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RENSEIGNEMENTS DIVERS.

Formations, modifications et dissolutions de sociétés.

Suivant acte sous seings privé, fait double à Paris, entre MM. Hector BOSSANGE père et Gustave BOSSANGE fils, tous deux commissionnaires en librairie, demeurant à Paris, quai de Voltaire 25, le 20 novembre 1858, et enregistré le 24 du même mois, l'article cinquième des statuts de la société établie entre eux sous la raison sociale: Hector BOSSANGE ET FILS, pour l'exploitation d'un fonds de commission en librairie, à Paris, quai de Voltaire 25, par acte du 1er mai 1854, enregistré et publié, a été modifié de la manière suivante : « A partir du 1er janvier 1859 les bénéfices appartiendront à M. Hector Bossange pour trois cinquièmes, et à M. Gustave Bossange pour deux cinquièmes. » Les pertes seront supportées par chacun d'eux dans les mêmes proportions. Tous les autres articles sont maintenus.

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D'un jugement contradictoirement rendu par le tribunal de commerce de la Seine, le 24 novembre 1858, enregistré, il appert que la société en nom collectif formée entre 1o M. Alfred DUCHESNE, artiste dramatique, demeurant à Paris, rue Mazagran; 2o M. Auguste CHIRON, employé, demeurant à Paris, rue Saint-Dominique Saint-Germain, 142; 3° M. Henry JACOMME, lithographe, demeurant à Paris, rue Culture Sainte-Catherine, 32; ladite société, formée suivant acte sous seing privé, en date du 7 mai 1858, enregistré, sous la raison sociale: JACOMME, DUCHESNE et Ce, a été déclarée dissoute à partir du jour du jugement susénoncé, et que M. Venant, demeurant à Paris, rue des Jeûneurs, 21, a été nommé liquidateur de ladite société avec tous les pouvoirs que comporte cette qualité.

Suivant acte sous signatures privées fait double à Paris le 24 novembre 1858, enregistré en ladite ville le 26 du même mois, aux droits des f. 50 c., entre M. Hippolyte GAMBOGI, propriétaire, demeurant à Nantes, rue de Gorges, 7, d'une part, et M. Charles GAMBOGI, ancien officier, demeurant à Paris, rue Papillon, 4, d'autre part, il a été formé entre les susnommés une société en nom collectif ayant pour objet l'exploitation d'un fonds d'éditeur marchand de musique situé à Paris, boulevard Montmartre, 15, appartenant en ce moment à M. Chabal. La raison sociale est : GAMBOGI FRÈRES. La signature sociale appartiendra aux deux associés, qui ne pourront s'en servir que pour les affaires

de la société. Toute signature donnée pour affaires personnelles ne devra en aucun cas engager la société. La durée de cette société sera de cinq années, qui ont été commencées à partir du 1er décembre 1858. Le siège social est établi à Paris, boulevard Montmartre, 15. La société sera administrée en commun par les deux associés.

Faillites.

Concordats

De la société E et V. PENAUD frères, imprimeurs-libraires, rue du Faubourg-Montmartre, 10, composée de 1o Eugène-Claude Penaud; 2o Fabien-Victor Penaud, le 14 décembre, à deux heures. (N° 12382 du greffe.)

Du sieur FONTAINE (Hippolyte), imprimeur en taille-douce, quai d'Orléans, 28, le 15 décembre, à deux heures. (No 15116 du greffe.)

Du sieur LINCK (Louis), marchand papetier, rue de Saintonge, 41, le 15 décembre, à deux heures. (N° 15200 du greffe.)

Du sieur HODDÉ (Augustin-Honoré), marchand de papiers d'emballage, rue Suger, 5, le 15 décembre, à dix heures. (N° 15268 du greffe.)

VENTES PUBLIQUES.

LIVRES.

Paris (maison Silvestre).

1-29 décembre. Livres bien conditionnés composant la bibliothèque de feu M. H. M. Erdeven, ancien chef de bureau à la préfecture de la Seine. — Libraire :M. Cretaine.

13 décembre. Choix de beaux ouvrages à figures et de livres de théologie, de littérature et d'histoire, français, italiens, anglais, allemands, espagnols et portugais. - Libraire: M. Labitte.

13-17 décembre. Livres, dessins et estampes, composant le cabinet de feu M. A. P. M. Gilbert, membre de la Société des antiquaires de France. Libraire M. Delion.

