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1759, in-8°. Différents articles dans les Recueils littéraires, publiés de son temps en Italie. Onze lettres à Ch. Ant. Tanzi, Milanais, imprimées dans le recueil de Calogerà, tome vi. Il a laissé en manuscrit un grand nombre d'ouvrages, parmi lesquels on distingue Mémoires littéraires, 8 vol. Les Vies des littérateurs italiens contemporains, 3 vol., etc. P. A. de' Conti Gaëtani a publié la description des médailles des grands hommes du musée de Mazzuchelli, sous ce titre : Museum Mazzuchellianum seu numismata Virorum doctriná præstantium quæ apud J. M. Mazzuchellium servantur edita atque illustrata cum versione italicá, à Cosimo Meo, Venise, 1761-63, 2 vol. in-fol., avec 208 pl.'; recueil rare et cher (V. Cosme MEI). Le tome III, qui devait terminer l'ouvrage, est demeuré inédit. Voyez la Vie de Mazzuchelli par l'abbé Rodella, sous le pseudonyme de Nigrelio, academico agiato, Brescia, 1766, in-8°.; Fabroni, Vitæ italorum, tom. xIV Pise, 1789, in-8°.. et les Elogj de Bresciani, par A. Brognoli, 1785, p. 123.

qu'il ne se soit encore présenté personne pour terminer une entreprise si honorable pour l'Italie. Chaque notice est une biographie complète, à laquelle il est presque impossible de rien ajouter. Mazzuchelli en avait publié quelques-unes séparément, pour sonder le goût du public, et pour solliciter les conseils et les secours des savants. On cite les suivantes: Notizie intorno alla vita, alle invenzioni ed agli scritti di Archimede, Brescia, 1737, gr. in4°., fig.; rare et recherché. Vita di Pietro Aretino, Padoue, Comi1741, in-8°. Get excellent morceau biographique a été réimprimé avec des additions, Brescia, 1763, fort in-8°. Il y a des exemplaires de la première édition, sur papier bleu. · Notizie intorno alla vita di P. d'Abano, Venise, 1740, in-12; inséré dans le tome xxIII de la Raccolta calogerana, et traduit en français par Goulin, dans les Memoires pour servir à l'histoire de la melecine (V. GoULIN). La Vie de Louis Alamanni avait d'abord paru en tête de la réimpression de son poème de la Coltivazione, Vérone, 1745; et celle de Jacq. Bonfadio, en tête d'une nouvelle édition de ses Opere volgari, Brescia, 1746. Mazzuchelli a publié les Vite d'uomini illustri Fiorentini, de Phil. Villani, avec des corrections et des additions plus importantes que l'ouvrage (V. VILLANI). On cite encore de lui: La Vie de Scipion Capece, dans un recueil des meilleures pièces de différents poètes latins modernes, Padoue, 1751; celle de Juste de' Conti, dans la nouvelle édit. de la Bella mano, Vérone, 1753 (V. CONTI, IX, 515).Notizie intorno ad Isotta da Rimini, 2o. éd. augment., Brescia,

W-s.

MAZZUOLI (Les trois frères PIERRE-HILAIRE, MICHEL et PHILIPPE), peintres parmesans, florissaient au commencement du seizième siècle. Les deux premiers ont passé, mais à tort, pour avoir donné des leçons au Correge. Philippe, surnommé dell' Erbette, est surtout connu pour avoir été le père de François MAZZUOLI, si célèbre sous le nom de Parmesan. Ce dernier naquit en 1503. A 14 ans, il peignit, sous la conduite de son père et de ses deux oncles, le fameux tableau du Baptéme de Jésus-Christ, qui appartient maintenant aux comtes San

oncles, il mit sous les yeux du dataire de S. S. trois tableaux qu'il avait exécutés pour donner une idée de ses talents. Ce prélat présenta l'artiste à Clement VII, qui agréa ses ouvrages, et le chargea de terminer la décora

