ne se présenta pas devant Indret ; mais, le lendemain 20, Beysser fit à Laloué une attaque dont le résultat ne lui fut pas avantageux. Canclaux en rendit compte au ministre le 22. Beysser, disait-il, après avoir enlevé, presque sans perte, plusieurs postes retranchés, s'est trouvé cerné par un très-grand nombre de rebelles. Il s'est fait jour avec sa cavalerie et a opéré sa retraite avec quelque perte d'hommes, particulièrement de trois chefs de la légion nantaise, ce qui a beaucoup affecté cette ville, et la perte d'une pièce de campagne dont l'avanttrain s'est rompu; mais elle a été enclouée par Beysser lui-même. J'ai protégé la retraite et contenu, à une lieue de la ville, les rebelles qui y sont restés toute la journée en présence de mes postes avancés. C'est de là qu'ils menacent journellement la ville que son étendue rend difficile à défendre. >>

Le 26, le général demanda des secours au général Duhoux, à Tours. « Toutes les nouvelles, disait-il, annoncent qu'il se rassemble à Tours une armée considérable. Je n'ai pas quatre mille hommes pour défendre Nantes presque entouré par

les rebelles. Je suis réduit à couvrir cette ville et garder les postes les plus essentiels. Pour me tirer de cette presse, il faudrait que l'armée de Tours pût faire un mouvement en avant, en même temps que celle de Biron se porterait sur ma droite. Par ce mouvement l'ennemi, forcé de se retirer, perdrait bientôt sa supériorité. Je demande qu'il soit établi entre nous une correspondance suivie. »

Dès le 19, les représentans près l'armée des côtes de Brest avaient pris l'arrêté suivant, pour déclarer la ville de Nantes en état de siége:

« Sur la proposition des corps administratifs, réunis en comité central le 18 de ce mois, et l'avis du général Canclaux, commandant en chef l'armée des côtes de Brest, de déclarer la ville en état de siége, afin de donner à l'autorité militaire tous les moyens de police et de surveillance qu'exige la défense de cette ville importante;

» Considérant que, d'après la prise de Saumur, l'évacuation d'Angers, et de tous les postes situés sur la rive droite de la Loire, la ville de Nantes se trouve en première ligne du côté du pays qui est au pouvoir des rebelles, et que déjà elle a été attaquée le 15 dans un de ses faubourgs;

» Déclarons la ville de Nantes en état de siége, et qu'en conséquence l'autorité, dont les officiers civils sont revêtus pour le maintien de l'ordre et de la police intérieure, est dévolue au commandant militaire qui l'exercera exclusivement

sous sa responsabilité personnelle, conformément à la loi du 10 juillet 1791. »

Cet arrêté fut proclamé et mis à exécution le 26.

[ocr errors]
[ocr errors]

Saumur

§ IV (Haute Vendée. ) Le général Labarolière chargé à Tours de commander les troupes destinées à tenir la campagne. Le commandant Chambon chargé d'observer les mouvemens de l'ennemi à Saumur. Comptes qu'il rend. évacué dans la soirée du 25. — Chambon y entre le 26. Arrestation du garde d'artillerie François. - Cathelineau élu à Saumur, le 12, généralissime de l'armée vendéenne. Marche de cette armée sur Angers et Nantes. - Proclamation des chefs à Angers. Mesures prises par la commission centrale de Tours et les généraux, communiquées au général Biron. Sa réponse; compte qu'il rend au ministre et au comité de salut public; il demande d'être déchargé du commandement. Rapport de la commission centrale au co

[ocr errors]
[ocr errors]
[ocr errors]

mité de salut public. — Arrêté du comité de salut public. Biron invité à rester à son poste. Sommation des chefs vendéens aux autorités de rendre la place de Nantes. - Refus unanime. Nantes attaqué le 29, les Vendéens repoussés. Arrestation de Rossignol à Saint-Maixent.-Conduit à Niort par ordre de Westermann. Marche de Westermann sur Parthenay le 30.-La place évacuée à son approche.-Marche de la colonne de Tours sur Saumur.

Haute Vendée.

Tandis que le général Berthier organisait à Tours la division de Saumur, le capitaine Chambon, commandant le huitième de hussards, fut chargé d'observer les mouvemens de l'ennemi et d'en rendre compte.

Le général Labarolière, ancien général divisionnaire arrivé depuis peu, eut le commandement des troupes destinées à tenir la campagne.

Chambon se porta, le 21, à Azai d'où il informa le général Berthier que deux hussards avaient eu l'imprudence d'entrer à Chinon et d'enlever le drapeau blanc. « Lorsqu'on va prendre des drapeaux, ajoutait-il, il faut être en force pour garder la ville. »

Le 22, il entra à Chinon avec quatre-vingts hussards. On ignorait le nombre des Vendéens restés à Saumur; les uns disaient quatre à cinq mille, les autres quinze cents. « L'ennemi, ajoutait-il, ne s'est point présenté à Chinon depuis le 16; ils étaient environ quarante, venus par la route de Tours. D'après le rapport des officiers municipaux, ils ont enlevé cent barils de farine. >>

Le même jour, la commission centrale arrêta une nouvelle organisation de la légion germanique en deux corps, l'un à cheval et l'autre à pied (onzième et vingt-deuxième de chasseurs). L'adjoint Ronsin fut autorisé à ne point comprendre dans cette organisation les officiers et soldats qui avaient donné des preuves d'incivisme et d'insubordination.

Du 25 Chambon disait dans son rapport : « Hier 24, à deux heures et demie, la Rochejaquelein, accompagné des autres chefs, est parti pour faire une reconnaissance. Ils sont rentrés à Saumur, à six heures du soir, au grand galop, ont fait jeter

« AnteriorContinua »