20-24 décembre. Livres français, allemands, russes et polonais, relatifs à l'histoire de France, d'Allemagne, de Russie et de Pologne; ouvrages à figures, provenant de la bibliothèque de feu M. A. C***, ancien intendant des édifices de la couronne en Pologne.-Libraire : M. Lavigne.

10-29 janvier. Livres rares et curieux de M. Francisque Michel. - Libraire: M. François.

BIBLIOGRAPHIE ÉTRANGÈRE

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ANGLETERRE.

Livres.

ARISTOTLE. The Ethics of Aristotle, illustrated with Essays and Notes, by Sir Alexander Grant. 3 vols. Vol. 2, in-8°. J. W. Parker. Cloth, 12sh. BACON (F. Baron of Verulam). - Works Collected and. edited by J. Spedding, etc. Vol. VI. Literary and Professional Works. Vol. I. In-8°. Longman, Cloth, 18sh.

BODICHON (Dr). Algiers considered as a Winter Residence for the English. Englishwoman's Journal Office. 2sh.

Calendar of State Papers, Domestic Series of the Reign of James I, 1613-1623. Edited by Mary A. E. Green. Imp. in-8°. Longman. Cloth. 15sh. CATAFAGO (J.). An English and Arabic Dictionnary, in two Parts. 2 vols. in-8°. Quaritch. Cloth, 40 sh. COOPER (C. H.) and T. Cooper. · Athenæ Cantabrigienses. Vol.1 in-8°. Bell. Cloth, 18sh. DALYELL (J.). The Powers of the Creator displayed in the Creation, or Observations on Life amidst the various Forms of humbler Tribes of Animated Nature. Vol.3 in-4°. Van Voorst. 42sh.

DE QUINCEY (T.). Leaders in Literature; with a Notice of Traditional Errors affecting them. Post in-8°. Hogg. Cloth, 7sh. 6d.

Favourite English Poems of the Two Last Centuries. Unabridged, illustrated with upwards of 200 Engravings on wood from Drawings by the most eminent Artists. In-8°. Low. Cloth, 21sh.

FOWNES (G.). A Manual of Elementary Chemistry, Theoretical and Practical; 7th edit., revised and corrected. In-12. Churchill. Cloth, 12sh. 6d. HUMPHRY (G.-M.). A Treatise of the Human Sceleton, including the Joints. In-8°. Macmillan. Cloth, 28sh.

IRONS (W.). The Settler's Guide to the Cape of Good Hope and Colony of Natal. Compiled from Original and Authentic materials. In-12. Stanford. Cloth, 3sh. 6d.¡

JORDAN (F.). An Introduction to Clinical Surgery, with a Method of Investigating and Reparting Surgical Cases. In-12. Churchill. Cloth, 5sh.

KAVANAGH (J.). A Summer and Winter in the two Sicilies. 2 vols. post in-8°, Hurst and B. Cloth, 24sh.

MILLINGTON (E. J.). Heraldry in History, Poetry and Romance. Post in-8°. Chapman and H. Cloth, 9sh. Murray's Handbook for Travellers in Syria and Palestine, including an account of the Geography, History and Antiquities and Inhabitants of these countries, with Maps and Plans. 2 vols. in-12. Murray. Cloth, 24sh

NOYCE (E.). Outlines of Creation. Illustrated with 400 Engravings by the Brothers Dalziel. In-12. Ward and L. Cloth, 5sh.

NUNNELEY (T.). On the Organs of Vision, their Anatomy and Physiology. In-8°. Churchill. Cloth, 15sh. OGILVIE (G.). The Master Builder's Plan, or the Principles of Organic Architecture as indicated in the Typical Forms of Animals, Post in-8°. Longman. Cloth, 6sh. 6d,

ALLEMAGNE.

Livres.

BECKMANN. (C.).- Graphische Resultate der Perspective zum Selbstunterricht für Architecten und Maler. Mit engl., deutschem und franz. Text. in-4°. Berlin, Ernst et Korn. 1 1/3 thlr.

BLAU (O.). Commerzielle Zustaende Persiens. Aus den Erfahrungen einer Reise im Sommer 1857 dargestellt. Gr. in-8°. Berlin, Decker. 1 1/4 thlr. BUNSEN (C. C. J.). Gott in der Geschichte oder der Fortschritt des Glaubens an eine sittliche Weltordnung. II Thl. gr. in-8°. Leipzig, Brockhaus. 3 2/3 thlr.

CASPER (J. L.). Praktisches Handbuch der gerichtlichen Medizin. Biologischer Theil. Gr. in-8°. Berlin, Hirschwald. 3 1/2 thlr.

