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LEBLANC de Beaulieu (JEANCLAUDE), né à Paris, le 26 mai 1753, entra dans la congrégation des chanoines réguliers de Sainte-Geneviève. Lorsque le refus du serment eut fait vaquer la plupart des cures de la capitale, en 1791, Leblanc de Beaulieu devint curé constitutionnel de Saint-Séverin. Mais il ne prit point de part aux scandales que donna peu après le clergé constitutionnel, et réclama, avec Brugière, contre la conduite d'un nommé Aubert, que Gobel installa comme curé, quoique marié. Après la terreur, il devint curé de Saint-Étienne-du-Mont. On ne voit point qu'il ait assisté au concile des constitutionnels en 1797 (v. GRÉGOIRE, LXVI, 75). Mais Gratien, métropolitain de la Seine-Inférieure, étant mort, le 5 juin 1799, ceux de son parti, qui craignaient que le schisme ne s'éteignît, firent choix de M. de Beaulieu pour le remplacer, et il fut sacré le 18 janv. 1800 dans l'église de SaintÉtienne-du-Mont. Il tint à Rouen, le 5 oct. suivant, un concile des évêques de son arrondissement, et les actes en ont été imprimés. Ce concile, qui dura jusqu'au 12 du même mois, était composé de six évêques et de huit prêtres constitutionnels. Il contient quelques règlements mêlés à des plaintes contre la majorité du clergé qui ne voulait pas reconnaître le prétendu métropolitain. Leblanc de Beaulieu publia, dans le même sens, une circulaire; et l'année suivante, il assista ou concile dit national, que les constitutionnels tinrent à Paris. Il donna sa démission lors de la

demande qui lui en fut faite, après la signature du concordat. En 1802, il fut nommé au siége de Soissons, et se trouva à la séance du 16 avril chez le cardinal-légat, où il fut question d'amener les constitutionnels à une rétractation, que Leblanc refusa, si l'on s'en rapporte à une lettre publiée par un de ses collègues (v. LACOMBE, LXIX, 297). Quoi qu'il en soit, le nouvel évêque de Soissons abandonna peu après le parti constitutionnel. Il écrivit au pape, et renonça, non seulement au schisme, mais encore au jansénisme. Ce changement lui fut amèrement reproché par ses anciens amis, et il ne répondit à leurs plaintes que par un zèle plus vif pour remplir les devoirs de sa place. Il établit dans sa ville épiscopale un séminaire, et pourvut, autant que les circonstances le permettaient, aux besoins de son diocèse. Invité à se rendre au Champde-Mai, en 1815, il écrivit au ministre de Bonaparte, pour protester de son attachement et de sa fidélité à Louis XVIII, et pour annoncer qu'il ne prendrait part à rien qui fût contraire à ce devoir. Après cette déclaration, qui fut imprimée, ce prélat se retira en Angleterre, d'où il ne revint qu'après le retour du roi. Il fut nommé, en 1817, à l'archevêché d'Arles, rétabli par le concordat de cette année. Ayant donné sa démission en 1822, il se retira au séminaire des Missions-Étrangères, à Paris, se chargea de la direction des petits Savoyards, et fut nommé membre du chapitre de Saint-Denis. Ce pieux et charitable prélat mourut le 13 juillet 1825.

P-C T.

LEBLANC DE BEAULIEU (Louis). Voy. BEAULIEU, III, 631.

LEBLOND (JEAN-BAPTISTE-ALEXANDRE), architecte, né à Paris en 1679,

fut élève de Lenôtre qui lui conseilla de cultiver de préférence l'architecture des jardins. Leblond suivit ce conseil. Cependant la construction de l'hôtel Vendôme, situé rue d'Enfer, près les Chartreux, fit voir qu'il aurait pu obtenir des succès dans les autres branches de cet art. Il dirigea encore à Paris la construction de quelques édifices, notamment de l'hôtel de Clermont. Mais, par suite d'une conduite déréglée, il se vit bientôt sans ressources. L'espoir de s'enrichir et peutêtre le désir de fuir le théâtre de son infortune le déterminèrent, en 1716, à passer en Russie, où le czar Pierre Jer s'efforçait de naturaliser les arts. A son arrivée à Saint-Pétersbourg, l'empereur le reçut de la manière la plus distinguée, lui accorda une pension et le nomma son premier architecte. Cette faveur éveilla l'envie; Leblond avait donné les plans d'une partie des édifices que le czar faisait élever dans sa nouvelle capitale; quelques artistes italiens corrompirent les ouvriers chargés de l'exécution, et les terrains désignés pour l'emplacement des édifices se trouvèrent insuffisants. Le czar, ignorant ces intrigues, témoigna son mécontentement à Leblond d'une manière extrêmement sévère. On a même dit qu'il lui donna un soufflet. Quoi qu'il en soit, l'artiste désespéré se retira, la mort dans le cœur, et il expira quelques jours après. A peine avait-il cessé de vivre, que le prince découvrit la vérité. Voulant réparer son erreur, il lui fit faire des obsèques magnifiques qu'il honora de sa présence. C'est en 1719 que mourut Leblond; il n'avait alors que 40 ans, et s'était fait connaître comme habile théoricien par un Traité de la théorie et de la pratique du jardinage. La dernière édition de cet ouvrage a été enrichie d'observations intéres

