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des animaux, ou l'Ours réformateur, poème ésopien, réimprimé dans ce volume, mais déjà publié en 1816, in-8°. En ajoutant à ces 142 fables les 28 qui en ont été exclues et qui étaient dans les recueils de 1811 et 1814, 6 que Lebailly a fournies à l'édition de celles de Krylof, 1825, 2 vol. in-8°, et 18 qu'il a données dans l'Almanachı des Muses, de 1812 à 1829; sans compter celles de sa première édition qui n'ont pas reparu dans les suivantes, celles aussi qu'il a pu donner dans d'autres recueils périodiques, on voit qu'il a égale à peu près le nombre des fables de Lafontaine. Celles de Lebailly, malgré quelques négligences, se distinguent par le goût, l'esprit, l'imagination, la facilité, la justesse des moralités, l'élégance du style, la variété des tons, et surtout par la bonhomie et la simplicité, qualités fort rares, qui, chez certains fabulistes, dégénèrent en niaiserie et en trivialité. Aussi en a-t-on inséré, comme modèles, dans le Fablier de l'enfance et de la jeunesse, par Berenger, dans le Nouveau Fablier francais; dans le Fablier de Flore, d'Alberic Deville, et dans le recueil de Fables diverses, traduites en latin par Grandsire, 1830, in-12. Les autres ouvrages de Lebailly sont ; I. Corisandre, ou les Fous par enchantement, opéra en 3 actes, qu'il corrigea et dont il refit le troisième acte, non représenté à Paris, mais joué avec succès, en 1795, sur le théâtre de Bordeaux. II. Le Choix d'Alcide, apologue grec, mis en opéra-ballet, musique de Langlé, reçu à l'unanimité par le jury, répété et annoncé pendant un mois, en 1802, puis refusé par suite d'une intrigue contre le compositeur, 1811, in-8°, et réimprimné, la même année, à la fin du recueil des Fables, in-12. III. ОEnone, opéra en 2 actes, musique

de Kalkbrenner, père et fils, représenté et imprimé, 1812, in-8°. IV. Diane et Endymion, fable arrangée en 2 actes, séparés par un intermède, où l'auteur a mis en action le fameux tableau de Girodet, et imprimée à la fin des Fables nouvelles, 1814, mais non représentée. V. Notice sur la vie et les ouvrages de feu Grainville (v. ce nom, XVIII, 274), 1808, in8°. VI. Arion, ou le Pouvoir de la musique, cantate à deux parties, arrangée sur la musique de Mozart, 1817, in-8°. VII. Hommages poétiques à Lafontaine, ou choix de pièces en vers composées en son honneur par J.-B. Rousseau, L. Racine, Voltaire, Marmontel, Delille, Boufflers, Imbert, Lemonnier, Ducis, Collin, Laya, et accompagné de notes biographiques et d'anecdotes littéraires, 1821, in-18. VIII. La Chute des Titans, ou le Retour d'Astrée, cantate à l'occasion du sacre de Charles X, 1825, in-8°. Lebailly a laissé plusieurs opéras inédits et non représentés: Soliman et Eronyme, ou Mahomet II, reçu en 1792, et rejeté en 1802; Gustave Vasa, présenté en 1800; Hercule au Mont-OEta, 1801; le Mariage secret de Vénus, 1801; Calisto, 1802; les Amants_napolitains, ou la Gageûre indiscrète, opéra-bouffon en 3 actes, arrangé sur la musique de Cosi fan tutte, de Mozart, 1809: l'Amour vengé, 1812. La France littéraire de M. Quérard, attribue à Lebailly le Procès d'Esope avec les Animaux, comédie en 1 acte, en vers et en prose, 1812, in-12; mais elle se trompe en ajoutant que cette pièce est suivie de quatre livres de Fables inédites. Lebailly n'a point publié de fables, entre ses éditions de 1811 et de 1814. Il s'occupait depuis long-temps, avec F. Noël (voy. ce nom, ci-après), d'une Histoire de l'Apologue, pour laquelle ils avaient