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Ueber den Bau und die Entwickelung parasitischer Crustaceen. Gr. in-4o. Cassel, Fischer. 1 1/3 thlr.

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DIPPEL (L.). Beitraege zur vegetabilischen Zellenbildung. Gr. in-8°. Leipzig, Engelmann. 2 2/3 thlr. GALL Von GALLENSTEIN (J.). Der practische Grubenbau, oder die wichtigsten Grundsaetze aus dem Gebiete des Bergbaues, der Bergmaennischen Arbeitslehre, etc. Gr. in-8°. Wien, Manz et Ce. 1 thlr. 24 sgr.

GISEKE (B.). Trakisch-pelasgische Staemme der Balkanhalbinsel und ihre Wanderungen in mythischer Zeit. Gr. in-8°. Leipzig, Teubner. 1 thlr. GRAFF (H.). Die Leuchtthürme, Leuchtbaaken und Feuerschiffe der ganzen Erde. Gr. in-8°. Stettin, Müller, cart. 1 1/3 thlr.

HAFFER (W.). Wiesenkunde. I Thl. gr. in-8°. Berlin, Besser. 2 2/3 thlr.

HANSEN (P. A.). Theorie der Sonnenfinsternisse

und verwandten Erscheinungen. Gr. in-8°. Leipzig, Hirzel. 2 thlr.

HEINE (W.). Die Expedition in die Seen von China, Japan und Ochotsk unter dem Commando von C. Ringgold und J. Rodgers. I Bd. gr. in-8°. Leipzig, Costenable. 3 1/4 thlr.

HENOP (Ph.). Leitfaden zur Literaturgeschichte saemintlicher neuern Voelker, mit Ausschluss des deutschen. Gr. in-8°. Basel, Schweighauser. 28 sgr. HOPF (K.). Historich-genealogischer Atlas seit

Christi Geburt bis auf unsere Zeit. Abth I. Deutschland. Band I. in-fol. Gotha, Perthes. 14 thlr. . Jahrbuch für romanische und englische Literatur. unter bes. Mitwirkung v. F. Wolf herausg. von F. Ebert I Bd. 1 Heft. gr. in-8°. Berlin, Dümmler 3/4 thlr.

KAPP (F.). Leben des Amerikanischen Generals Friedr. Wilh. von Steuben. Gr. in-8°. Berlin, Duncker et Humblot, geb. 2 2/3 thlr.

KENNGOTT (A.). - Tabellarischer Leitfaden der Mine-
ralogie zum Gebrauche bei Vorlesungen und zum
Selbststudium. Gr. in-8°. Zürich, Orell, Fuessli et
Ce. 2 thlr. 24 sgr.
KUHN (J.).

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Die Krankheiten der Culturgewaechse, ihre Ursachen und ihre Verhütung. Gr. in-8°. Berlin, Bosselmann. 2 thlr.

Le secrétaire-gérant, DUCHASTAING.

Paris Imp. de PILLET fils aine, rue des Grands-Augustins,5,

+

CHRONIQUE

DU JOURNAL GÉNÉRAL

DE L'IMPRIMERIE ET DE LA LIBRAIRIE.

SOMMAIRE Jurisprudence.

Bulletin technologique.

Paris, au Cercle de la Librairie, rue Bonaparte, 1.

Paris: le Système d'échange international. Faits divers. Correspondance,
Renseignements divers: formations de sociétés; faillites; ventes publiques.

JURISPRUDENCE.

Tribunal civil de la Seine (3o chambre).

Présidence de M. Puissan.

Audience du 27 novembre 1858.

Propriété littéraire. — Reproduction de la Méthode Ollendorff sous un faux nom. — Contrefaçon.

Il y a contrefaçon dans l'impression en France. d'un ouvrage écrit en langue étrangère, alors même que cet ouvrage serait destiné à n'ètre vendu qu'en pays étranger.