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LEBLOND ou LEBLON (MICHEL), orfèvre et graveur au burin, naquit à Francfort-sur-le-Mein, vers la fin du XVIIe siècle. En 1616, il publia un recueil de gravures estimées, contenant divers ornements et feuillages pour les armoiries, ainsi que des fruits et des fleurs. Sandrart, qui l'avait connu à Francfort, se félicitait d'avoir reçu ses conseils, et il nous apprend que Leblond, ne se bornant pas à la culture des arts, jouissait de la réputation d'un des hommes les plus éloquents de son temps. Il fut député par la cour de Suède, en Angleterre et dans diverses cours du Nord. Son talent, comme graveur, consistait dans une finesse et une délicatesse extrêmes duburin. Toutes les pièces qu'il a publiées sont d'un travail précieux et qui se rapproche beaucoup de la manière de Théodore de Bry. Son chiffre était formé des lettres M et B; mais le plus souvent il signait ses gravures Michaël Blondus. Ses principaux morceaux sont : I. Saint Jérôme. II. Des figures dansantes, petit ovale entouré d'une bordure d'ornements, 1612. III. Une noce, avec l'inscription à rebours D. Ni. Valleto musarum. M. Blondus, 1615, petit ovale. IV. Deux armoiries avec l'inscription Wilhelm van Weclickeit, in-8° en travers. V. Armoiries avec trois gobelets, un croissant et trois écussons en losange, très-petite pièce. VI. Une suite de manches de couteaux. Leblond mourut à Amsterdam en 1656. P-s. LEBLOND ou LEBLON (JACQUES-CHRISTOPHE), peintre etgraveur en manière noire, naquit à Francfort sur-le-Mein, en 1670. On croit qu'il descendait du précédent, et qu'il était pa

rent de Sibylle Mérian. Il-cultiva d'abord la peinture, et, en 1695, il se rendit à Rome où il se lia avec Carle Maratta. Un peintre hollandais le décida, au bout d'un an de séjour à Rome, à venir à Amsterdam, où Leblond se mit à peindre la miniature. Ses ouvrages sont remarquables par une force de ton qui le dispute à l'huile même. Ce genre de peinture ayant affaibli sa vue de bonne heure, il peignit à l'huile des tableaux de chevalet d'un fini précieux. Mais, ce travail tranquille ne convenant point à l'activité de son esprit, il se jeta dans les projets. Il essaya d'abord de graver et d'imprimer sur du papier bleu, et même sur la toile, des sujets d'histoire et des portraits en couleur. Ayant réussi, il voulut exécuter son procédé en grand. Il se rendit à Londres où une Compagnie avait fait les avances de fonds, et commença par imprimer les meilleurs tableaux qu'il put trouver; une économie mal entendue fit échouer son entreprise. Il voulut alors établir une manufacture de tapisseries qui n'eut pas plus de succès que la précédente, à cause des frais énormes qu'elle exigeait. C'est après ce nouveau désastre qu'il publia un livre, devenu très-rare, imprimé à Londres en 1730, en anglais et en français, sous le titre suivant : Il Colorito, ou l'harmonie du coloris dans la nature, réduite à des principes infaillibles et à la pratique mécanique, avec des figures pour en faciliter l'intelligence, 1 vol. in-4o, orné de 5 planches. Leblond n'ayant pu réussir en Angleterre vint à Paris, en 1738, dans le dessein d'y publier un ouvrage sur l'art de graver et d'imprimer les tableaux d'après la méthode dont il était l'inventeur. Il obtint, en 1740, un privilége du roi et tâcha de former des élèves dans son art.