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LEBARBIER de Francourt (GERVAIS), né au commencement du XVIe siècle, à Torcé, près le Mans, exerça d'abord les fonctions d'avocat en cette ville, et devint successivement chancelier du roi de Navarre et maître des requêtes, sous Charles IX. Imbu des principes de Calvin, il servit avec zèle les réformés, qui lui confièrent plusieurs missions délicates. Lors des réactions qui suivirent la reprise de plusieurs villes du royaume, par les catholiques, en 1562, « de tous ces massacres, dit d'Aubigné, il fut fait une notable plainte au roi, à Meaux, par Francourt et Beze, députez, sur plus de 3,000 personnes poignardées, enterrées vives ou brûlées ». Après la bataille de Saint-Denis, en 1567, les calvinistes l'envoyèrent secrètement en Allemagne, avec quelques autres chefs, pour lever des reîtres et des lansquenets. Lebarbier fut une des victimes de la Saint-Barthélemi, à Paris, en 1572, par ordre du duc de Montpensier, qui le fit jeter par la fenêtre et traîner à la rivière. On a de lui: 1o Remonstrance envoyée au roy par la noblesse de la religion réformée du païs et conté du Maine, sur les assassinats, pilleries, saccagenents de maisons, violements de femmes et autres excès horribles commis depuis la pacification, dedans ledit conté, jusqu'au mois de mai 1565; envoyée à monsieur le maréchal de la

Vielle-Ville, Orléans, 1565, in-8°, et dans les Mémoires de Condé, 50 pages in-4°; 2° Conseil sacré d'un gentilhomme français, aux églises de Flandres, servant d'avertissement aux seigneurs des Païs-Bas, et d'exhortation aux princes protestants de l'Empire, Anvers, 1567, in-8°. LU.

LEBARBIER l'aîné (JEAN-JACQUES-FRANÇOIS), peintre français, né à Rouen, en 1738, remporta, en 1756 et 1758, les premiers prix de dessin à l'Académie de cette ville, et vint à Paris, où il fut l'élève de Pierre, premier peintre du roi. Chargé, en 1776, par le ministère, d'aller lever en Suisse des vues et dessins pour le bel ouvrage de Zurlauben, intitulé: Tableaux topographiques de la Suisse, il s'y lia intimement avec le célèbre Gessner, dans la correspondance imprimée duquel se trouvent plusieurs lettres de lui. Il fit ensuite le voyage de Rome, et, à son retour, il répandit dans les écoles beaucoup de dessins d'étude à la manière noire, d'après les premiers modèles, ce qui prépara la révolution commencée par Vien, et consommée par David. Il exécuta ensuite, lui-même, plusieurs compositions qui ne sont pas dépourvues de mérite, et ne cessa de travailler qu'à la fin de sa carrière, qui fut très-longue, puisqu'il était âgé de quatrevingt-huit ans, quand il mourut à Paris, le 7 mai 1826. Il avait été membre de l'ancienne Académie de peinture; et il fut admis à l'Institut, classe des beaux-arts, lors de sa création, en 1795. On a de lui: Des Causes physiques et morales qui ont influé sur les progrès de la peinture et de la sculpture chez les Grecs, 1801, in-8°. Le Catalogue des tableaux, dessins, livres et estampes provenant de sa bibliothèque, a été imprimé en 1826, in-8°, de 64 pages. Parmi ses ta

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LEBEAU (JEAN-BAPTISTE), jésuite, né dans un village du Comtat Venaissin, mourut dans le collége de son ordre, à Montpellier, le 26 juillet 1670. Il professa pendant plusieurs années la rhétorique à Toulouse, et ensuite à Rhodez; mais l'étude de l'antiquité et de ses monuments l'occupa presque uniquement, et il a laissé plusieurs ouvrages estimés des érudits. I. Diatribæ duæ, prima de partibus templi auguralis; altera de mense et die victoria pharsalicæ, Toulouse, 1637, in-8°. Ces dissertations ont été réimprimées à Cologne, et insérées la première dans le tom. V, et la seconde dans le tom. VIII des Antiquités de Grævius. La seconde a été réimprimée encore une fois, avec une savante préface de Henri-Léonard Schurtzfleisch, Wittemberg, 1705, in-8°. II. Breviculum expeditionis hispaniensis Ludovici XIII, Toulouse, 1642, in-4°. III. Polyænus gallicus de veterum et recentium Gallorum stratagematibus, Clermont, 1658; Francfort, 1661, in-8°, ouvrage plein de recherches. On a encore de lui la Vie de François d'Estaing, évêque de Rhodez, en français, et traduite en latin; et celles de Barthélemi des Martyrs, archevêque de Brague, et d'Alphonse Torribio, archevêque de Lima, au Pérou; ces deux dernières en latin. W

-S.