Vers la fin de l'année 1856, le docteur Ollendorff, auteur d'une Méthode pour l'enseignement des langues française, allemande, anglaise, espagnole et italienne, fut prévenu que la direction de la librairie au ministère de l'intérieur venait de recevoir de Cadix, à l'adresse d'une maison de librairie établie à Paris, plusieurs caisses de livres qui contenaient une contrefaçon de cette Méthode. Il s'empressa de former opposition à la remise de ces ouvrages. Les destinataires français, MM. Rosa et Bouret, l'assignèrent alors en mainlevée de cette opposition et lui réclamèrent en même temps 3,000 fr. à titre de dommages-intérêts. Le tribunal rendit un jugement par lequel il déclara que les ouvrages expédiés de Cadix à Rosa et Bouret, par la maison Abelardo Carlos, étaient la reproduction presque littérale de l'œuvre du docteur Ollendorff, et constituaient une contrefaçon. En conséquence, MM. Rosa et Bouret furent déclarés mal fondés dans leur demande, et condamnés aux dépens. Le tribunal ordonna, en outre, que les caisses contenant les volumes, à eux expédiées de Cadix, seraient remises au docteur Ollendorff.

MM. Rosa et Bouret pensèrent avoir le droit de réimprimer en France une édition dont les tribunaux avaient défendu l'introduction. En effet, au mois de septembre 1857, le docteur Ollendorff apprit que ces éditeurs faisaient imChronique, 1858.

primer à Poissy, chez Arbieu, sa Méthode, en prenant pour titre : Chantreau reformado, por Torrecilla. Ce titre était fictif, et ne devait servir qu'à faire le dépôt; après cette formalité l'ouvrage était envoyé chez le relieur, où le titre provisoire était coupé et remplacé par un autre titre portant le nom d'Ollendorff. Le docteur Ollendorff porta ces faits à la connaissance de MM. les commissaires de police de l'imprimerie et de la librairie. au ministère de l'intérieur. En conséquence, un de MM. les commissaires se rendit chez M. Joublin, relieur de MM. Rosa et Bouret, où on saisit 681 exemplaires du Chantreau reformado. Sous la couverture de ces exemplaires, déjà reliés en un volume in-12, on trouva un autre titre destiné à remplacer celui de Chantreau reformado, et qui portait le nom d'Ollendorff. Outre ces 681 exemplaires, on saisit encore un paquet de 930 titres portant également le nom d'Ollendorff, et qui, de l'aveu de M. Joublin, étaient également destinés à remplacer les titres de Chantreau reformado; il déclara, en effet, que le titre portant le nom d'Ollendorff était placé sur tous les exemplaires destinés à l'Amérique. En même temps on découvrit des clichés de l'ouvrage chez l'imprimeur Arbieu. C'est par suite de ces faits que le docteur Ollendorff a saisi la justice de sa demande.

Le tribunal, après avoir entendu Me Étienne Blanc, avocat de M. le docteur Ollendorff, et Me Sénard, avocat de MM. Roșa et Bouret, a rendu le jugement suivant, sur les conclusions conformes de M. le substitut Perrot:

«< En ce qui touche la question de contrefaçon,

« Attendu que le 18 décembre 1857 il a été saisi chez Joublin, relieur, rue Gît le-Cœur, 8: 1o 681 exemplaires d'un ouvrage en langue espagnole portant pour titre Chantreau reformado, por Trorecilla, et imprimé par Arbieu, à Poissy; 20 un paquet de 930 titres indiquant le nom d'Ollendorff comme celui de l'auteur, et placés sous la rubrique de New-York, sans nom d'imprimeur;

«< Attendu que cet ouvrage, d'après le simple

51.

examen qu'en a pu faire le tribunal, contient dans plusieurs de ses parties l'imitation, et dans plusieurs autres la copie exacte d'un ouvrage publié en 1857 par Ollendorff, sous ce titre : Nuevo método para aprender a leer, escribir y hablar una lengua en seis meses aplicado al frances;

<«< Attendu qu'il résulte de l'importance de ces imitations et de ces emprunts, qu'ils constituent non pas seulement un plagiat, comme le considèrent les défendeurs, mais bien une contrefaçon de l'œuvre d'Ollendorff; que l'intention de contrefaire son œuvre ressort suffisamment de la comparaison des deux titres, dont l'un, destiné à la déclaration et à la publicité en France, porte le nom de Torrecilla comme auteur, et l'adresse de l'imprimeur, et dont l'autre, destiné à ètre expédié en Amérique, pour y être substitué au précédent, indique Ollendorff comme auteur et New-York comme lieu de publication.