vitali, et dans lequel on remarque des beautés du premier ordre. Prosper Colonne, s'étant avancé avec son armée dans les environs de Parme par ordre de Leon X, les deux oncles de François l'emmenèrent à Viadana, village appartenant au duction de la salle des Pontifes, dans le de Mantoue, où il peignit deux tableaux en détrempe, dont l'un représentait saint François recevant les stygmates, et l'autre, le Mariage de sainte Catherine. Ces deux tableaux, pleins de beautés, lui firent infiniment d'honneur. Après la guerre, il revint à Parme, où il termina plusieurs ouvrages qu'il avait laissés imparfaits. Bientôt la vue des ouvrages du Correge lui inspira le desir d'imiter ce grand maître; et c'est sur ce modèle qu'il exécuta une SainteFamille, que possédait le président Bertioli, à Parme, et un saint Bernardin, aux Observantius de la mê me ville. L'analogie entre le style de ces deux maîtres, et la docilité avec laquelle le Parmesan se pliait aux desirs du Correge, le firent choisir par cedernier pour exécuter, avec Rondani et Anselmi, la chapelle voisine de la coupole qu'il avait peinte. Cependant, la conviction de ses propres forces l'engagea bientôt à quitter une manière où il n'eût obtenu que le second rang, pour en adopter une nouvelle où il était sûr d'être sans rival. Il n'avait encore que dixneuf ans ; et déjà sa renommée s'était répandue hors de la Lombardie, où il passait pour un des premiers mai tres de cette contrée. Voulant perfectionner son talent, il parcourut l'Italie, étudiant les chefs-d'œuvre de Jules Romain, à Mantoue; et à Rone, ceux de Raphaël. C'est ainsi qu'il parvint à se former un style qui l'a placé parmi les peintres origipaux. Arrivé à Rome, avec un de ses

palais du Vatican. Il y exécuta le tableau de la Circoncision, remarquable par la manière dont les lumières sont distribuées. Le centre de la composition est éclairé par les rayons qui sortent de la tête de JésusChrist; les autres parties, par la lumière des torches et des flambeaux que portent les assistants, et le fond, par la clarté de l'aurore qui commence à poindre, et qui s'étend sur un riche paysage orné de fabriques. Le pape fut extrêmement satisfait de ce bel ouvrage, et il le regardait comme un des plus précieux qu'il possédat. Quelque temps après (1527) arriva le sac de Rome, où le Parmesan manqua de périr. Il était si profondement livré à la peinture d'un tableau, qu'il n'entendit point le tumulte causé par la prise de la ville. Les soldats vainqueurs se précipiterent dans son atelier pour le piller. L'artiste, saus s'émouvoir, continua de peindre; et les ennemis, surpris de son sang-froid, respectèrent sa demeure, et y établirent une sauvegarde. Il quitta cependant Rome, avec son oncle; mais ayant rencontré une troupe d'Allemands, qui ne les connaissaient point, ils furent dépouilles de tout ce qu'ils avaient. Forces de retourner à Bologne, le Parmesan y exécuta plusieurs ouvrages, dans lesquels il soutint sa réputation; et après un séjour de quelques mois dans cette ville, il reviut dans sa patrie, où il fut accueilli avec le plus vif empressement. Grand, noble, plein de majesté, ce

le nom de Vierge au long cou, qui a fait partie, pendant plusieurs années, du Musee du Louvre, et qui a été rendue en 1815, aux commissaires du grand-duc de Toscane. Son coloris contribue aussi à la grâce de ses tableaux: plein de douceur et d'harmonie, il n'offre à l'œil rien d'éclatant; on dirait qu'il craint de le blesser par trop de vivacité. L'artiste avait pour principe que tout ce qui est outre, soit dans le trait, soit dans les teintes, fait disparaître la grâce. S'il faut en croire l'Albane, le Parmesan manquait de profondeur dans l'expression, et il a laissé peu d'ouvrages où cette qualité se fasse remarquer, à moins que la grâce même, si pleine de délicatesse, qui anime toutes ses figures, ne mérite le nom d'expression; ou, si cette dénomination ne s'applique qu'aux affections de l'ame, peut-être les qualités qui distinguent si éminemment le Parmesan, suffisent-elles pour y suppléer. Il paraît qu'il était lent à concevoir une composition, et qu'il avait l'habitude, avant de mettre la main au pinceau, de peindre son tableau dans sa tête. Mais lorsqu'il en venait à l'exécution, sa facilité était extrême. On observe, dans ses ouvrages, de ces touches fermes et décidees, que l'Albane qualife de divines, et qu'il assure être produites par la grande habitude que le Parmesan avait du dessin. Ses ouvrages n'offrent pas tous le même empatement ni le même effet. Il en existe néanmoins qui sont attribués au Correge. Tel est cet Amour qui fabrique son are, et aux pieds duquel on voit deux enfants, dont l'un rit et l'autre pleure; tableau dont il existe un grand nombre de répétitions. En vain Boschini et quelques autres historiens attribuent ce tableau

