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N° 3.

État nominatif des troupes sur lesquelles M. de Bouillé comptait pour former le premier rassemblement à Montmédy, et qui devaient s'y réunir les 21, 22 et 23 juin.

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Esterhazy-hussards, de Sédan et Mezières.. 4
Lauzun, idem, des environs de Stenay.
Chamborant, idem, de Longwy.
Chasseurs de Champagne, à Montmédy.
Monsieur.

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} dragons, de Clermont.

Chasseurs de Flandre, d'Étain.
Dauphin-dragons, de Thionville.
Berchiny-hussards, de Sarre-Louis.

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23 escadrons.

NOTA. Un équipage complet de seize pièces de campagne, avec leur approvisionnement, était rendu à Montmédy dès

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(1) Le mouvement d'insurrection qui, comme on l'a vu dans le cours de ce Mémoire, se manifesta quelques jours avant dans ce régiment, avait obligé de l'éloigner de Montmédy, et ces deux bataillons ne pouvaient plus en conséquence être compris dans les forces sur lesquelles on comp

tait.

N° 4.

Lettre du roi à M. le marquis de Bouillé (1).

Paris, 3 juillet 1791.

Vous avez fait votre devoir, Monsieur; cessez de vous accuser. Cependant je conçois votre affliction : vous avez tout osé pour moi, et vous n'avez pas réussi. Le destin s'est opposé à mes projets et aux vôtres; de fatales circonstances ont paralysé ma volonté, votre courage, et ont rendu nuls vos préparatifs. Je ne murmure point contre la Providence ; je sais que le succès dépendait de moi; mais il faut une ame atroce verser le pour sang de ses sujets, ,pour opposer une résistance et amener la guerre civile en France. Toutes ces idées ont déchiré mon cœur, toutes mes belles résolutions se sont évanouies. Pour réussir il me fallait le cœur de Néron et l'ame de Caligula. Recevez, Monsieur, mes remerciemens que n'est-il en mon pouvoir de vous témoigner toute ma reconnaissance!

LOUIS.

(1) Cette lettre fut écrite par le roi à M. de Bouillé, non comme M. de Choiseul le présume (page 124), en réponse à une lettre particulière de celui-ci, mais à l'occasion de celle qu'il avait cru devoir adresser à l'Assemblée nationale, en date de Luxembourg, 26 juin 1791. M. de Bouillé s'y accusait, comme on le sait, d'avoir été l'auteur du projet du départ du roi qui n'avait fait que céder à ses instances et à ses vives sollicitations. Son projet était de détourner du roi et de la famille royale la fureur du peuple, en la dirigeant sur lui-même, et d'intimider les ennemis de ce prince et de la royauté. Le roi, tout en pénétrant et en appréciant les motifs qui avaient inspiré à M. de Bouillé cette démarche, ne jugea pas qu'elle dût remplir le but qu'il s'était proposé; et c'est pour le lui indiquer que Sa Majesté lui adressa cette lettre, si propre, par son noble exemple, à calmer tout ressentiment,

N° 5.

Extrait d'une lettre de monseigneur comte d'Artois aujourd'hui Charles X, à M. le marquis de Bouillé.

Bruxelles, le 28 juin 1791.

J'ai reçu votre lettre, Monsieur, et le chevalier de Rodais m'a donné tous les détails dont vous l'aviez chargé de m'instruire. Nos maux sont à leur comble, et mon cœur est cruellement affecté ; mais mon ame est trop accoutumée au malheur pour que rien puisse l'abattre, et réuni avec Monsieur, m'honorant d'être son second ou de ne faire qu'un avec lui, mes forces sont plus que doublées, et nous ne désespérons jamais du salut de notre roi ni de celui de notre patrie.

Votre conduite et votre dévouement méritent nos éloges et notre reconnaissance. Nous acceptons avec plaisir l'offre de vos services; nous emploierons utilement votre zèle, vos talens. Nous ne négligerons aucune occasion de vous bien prouver à quel point nous comptons sur vous.

Dans mon particulier vous savez combien j'ai toujours désiré vous témoigner ma vraie confiance: la noblesse, la fermeté et la suite de votre conduite ont encore redoublé mon estime et tous les sentimens que vous m'avez inspirés depuis longtemps.

LE COMTE D'ARTOIS.