« Attendu que vainement Rosa et Bouret prétendent que l'ouvrage par eux publié aurait été fait avant que Ollendorff eût appliqué sa méthode à la langue espagnole; qu'en effet, d'une part, ce fait n'est pas établi, d'autre part et à le supposer prouvé, il n'y en aurait pas moins contrefaçon, la grammaire espagnole n'étant qu'une application à la langue espagnole de la méthode générale inventée par Ollendorff pour l'étude de toutes les langues; que vainement Rosa et Bouret prétendent que leur publication ne serait que la reproduction d'un exemplaire déjà publié en Amérique; qu'en admettant qu'il en soit ainsi, ils se seraient encore rendus coupables de contrefaçon, en reproduisant une œuvre contrefaite;

« En ce qui touche la confiscation :

« Attendu qu'aux termes des articles 427 et 429 du code pénal, l'édition contrefaite doit être confisquée ou remise à l'auteur, pour l'indemniser d'autant du préjudice qu'il a souffert;

« Attendu qu'il importe peu que certaines parties de l'ouvrage édité par Rosa et Bouret ne soient pas une reproduction de l'ouvrage d'Ollendorff; que l'ouvrage forme un tout, dont les parties qui seraient propres à Rosa et Bouret ne sauraient être détachées, et que d'ailleurs ces parties elles-mêmes ont été faites d'après Ollendorff, et sur une imitation ou ́application de sa méthode à la langue espagnole;

« En ce qui touche les dommages-intérêts:

« Attendu que la publication faite par les défendeurs a évidemment occasionné un grave préjudice à Ollendorff, soit en reproduisant son œuvre, soit en donnant, sous son nom, une œuvre qui serait une application imparfaite de sa méthode; qu'il y a pour lui privation maté

rielle d'un bénéfice légitime et préjudice moral pour sa réputation;

« Attendu que l'offre faite par les défendeurs de ne vendre aucun exemplaire en France est insuffisante; que la vente en Amérique, en Espagne et dans les autres pays où les Espagnols et les Français peuvent être en rapport, causerait également préjudice à Ollendorff; attendu que le préjudice, eu égard aux circonstances particulières de la cause peut être évalué à 6,000 fr.

<«< En ce qui touche la contrainte par corps :

« Attendu que cette voie d'exécution en matière de dommages-intérêts, est édictée par l'article 126 du code de procédure, vu les articles 7 de la loi du 17 avril 1832, 11 et 12 de la loi du 13 décembre 1848;

<«< En ce qui touche la publicité du jugement : « Attendu que cette publicité peut concourir efficacement à réparer le préjudice causé;

<«< En ce qui touche l'exécution provisoire : « Attendu qu'elle est demandée hors des cas prévus par la loi :

« Dit que l'ouvrage publié par Rosa et Bouret, sous le titre : Chantreau reformado est la contrefaçon de l'œuvre publiée et déposée par Ollendorff, en 1857, sous le titre de método para aprender a leer, escribir y hablar una lengua en seis meses, aplicado al frances;

Nuevo

«En conséquence, déclare bonne et valable la saisie pratiquée à la requête du demandeur au domicile de Joublin, le 18 décembre 1857, de 681 exemplaires dudit ouvrage, et de 930 doubles titres;

« Ordonne la confiscation desdits exemplaires et titres, et de tous autres qui pourraient être trouvés en la possession de Rósa et Bouret, Joublin, Arbieu et tous autres, ainsi que de tous clichés qui pourraient exister de ladite édition;

« Ordonne en outre que les objets dont la confiscation vient d'être prononcée seront remis à Ollendorff pour l'indemniser d'autant du préjudice qu'il a éprouvé;

« Condamne, en outre, Rosa et Bouret solidairement et par corps, à payer à Ollendorff une somme de 6,000 fr à titre de dommages et intérêts; fixe à deux ans la durée de la contrainte par corps;

«Autorise Ollendorff à faire insérer les motifs et le dispositif du présent jugement dans deux journaux de France et dans deux journaux des États-Unis, à son choix et aux frais de Rosa et Bouret;

« L'autorise à le faire publier dans tous les autres journaux français et étrangers, si bon lui semble, mais à ses frais; dit qu'il y a lieu à exécution provisoire;

«<< Condamne Rosa et Bouret solidairemen aux dépens. >>

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En 1842 un de nos compatriotes, M. Alexandre Vattemare, artiste distingué et homme d'intelligence, eut la pensée d'établir entre toutes les nations un système d'échanges internationaux de leurs productions littéraires et artistiques. Guidé par son goût éclairé de la littérature et des arts, et animé d'un désintéressement bien rare de nos jours, M. Vattemare n'a cessé, depuis cette époque, de consacrer sa vie et ses forces à l'établissement et à la propagation de son œuvre. Il n'a pas reculé devant les fatigues et les dangers de longs voyages en Europe et en Amérique, pour établir ces relations d'échange entre les gouvernements. Honoré de leur confiance, chargé de mener à bonne fin l'œuvre qu'il avait conçue, il a constitué, à cet effet, une agence centrale des échanges internationaux à Paris. Bientôt les résultats ont dépassé ses espérances. Non-seulement des échanges nombreux ont eu lieu entre les nations, mais en Amérique surtout le dépôt de ces échanges a été l'occasion de créer, dans les principales villes des Etats-Unis, des bibliothèques publiques, dont elles étaient dépourvues.