n'est point par la multiplicité des figures que ses tableaux se distinguent, mais par le talent de remplir la toile la plus vaste, avec un petit nombre de perso:mages. Pent-être, en effet, ce talent est-il le plus rare: rien alors ne distrait le spectateur, du sujet qu'a voulu représenter l'ar tiste; car souvent la confusion des figures et des ornements ne sert qu'à dissimuler l'impuissance où le peintre s'est trouvé de tirer toute sa composition du fonds de son sujet même. Ces éminentes qualités se font surtout remarquer dans son tableau de saint Roch, placé à SaintPetrone de Bologne, et dans le fameux Moise, peint en clair-obscur, à la Steccata de Parme. Cependant le caractère propre de son talent, et la partie dans laquelle il excelle, c'est grâce. Aussi, disait-on de lui à Rome, qu'il avait hérité de l'ame de Raphaël: de son côté, il s'efforçait de mériter cette louange; c'était surtout la grâce délicate qu'il recherchait. Ses dessins en offrent des preuves convaincantes. On y voit la même figure recommencée plusieurs fois, jusqu'à ce qu'il crût avoir rencontre, soit dans la pose, soit dans le mouyement, soit dans la légèreté des draperies, pour lesquelles il avait un talent merveilleux, la disposition la plas gracieuse. On lui reproche d'avoir quelquefois poussé dans ses têtes cette qualité jusqu'à l'afféterie; et Augustin Carrache desirait seulement dans un peintre, un peu de la grâce du Parmesan. Peut-être cet artiste a-t-il porté à l'excès la longueur dans certaines parties de ses figures, telles que la taille, les doigts ou le cou, afin de les faire paraître plus sveltes. Ce défaut, si toutefois c'en est un, se fait remarquer dans la célèbre Madone du palais Pitti, connue sous

rares,

au Corrége: le témoignage de Vasari, contemporain, et celui du P. Affo, historien du Parmesan, prouvent d'une manière incontestable que ce dernier en est l'auteur. Ses peintures de moindres dimensions, telles que Portraits, Tétes de jeunes- gens, Images sacrées, ne sont pas trèset quelques unes sont répé tées en plusieurs endroits. Celle que l'on retrouve le plus souvent est le Mariage de Ste. Catherine. On la voit dans la galerie de Florence, dans celle du Capitole, dans les collections des princes Corsini, Borghèse et Albani, à Rome, etc. Celle du Capitole a fait partie du Musée du Louvre; elle a été rendue, en 1815, aux commissaires du pape. Il est difficile de croire que toutes ces compositions soient originales; mais elles sont du moins contemporaines de l'artiste. Il est rare de voir de lui des compositions d'uu aussi grand nombre de figures que celle de la Predication de J. - C. dans le désert, qui existe dans une des pièces du château de Colorno; c'est un des plus beaux ornements de ce maguifique palais. Ses tableaux d'autel sout peu nombreux; et la Sainte Marguerite de Bologne est la plus estimée. C'est une composition riche de figures, et que les Carraches ne se lassaient pas d'admirer. Le Guide, dans un transport d'admiration, un peu outré sans doute, le mettait au dessus de la Sainte Cécile de Raphaël. On vante encore parmi les tableaux à fresque du Par mesan, celui de l'église de SainteMarie della Steccata, à Parme, représentant Adam et Eve, qui n'a point été terminé, quoique l'artiste en eût reçu le prix. Pendant qu'il s'en occupait, le goût de l'alchimie le saisit; et dans l'espoir de s'enrichir,

il se livra tout entier à cette vaine science, laissant là son ouvrage. II fut arrêté et mis en prison; parvenu à s'échapper, et réfugié à Casal-Maggiore, il parut y avoir abandonné l'alchimie, et y peiguit une Vierge pour l'église de Saint-Etienne, et une Mort de Lucrèce, qui passe pour son chef-d'œuvre. Mais bientôt sa folie le reprit ; il se mit à fuir toute société, pour retourner à ses chimères. Quand il eut ensuite épuisé toutes ses ressources, la mélancolie s'empara de lui, et ne le quitta plus. Parvenu au même âge (37 ans), que Raphaël qu'il n'avait cessé de prendre pour son modèle, il mourut en 1549, universellement regretté, non-seulement comme une des lumières de son art, mais comme un des plus habiles graveurs de son temps. Il a passé pour l'inventeur de la gravure à l'eau-forte; et ce point d'histoire n'est même pas encore bien éclairci. Ce qu'il y à de certain, c'est qu'il est le premier peintre italien qui ait employé ce procédé pour graver quelques-unes de ses compositions. Rien de plus spirituel et de plus piquant que les petites pièces qu'il a exécutées de cette manière; mais il est trèsdifficile d'en réunir la collection, et surtout d'en trouver de bonnes épreuves. La plupart de celles qui existent dans le commerce, ont été retouchées ou ne sont que des copies. Carle Maratte avait rassemble jusqu'à cent pièces de ce maître. Un grand nombre de graveurs se sont exercés d'après ses ouvrages; et son œuvre s'élève à plus de cinq cents pièces. Les plus remarquables sont celles que lui-même a fait graver en bois, d'après ses propres dessins, et imprimer en clair- obscur, par Ugo da Carpi, Antoine de Trente, et