N° 6.

Décret de l'Assemblée nationale, du 15 juillet 1791.

L'ASSEMBLÉE NATIONALE, après avoir entendu le rapport des comités diplomatique, militaire, de constitution, des recherches, des rapports, de révision et de jurisprudence criminelle; attendu qu'il résulte des pièces dont le rapport lui a été fait,

que le sieur Bouillé, général des armées françaises sur la Meuse, la Sarre, la Moselle, a conçu le projet de renverser la constitution; qu'à cet effet il a cherché à se faire un parti dans l'empire, sollicité et exécuté des ordres non contre-signés, attiré le roi et sa famille dans une ville de son commandement, disposé des détachemens, fait marcher des troupes vers Montmédy et préparé un camp vers cette ville, cherché à corrompre les soldats, à les engager à la désertion pour se réunir à lui, et sollicité les puissances étrangères à faire une invasion sur le territoire français; arrête:

1o. Qu'il y a lieu à accusation contre le sieur Bouillé, ses complices et ses adhérens, et que son procès lui sera fait et parfait par-devant la haute-cour nationale provisoire, séant à Orléans; qu'à cet effet les pièces qui sont déposées à l'Assemblée nationale seront adressées à l'officier qui fait auprès de ce tribunal les fonctions d'accusateur public;

2o. Qu'attendu qu'il résulte également des pièces dont le rapport lui a été fait, que les sieurs Heyman, Klinglin et d'Hoffelize, maréchaux-de- camp dans l'armée de M. de Bouillé; Desoteux, adjudant-général, et Bouillé fils, major d'hussards; Goguelat, aide-de-camp; Choiseul-Stainville, colonel du premier régiment de dragons; Mandell, lieutenantcolonel de Royal-Allemand; de Fersen, colonel de RoyalSuédois; de Valory, de Malden et Dumoustier, anciens gardes-du-corps, sont prévenus d'avoir eu connaissance du complot du sieur Bouillé, et d'avoir agi dans la vue de le favoriser, il y a lieu à accusation contre eux, et que leur procès leur sera fait et parfait par-devant la haute-cour nationale provisoire;

3°. Que les personnes dénommées dans les articles précédens, contre lesquelles il y a lieu à accusation, qui sont et seront arrêtées par la suite, seront conduites, sous bonne et sûre garde, dans les prisons d'Orléans, et que les procédures commencées au tribunal du premier arrondissement de Paris, et dans tous les autres, seront renvoyées, avec les accusés,

devant le tribunal de la même ville, seul chargé de la poursuite de cette affaire.

4°. Que les sieurs Damas, Dandoins, Valcourt, Morassin, Talon, Florac et Remy, les sieurs Latour, lieutenant da premier régiment de dragons; Tschoudy, sous-lieutenant au régiment de Castella-suisse; Bridge, écuyer du roi, et madame de Tourzel, resteront en état d'arrestation jusqu'après l'information prise, pour sur icelles être statué ultérieurement sur leur sort.

5°. Que les dames Brunier et Neuville seront mises en liberté.

N° 7.

Lettre de madame la comtesse de Haugert à M. le marquis de Bouillé au nom de M. de Goguelat.

Charleville, le 23 juillet 1791.

Le malheureux Goguelat, Monsieur le marquis, avec lequel j'ai su, malgré tous les obstacles, me procurer des relations dans sa prison, me charge de vous prier en son nom d'écrire à l'Assemblée nationale, qu'ayant lu dans les papiers publics que M. de Goguelat était accusé d'avoir eu connaissance et favorisé le projet du départ du roi; vous vous empressiez de déclarer que vous n'aviez jamais employé cet officier à rien qui fût relatif à cette entreprise dont il n'avait jamais eu connaissance; que les différentes missions dont vous l'aviez chargé particulièrement, telles que des reconnaissances dans l'entreSambre et Meuse, des établissemens de postes pour empêcher l'exportation des grains, etc., quelques courses hors des frontières, et, en dernier lieu, la visite de quelques établissemens militaires, étaient toutes les relations que vous aviez eues avec lui; qu'en dernier lieu encore vous lui aviez fait porter des ordres à différens commandans et détachemens, relativement à un convoi d'argent; que vous déclariez en outre que cet officier n'avait jamais été votre aide-de-camp; que vous ne

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