LEBEAU, médecin, naquit en 1721, au Pont-Beauvoisin. Après avoir fait ses études médicales à Pa

ris, il alla prendre le titre de docteur, à Montpellier, en 1747. L'année suivante, il fut nommé médecin du roi à Québec, puis à la Louisiane, où il se rendit en 1761. Il fit, pendant son séjour dans cette colonie, une collection fort intéressante de quadrupèdes, d'oiseaux, d'insectes et de plantes dont il enrichit le cabinet du Jardin du roi. De retour en France, en 1774, il fut nommé, le 17 août 1775, premier médecin de la marine à Brest. Une épidémie s'étant manifestée à bord de plusieurs vaisseaux, en 1777, il se livra tout entier au traitement des malades, et en fut lui-même bientôt attaqué. Il y succomba le 28 avril 1777.

C. T-Y.

LEBÈGUE (LAMBERT), prédicateur, est célèbre dans les annales liégeoises par la flétrissure qu'il a imprimée aux mœurs dépravées du clergé de son temps. Ses prédications soulevèrent contre lui non seulement les clercs, mais l'évêque lui-même, qui le fit arrêter au moment où il prêchait dans la cathédrale. Il fut horriblement maltraité et reçut les plus violentes insultes pendant qu'on le conduisait en prison. Le peuple, irrité de cette injustice, força l'évêque à laisser partir Lebègue pour Rome, afin qu'il pût présenter sa justification au pape. Le Souverain-Pontife l'accueillit, approuva sa conduite et le combla d'éloges. Il revint alors dans sa patrie, où il bâtit l'église Saint-Christophe, et institua deux congrégations religieuses, l'une de filles ou femmes, sous le nom de Beguines, l'autre d'hommes,, qui prit le nom de Bégards. L'institut des béguines se répandit assez rapidement en France, en Allemagne, en Hollande, et il existe encore de nos jours en Belgique. Pendant sa captivité, Lebègue traduisit en langage vulgaire les Actes

allait à l'église, une suite aussi nom

des apôtres, dont le manuscrit est conservé à la bibliothèque de la Sor-breuse que celle de l'évêque l'accom

bonne, à laquelle il a été donné par le cardinal de Richelieu. (Mém. de l'acad. des inscript., t. XVII, p. 720, édit. in-4°), et la Vie de sainte Batilde, épouse de Clovis II, fils de Dagobert. Albéric de Trois-Fontaines nous apprend qu'il est auteur d'un calendrier, nommé Table de Lambert, qui probablement est perdu, d'un livre intitulé Antigraphum, et de beaucoup d'autres écrits. On conserve à la bibliothèque royale, à Paris, sous le numéro 6,785, un manuscrit intitulé: Antigraphum Petri; c'est une réponse à la lettre d'un curé de Theux, au diocèse de Liége, dans laquelle sont flétries les mœurs relâchées du clergé. On a tout lieu de croire que ce manuscrit est l'ouvrage de Lebègue, cité par Albéric. Le savant dom Brial, dans l'article qu'il a consacré à notre auteur dans le XIVe volume de l'Histoire littéraire de la France, semble également partager cet avis. Lebègue mourut vers l'année 1187.

L-L-L

LEBEL (JEAN) mérite une place dans notre biographie pour avoir servi de guide à Froissart dans le récit des trente premières années dont il a traité dans ses chroniques, savoir: depuis 1326 jusqu'à 1356. Froissart déclare qu'il a suivi les vraies Chroniques, jadis faites par Révérend, homme discret et sage, Mgr maître Jean Lebel, chanoine de Saint-Lambert, de Liége, qui grandeur et toute bonne diligence mit en cette matière et la continua tout son vivant. Jean Lebel, quoique homme d'église, préférait l'épée à la robe; il avait fauconniers et chasseurs, oiseaux et chiens, grande foison de serviteurs: son accoutrement était plutôt celui d'un chevalier que d'un prêtre. S'il

pagnait; son hospitalité était magnifique, il tenait table ouverte, accueillait tous les étrangers de marque, par qui il était instruit de ce qui se passait dans le monde; aimait les exercices et les tournois où il avait brillé dans sa jeunesse; se montrait bon compagnon, recherchait l'entretien des dames, et savait faire chansons et virelais, comme Froissart luimême. Son humeur belliqueuse, l'expérience qu'il avait des affaires, et la rectitude de son jugement le rendirent cher au fameux Jean de Hainaut, sire de Beaumont et de Chimay. Il fut son conseiller et non pas celui de Jean II d'Avesnes, comte de Hainau ainsi que le rapportent Foppens et Paquot. Ce prince, qui avait eu part à tous les événements remarquables de son siècle, et qui mettait en Jean Lebel une confiance illimitée, devait lui révéler une foule de particularités qui restaient cachées à tous les autres, surtout dans un temps où les communications entre les divers ordres d'un même état n'étaient pas moins rares ni moins difficiles qu'entre les nations. La situation de l'Angleterre était spécialement connue de Lebel, et il est à croire qu'il s'attacha plus aux intérêts du sire de Beaumont qu'à ceux de son propre pays, puisqu'au milieu des troubles qui agitèrent alors le pays de Liége, on ne voit point paraître le nom d'un personnage aussi prépondérant. Dewez n'en dit pas un mot dans le texte de son Histoire de Liége, ni dans la Liste des écrivains de cette contrée. Mais J. de Hemricourt, le célèbre historien de la noblesse de Hesbaie, qui écrivait en 1398, se glorifie de sa familiarité. Jean Lebel, dont les chroniques jusqu'ici paraissent perdues,