Mais malgré ses talents incontestables, cet artiste, toujours malheureux, ne réussit pas mieux à Paris qu'à Londres, et, réduit à la plus extrême misère, il mourut à l'hôpital, en 1741, âgé de 71 ans. Le nombre des pièces qu'il a gravées s'élève à une trentaine. Les bonnes épreuves en sont d'une extrême rareté, et les connaisseurs les recherchent soigneusement. Voici les plus marquantes : I. Portraits du roi Georges II et de la reine, son épouse, 2 pièces grand in-folio. II. Les trois enfants du roi Charles Ia vus à mi-corps, d'après Van-Dyck, très-grande pièce en travers. III. Les portraits de Carondelet, d'après Raphaël; de Rubens, d'après Van-Dyck; et d'un seigneur vénitien, d'après le Titien, trois morceaux de grandeur naturelle. IV. Les portraits de Louis XV, du prince Eugène, du cardinal de Fleury et de Van-Dyck. V. La fuite en Égypte, le Christ au tombeau et la Vénus couchée, d'après le Titien, trois grandes pièces en travers. VI. Cupidon façonnant son are, d'après le Corrège. VII. La Madeleine avec une tête de mort, demi-figure, d'après un maître inconnu, grande pièce dont il existe quelques épreuves imprimées sur vélin, etc.

P-s.

LEBLOND (JEAN-BAPTISTE), médecin-naturaliste, né à Toulongeon, près d'Autun, en 1747, se livra de bonne heure à l'étude des sciences naturelles, alors trop négligée, et fut nommé, en 1767, commissaire du roi à la Guyane, pour y faire des recherches sur le quinquina et sur d'autres objets d'histoire naturelle. Il séjourna long-temps dans cette colonie et s'y trouvait encore à l'époque de la révolution, dont il a écrit plusieurs circonstances. Revenu en France, il habita quelque temps la capitale, lut divers mémoires à la So

ciété d'agriculture de la Seine et à l'Académie royale de médecine, dont il était correspondant, et mourut à Masille (Nièvre), le 14 août 1815. On a de lui: I. Essai sur l'art de l'indigotier, pour servir à un ouvrage plus étendu, lu et approuvé par l'Académie des sciences, 1791, in-8°. II. Mémoire sur la culture du cotonnier à la Guyane, imprimé par ordre du citoyen Victor Hugues, agent du gouvernement, Cayenne, de l'imprimerie de la république, 1801, in-4°. III. Moyen de faire disparaître les abus et les effets de la mendicité par l'émigration volontaire à la Guyane fr~nçaise, in-8°. IV. Observations sur le cannellier de la Guyane, imprimées par ordre du gouvernement, Cayenne, de l'imprimerie de la république, 1795, in-8°; réimprimées avec additions, en 1796, dans le t. Jer des Mémoires de la Société d'Agriculture du départ. de la Seine. V. Voyagé aux Antilles et à l'Amérique méridionale, commencé en 1767 et fini en 1802, contenant un précis historique du résultat des guerres et des faits mémorables dont l'auteur a été témoin, etc., t. Ier et unique, Paris, 1813, in-8°, carte et planche. VI. Description abrégée de la Guyane française, ou Tableau des productions naturelles et commerciales de cette colonie, expliqué au moyen d'une carte géologico-topographique, Paris, 1814, in-8°; seconde édition avec une notice sur l'auteur, 1825 (c'est la même édition, avec un faux-titre). VII. Plusieurs Mémoires sur la Guyane et divers objets d'histoire naturelle, imprimés dans les Mémoires de l'Académie des sciences et ceux de la Société d'agriculture du département de la Seine. On a publié en 1834, à Paris Trente années d'existence de F.-F. Leblond, créole de Cayenne, fils du célèbre médecin-na

LXXI.

:

avec

turaliste de ce nom, ancien médecin du roi à la Guyane française, par un ami, I vol. in-8°, de 5 feuilles.

Z.

LEBLOND de Saint-Martin (NiCOLAS-FRANÇOIS), né à Château-Thierry, le 19 juin 1748, se destina au barreau; et, après avoir suivi des cours de droit, fut reçu avocat au Parlement. L'étude de la jurisprudence ne l'empêchait pas de cultiver la littérature, et les académies de Caen et de,, Dijon le comptèrent parmi leurs membres. Nous ignorons la date de sa mort. Outre un Mémoire sur le partage et les défrichements des communes de l'Artois, avec un supplément, on a de lui: I. Une édition latine d'Horace, avec des notes, Orléans, 1767, in-12. II. Traduction nouvelle des œuvres de Virgile avec des notes et discours préliminaires, 1783, 3 vol. in-8°. III. Idées d'un citoyen sur la municipalité, ou la commune gouvernée par elle-même, Paris, 1790, in-8° de 34 pages. Z.

