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>> nous le deviendrions encore davantage. » C'était >> assez intimer au malheureux François l'ordre de partir. La reine lui indiqua encore plus clairement ce qu'elle désirait qu'il fit, en le chargeant de commissions pour madame la princesse de Lamballe qui était à Bruxelles. Dans le reste de cette séance, il n'eut que trop lieu d'apercevoir que le roi et la reine avaient des pressentimens du funeste sort qui leur était réservé.... Il s'arracha de leur présence, emportant dans son sein et le bonheur qu'il venait de goûter et les déchirantes inquiétudes qui le poignardaient. Les adieux de ses dignes maîtres y retentissent encore: jusqu'au dernier de ses jours il croira les entendre !

Ses préparatifs de départ ne furent pas longs; durant la nuit du 15 au 16 septembre, il se mit en route pour émigrer.

Le roi donna des ordres à M. le baron de Breteuil, son ministre chez ses alliés, pour que MM. de Malden, de Moutier et de Valory n'y manquassent point des ressources qui leur seraient nécessaires. Ce dernier regrette fort que M. de Moutier, qu'a accueilli S. M. l'Empereur de Russie, et qui a reçu de lui, pour preuve d'estime, la faveur d'être nompas mé officier-général à son service, ne soit à même de communiquer aussi la connaissance de tous les rapports qu'il a eus avec S. M. Louis XVI durant le même épisode dont M. de Valory termine ici le précis historique. Tout est précieux à mettre en lumière; tout est important à recueillir pour

336 PRÉCIS HISTORIQUE DU COMTE DE VALORY.

l'historien qui veut être exact et fidèle, ainsi que pour les bons Français qui vénèrent, qui chérissent et qui rendront à jamais un culte, religieux à la mémoire du plus infortuné comme du plus vertueux de leurs souverains. Il serait à désirer, par la même raison, que M. de Malden retrouvât, classées dans sa mémoire, nombre de particularités qu'il peut seul faire connaître, parce qu'elles n'ont eu que lui pour témoin ou pour agent. Au is, les journaux de cette époque si mémorable et si désastreuse, offrent des supplémens nombreux aux omissions de M. de Valory; et son but est rempli s'il a suffisamment éclairci le sujet en faveur de ceux de nos écrivains qui consacrent leurs loisirs à transmettre à la postérité le détail des événemens dont ils sont contemporains.

Su

Le comte DE VALORY,

Maréchal-de-camp, officier supérieur
des gardes-du-corps du roi,

Paris, le 1er mars 1815.

FIN DU PRÉCIS HISTORIQUE DE M. LE COMTE DE VALORY.

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