mourut plus qu'octogénaire, vers l'année 1356, si l'on s'en tient aux termes mêmes de Froissart. Il était fils de Gilles Lebel, échevin de Liége et d'une demoiselle Cossent. Malgré sa profession, il eut de Marie des Prés deux fils; l'un, appelé Jean, comme lui, porta les titres de chevalier et de sire de Hemricourt, et épousa une fille du seigneur de Duffel et de Malines. De ce mariage naquit Jean Lebel, aussi chanoine de SaintLambert. Il semble donc que c'est à cet autre Jean Lebel que l'on peut attribuer une chronique de Richard II, insérée par M. Buchon dans son recueil, chronique dont les événements sont de l'an 1399, par conséquent postérieurs au prédécesseur de Froissart, et dont l'auteur, cependant, dès les premières lignes, déclare s'appeler Jean Le Bel, chanoine de Saint-Lambert. Voy. Arch. Philol., II, 193-198. R-F-G.

LEBERECHT (CHARLES de), fameux graveur en médailles, naquit à Meiningen, en 1749, et vint, à l'âge de vingt - six ans, chercher fortune en Russie. Attaché à la Cour des Monnaies en qualité de médailleur, il mérita, par quelques médailles habilement exécutées, l'attention de Catherine II, qui l'envoya se perfectionner dans l'ouest et le sud de l'Europe, en subvenant libéralement à ses dépenses. Leberecht passa la majeure partie de ce temps à Rome, où il fit de grands progrès, et revint à Saint-Pétersbourg, regardé comme un des premiers artistes du siècle dans la spécialité qu'il avait adoptée. L'impératrice, non conente de lui confier l'exécution de ses médailles, songeait à le mettre à la tête d'un établissement destiné à former des élèves graveurs en médailles. Leberecht lui présenta même un plan pour l'organisation de cette espèce

en

d'école normale typographique; mais elle mourut avant d'avoir rendu l'oukase à ce sujet. C'est Paul Ier qui réalisa ce projet, le 3 février 1800, nommant Leberecht premier graveur des médailles et directeur de la Cour des Monnaies. Sa position, du reste, était fort belle: il avait été gratifié d'une pension à vie sur la Banque; depuis 1797, il avait le titre de conseiller de cour, duquel il arriva, en 1800, à celui de conseiller de collége, en 1806 à celui de conseiller d'état. Membre honoraire de l'académie des beaux-arts de St-Pétersbourg, il devint, en 1806, chevalier de l'ordre de Sainte-Anne, et en reçut les insignes en diamants. En 1812, les académies de beaux-arts de Berlin et de Stockholm, la société économique d'Abo, l'admirent parmi leurs membres. Sa mort eut lieu le 30 oct. 1827. Presque tous les artistes en médailles de la Russie ont été les élèves de Leberecht, que l'histoire doit ranger au nombre de ces étrangers auxquels les Russes doivent toute leur instruction. Outre ses médailles, Leberecht avait gravé beaucoup de pierres fines. La plupart de celles-ci sont des sujets allégoriques relatifs à l'histoire de Russie, et presque toujours à l'histoire contemporaine. On pourrait aussi former de ses médailles quelques pages officielles de l'histoire métallique de la Russie. Ainsi, par exemple, nous connaissons de lui quatre médailles à l'occasion du jubilé séculaire de la fondation de St-Pétersbourg (1803), trois en l'honneur de Potemkin le Taurique, et deux en l'honneur de Souvaroff, sa médaille en mémoire de la conquête des provinces polonaises par Catherine II, celle pour la fondation de l'ordre de SaintGeorges pour les soldats, celle que fit frapper l'Académie à propos de ses nouveaux priviléges conférés par Alexan

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