LEBON (JEAN), médecin du XVI® siècle, un de ceux qui signalaient, dans ces temps du règne de la médecine galénique ou de la doctrine des Arabes, le retour vers la médecine hippocratique, était né à Autreville en Champagne; il fut médecin du cardinal de Guise, puis du roi Charles IX, Son traité Therapeia puerperarum, Paris, in-16, dédié à Jean Liébault, réimprimé à Paris, en 1577, avec le Thesaurus sanitatis de Liébault, est un des bons ouvrages que nous ayons sur les maladies des femmes; aussi y en a-t-il eu de nombreuses éditions, savoir : à Paris, en 1589, dans la collection d'Israël Pachias; Francfort, 1586, in-16; Gênes, 1635; Paris, 1664, in-4o,à la fin des œuvres de Jacques Houllier. Leblond a écrit sur les eaux de Plombières, et a don

3

:

né lui-même un extrait français de ses propres livres latins sur cette matière: Abrégé des eaux de Plombières, en Lorraine, Paris, 1576, in-8°; 1616, in-16. On a encore de lui I. La physionomie du grand philosophe Aristote, c'est-à-dire sa science de juger de quelle vie et complexion est un chacun, Paris, 1553, in-8°. II. Oraison en invective contre les poètes confrères de Cupidon et rithmailleurs de notre temps (sous le nom de Jean Nobel, son anagramme), Rouen, 1554, in-16. III. Traité de Galien que les mœurs de l'âme suivent la complexion du corps, Paris, 1566, in-16. IV. Opuscule de Galien d'aillaigrir le corps, trad. en français, Paris, 1556, in-16. V. La Physionomie d'Adamant, sophiste', trad. en fr., avec un livre des Nèves et Verrues naturelles, Paris, 1556, in-8°. VI. Lucien, de la Beauté, trad. en fr.,Paris, 1557. VII. Dialogue du Coural, Paris, 1557, VIII. De Galien, l'Art de connaître les affections de l'esprit et d'y remédier. IX. Dialogue de l'antre de Mercure. X. Épître à ses amis, touchant la liberté Parisienne, Paris, 1557, in-16. XI. Avertissement à Ronsard touchant sa Franciade, Paris, 1568, in-8°. XII. Le Rhin au roi, où, à l'imitation du Danube qui a parlé plusieurs fois, par prosopopée, aux empereurs romains, l'auteur introduit le fleuve du Rhin, parlant au roi, l'exhortant de le venir voir et jouir de ce qui lui appartient, et en ce faisant être terreur à reistres qui viennent fourrager la Lorraine et ravager la Champagne, Paris, 1569, in-8°. XIII. Etymologicon français, Paris, 1571, in-8°. XIV. Le tumulte de Bassigny apaisé par le cardinal de Lorraine, Paris, 1573, in-8°. XV. Adages ou proverbes français (sous le nom de Solon des Vosges), Paris, 1576, in-8°. XVI. De l'origine

et invention de la time, Lyon, 1582. XVII. Les Bâtiments, érections et fondations des villes et cités assises ès trois Gaules, Lyon, 1590, in-16. La Croix du Maine lui attribue encore plusieurs ouvrages, entre autres une Grammaire française et une traduction des Antiquités de Bérose, mais il est probable que ces ouvrages n'ayant point été imprimés se sont perdus.

C. et A.

LEBON (N. REGNIER), femme du fameux conventionnel (voy. LEBON, XXIII, 489), naquit à Saint-Pol, en Picardie, dans une famille obscure, et se livra dès sa jeunesse à de grands désordres. Ayant comme tous ses parents embrassé avec une sorte de fureur la cause de la révolution, elle épousa, en 1793, l'ancien oratorien Lebon, qui abjurait ainsi ses serments de prêtre. Elle l'accompagna bientôt dans toutes ses missions, et prit une grande part à ses cruautés. Guffroy rapporte, dans son Histoire des crimes de Joseph Lebon, une conversation qu'elle eut avec l'accusateur public, Caubrière, en arrivant à Arras avec son mari, et qui caractérise bien ces temps désastreux. Cette femme, dont l'éducation avait été fort négligée, endoctrinait elle-même les jurés, et se répandait en injures grossières contre ceux qui semblaient hésiter. Guffroy ajoute, d'après des pièces officielles, que, pendant son séjour à Arras, elle parut plusieurs fois au balcon de la comédie, au moment où se faisaient les exécutions; que souvent elle assista aux débats du tribunal, où elle se plaçait, comme son mari, en face des jurés, etc. Cette femme, qui a survécu long-temps à Lebon, habitait paisiblement sous la restauration le département du Pas-de-Calais; elle y est morte dans le mois de mai 1834.

M-D j.

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