L'agence centrale de M. Vattemare est aujourd'hui l'intermédiaire reconnu des gouvernements qui ont adopté les principes du système d'échange, et elle est soutenue par chacun d'eux, au moyen d'une allocation annuelle de peu d'importance, suffisaute à peine pour ses frais généraux. L'agence ne fait d'échanges qu'avec les gouvernements, les administrations publiques, les villes, les sociétés savantes et les établissements littéraires et scientifiques; mais elle accepte les dons d'œuvres littéraires et scientifiques qui lui sont faits par les auteurs, les artistes et les éditeurs, et elle les distribue aux divers établissements publics des deux mondes avec lesquels elle est en relations. Elle offre ainsi aux productions littéraires et artistiques de notre pays un moyen certain d'être connues dans les principaux Etats étrangers. Chacun de nous doit comprendre quels avantages réels il peut résulter, pour les auteurs et artistes et pour nos publications, de cette propagation semi-officielle de nos produits. Aussi n'avons-nous pas à insister auprès de nos confrères pour les engager, dans leur intérêt, à envoyer, lors de la mise en vente, quelques exemplaires de leurs principales publications à l'agence centrale, qui les fera connaître jusqu'aux extrémités du monde.

Les gouvernements se sont empressés de faciliter à M. Vatteinare ces échanges. Dès l'année 1842 le gouvernement français décidait que les volumes et objets destinés, par échange in

ternational, soit à la France, soit à d'autres nations, seraient affranchis de tous droits de douane et de transit, et plusieurs Etats suivirent son exemple. Le ministre de l'instruction publique a autorisé également les sociétés savantes de la France à faire passer en franchise, par son département, les envois de ces sociétés à l'agence centrale, et les retours qui leur seraient adressés.

Afin de prévenir toute fraude et d'éviter que les envois soient détournés de leur destination, les caisses, les paquets, les livres même provenenant des échanges ou des dons gratuits, reçoivent un estampillage qui leur donne le cachet spécial de leur destination et les empêche de tomber ou de rester dans des mains infidèles ou étrangères.

Les résultats déjà si grands du système d'échange n'ont pas encore satisfait le dévouement de M. Vattemare aux lettres et aux arts. Pour faire produire à cette œuvre tous ses fruits, l'appui matériel ne suffit pas à son fondateur. Son but ne sera complétement atteint qu'autant que les gouvernements entrés dans le système d'échanges consentiront à créer une exposition des ouvrages et des objets transmis par la voie des échanges, qui viendraient se classer successivement dans autant de travées qu'il y aurait de nations adhérentes. En attendant la réalisation de ce vou, M. Vattemare a réuni dans les bureaux de l'agence centrale un exemplaire de tous les produits échangés, et il a formé ainsi une exposition permanente des principaux produits littéraires du monde. MM les auteurs, les savants et les éditeurs sont admis à la visiter.

Les témoignages de bienveillance et d'encouragement n'ont pas du reste manqué à M. Vattemare. Le gouvernement français lui a donné la croix de la Légion d'honneur en souvenir des services rendus par son système d'échange. Plusieurs États lui ont aussi envoyé leurs ordres et leurs décorations. A l'exposition universelle de 1855, M. Vattemare avait fait une exposition des principaux produits de ses échanges. Le jury a voulu lui donner un témoignage de sa sympathic en lui décernant une médaille.

Les ouvrages et objets venant de l'étranger et destinés aux échanges internationaux doivent être adressés à M. Alexandre Vattemare, directeur-fondateur de l'agence centrale des échanges internationaux, ministère de l'intérieur, bureau de la librairie étrangère. Ceux qui viennent d'outre-mer par le Havre doivent en outre être recommandés aux soins de M. le commissaire général de la marine impériale au Havre.

Les ouvrages et objets provenant de France doivent être adressés directement à l'agence centrale des échanges internationaux, rue de Clichy, 39.

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