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Cène, qu'il a peint au réfectoire
de Saint-Jean, offre une archi-
tecture si belle et si capable de
tromper l'oeil, qu'elle peut le disputer
aux meilleures du chevalier Pozzo.
Il est plein de facilité, d'harmonie,
et se distingue par la science et la
beauté de son clair - obscur : dans
les grandes compositions à fresque,
il est fécond, varie, plein de chaleur
et de vivacité. Aucun de ses compa-
triotes n'a curichi la ville de Parme
de plus de tableaux à l'huile; aucun
n'a peint, soit dans l'église du Dôme,
soit à la Steccata, un plus grand
nombre de fresques. Les tableaux.
qu'il a peints à Saint-Benoît de Man-
toue, et ailleurs, sont également
nombreux et remarquables. Cepen-
dant on peut dire que si ses ouvrages
surprennent par leur facilité, au pre-
mier coup-d'oeil, cette facilité même
dégénère parfois en faiblesse ; et
quelques-uns d'entre eux soutien-
nent rarement un examen aprofondi.
Parmi des beautés nombreuses et
réelles, on découvre plusieurs dé-
fants qui se font surtout sentir dans
le dessin du nu, lequel manque de
correction: sa grâce tombe dans l'af-
fectation; et le desir de donner du
mouvement à ses figures l'entraîne
dans l'exagération. Mais la plupart
des tableaux où ces défauts se ren-
contrent, ont été peints en partie
par ses élèves, comme on peut s'en
convaincre par celui de la Multipli-
cation des pains, que l'on voit à
Saint-Benoît de Mantoue. Il y a
dans ce tableau des groupes de la
plus grande beauté, tandis qu'à côté,
on découvre des faiblesses et des in-
corrections, qui dénotent une main
novice. Cet artiste eut un fils nommé
Alexandre, qui a exécuté quelques
peintures dans l'église du Dome de
Parme, en 1571; mais c'est une fai-

d'autres habiles artistes de son temps. On croit que la première eau-forte qu'il ait exécutée, est celle qui représente Dieu parlant à Moïse dans le buisson ardent. Une de ses plus belles gravures, et en même temps une des plus rares, est une SainteFamille dans un paysage, où l'on voit Saint Jean qui embrasse l'enfant Jesus. C'est un in-folio gravé, et marqué Franc. Parm. fecit. On peut voir dans le Manuel des amateurs de l'art, une nomenclature plus étendue des eaux-fortes du Parmesan, au nombre de trentequatre pièces.-Jérôme MAZZUOLI, on MAZZOLA, cousin du précédent et son élève, vivait encore à Parme en 1580. Il fut lié d'une étroite amitié avec le Parmesan, jusqu'au moment où ce dernier se rendit à Rome; et à son retour dans sa patrie, il vécut encore avec lui dans la même intimité: mais elle cessa peu-àpeu, et François nomma pour ses heritiers deux étrangers, ne laissant rien à son cousin. L'avantage que la ville de Parme eut de conserver ce dernier, lui rendit moins sensible la perte du Parmesan; et quoique Jérôme soit peu connu, il mérite d'être cité, pour toutes les qualités d'un habile coloriste, qu'il a possédées à un degré éminent. On est fondé à croire que plusieurs ouvrages attribués à Frauçois, et qui se font distinguer par un coloris plus fort et plus brillant, ont été exécutés ou du moins répétés par Jérôme. Cet artiste n'ayant jamais vu Rome, s'est attaché davantage à l'école du Corrége, dans le style duquel il a peint le Mariage de sainte Catherine, qu'on voit à l'église des Carmes. Il a su s'en approprier le caractère de la manière la plus habile. Il excellait dans la perspective; et le tableau de la

A

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