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grande part à la création de l'hôpital de Westminster pour les femmes en couches. On le trouva mort dans son lit, le 8 août 1792 au matin. Il souffrait depuis long-temps d'une affecfection de la poitrine. On a de lui: 1. Observations pratiques sur la fièvre puerperale, Londres, 1773. II. Introduction (A lecture introductory) à la théorie et à la pratique de l'art obstétrical, ou Réflexions sur l'histoire, la nature et le but de cet art, Londres, 1774. L'auteur y recommande un forceps de son invention à l'exclusion de celui de Levret, dont il signale les imperfections. III. Instructions médicales sur les moyens de prévenir et de guérir diverses maladies des femmes, etc., Londres, 1778, 2 vol. in-8°. C'est au fond un remaniement de l'ouvrage précédent, mais les additions sont si nombreuses et si considérables, et donnent à l'ensemble un caractère si nouveau qu'on peut le regarder comme un autre ouvrage. Il en existe une traduction allemande et une traduction française, et, en Angleterre même, l'ouvrage a eu au moins huit éditions. IV. Essai pratique sur les maladies des viscères, principalement sur celles de l'estomac et des intestins, Londres, 1792, in-8° (trad. en allemand, Leipzig, 1793, in-8°). V. Dissertation sur les propriétés et la vertu de la tisanne de Lisbonne, Londres, 1757, in-8°. Leake reconnaît à ce remède, jadis célèbre, de l'utilité pour les cas de scrofule, de scorbut, etc. POT.

LEANG-OU-TI, empereur de la Chine et fondateur de la dynastie des Leang, portait, avant de régner, le nom de Siao-yen, et appartenait à la famille Siao, qui, depuis la dynastie des Han, avait fourni un ministre et plusieurs grands fonctionnaires. Il gouvernait la province

de Lam, ou Leang, sous les empereurs de la dynastie des Tsi, qui régnait sur la Chine méridionale, lorsque, pour venger la mort de son frère, gouverneur du YongTcheou, et pour éviter le même sort, il se révolta, l'an 501 de J.-C., contre l'empereur Pao-Kuen, prince cruel et dominé par les eunuques. De concert avec le roi de Nan-King, Hou-ti, frère de ce monarque, il s'empara de plusieurs places, déposa PaoKuen, et mit sur le trône Hou- ti, dont il devint premier ministre et auquel il ne laissa aucune autorité. Peu de temps après, ayant reçu la tête de l'ex-empereur qui avait été assassiné par deux de ses officiers, il se dé- . clara roi de Leang, et fit périr la plus grande partie des princes de la famille des Tsi. Le faible Hou-ti crut échapper à la mort, en descendant volontairement du trône; mais il fut bientôt étranglé, et sa veuve épousa Siao-yen, qui prit le nom de Leangou-ti. Ses crimes et son usurpation lui suscitèrent de nombreux ennemis, dont les plus puissants furent un prince de la race des Han et Yuen-Kio, prince des Ouei. L'empereur en triompha par ses généraux; accorda la vie au premier qui avait été forcé de se rendre à discrétion, et conclut la paix avec le second, qui mourut en 515. Pendant la minorité du fils de ce dernier, la régente Hou-chi fit la guerre à Leang-ou-ti, et obtint d'abord des succès: mais la licence de ses mœurs, ses abus d'autorité et ses actes de vengeance provoquèrent contre elle plusieurs révoltes qui permirent à l'empereur de reprendre l'avantage. La mort violente de cette princesse, les révolutions qui continuèrent, jusqu'en 539, à troubler, à ensanglanter les états des Queï et à les partager en deux royaumes, offrirent à Leang-ou-ti des moyens fa

ciles de reculer les frontières de son empire en recouvrant une partie des provinces qui en avaient été démembrées sous ses prédécesseurs. Ce monarque a été regardé comme un trèsgrand prince. Pendant un règne de quarante-huit ans, il reçut des ambassadeurs de plusieurs souverains de l'Inde, de la Perse et de l'île de Ceylan. Mais son attachement à la doctrine extravagante de Foé et aux mystiques rêveries des Bonzes, lui fit négliger les soins de son empire pour se livrer aux pratiques minutieuses de ces visionnaires. Il imitait leur abstinence et se privait, comme eux, de vin, de viande et de toute espèce d'aliments qui provenaient des animaux. Ses vêtements étaient analogues à ce régime; il n'y employait que la toile la plus commune, et il les portait jusqu'à ce qu'ils fussent entièrement usés. En donnant dans ces travers, Leangou-ti abandonnait la religion des anciens patriarches qui s'était conservée pure et saine, jusqu'à lui, dans la Chine. Ce prince n'avait d'autre souci que d'éloigner tout ce qui pouvait troubler sa tranquillité et contrarier sa manie. La faiblesse de son gouverne ment enhardit les peuples de Kiaotchi à secouer sa domination l'an 541, et à lever l'étendard de l'indépendance. Dans le même temps, les Oueï orientaux reprirent les armes. Ce ne fut qu'au bout de six ans que les armées de l'empereur soumirent tous ces ennemis. Mais il fut moins heureux contre un autre rebelle, d'autant plus dangereux qu'il n'employa d'abord que la perfidie. Heou-King, gouverneur de la province de Ho-nan, ayant passé du service des Oueï à celui de Leang-ou-ti, qui le fit prince de Ho-nan, se brouilla bientôt avec son nouveau maître, leva le masque, lui déclara la guerre et l'assiégea dans

Nan-King. L'empereur, accablé de vieillesse, confia son autorité et la défense de la ville au prince héréditaire son fils, qui soutint le siége avec valeur. Au bout de quatre mois, la disette des vivres s'étant fait sentir également dans la place et dans le camp des assiégeants, Heou-King, à l'aide d'une suspension d'armes qu'il avait obtenue, pénétra secrètement dans Nan-King, vint se jeter aux pieds du monarque, en témoignant le plus vif repentir et en frappant la terre avec son front. Mais bientôt il changea la garde du vieil empereur et de son fils, et s'empara du gouvernement. Leang-ou-ti mourut de chagrin et en état de captivité peu de temps après, en 549, à l'âge de quatre-vingt-six ans. Son fils, Kien-ou-ti, et plusieurs autres princes de la famille impériale, furent massacrés par ordre de HeouKing, qui ayant mis sur le trône un fantôme d'empereur, l'en fit descendre presque aussitôt, pour y monter lui-même. Mais le prince SiaoYuen-ti, l'un des fils du dernier empereur, avait échappé au massacre; il envoya contre l'usurpateur deux de ses généraux qui le vainquirent complètement. Heou-King, arrété dans sa fuite, fut mis en pièces par la populace. Le nouvel empereur n'en régna pas plus heureusement attaqué par un de ses frères, il fut tué par les Tartares, dans KiangLing, en 555, et, deux ans après, la dynastie, fondée par Leang-ou-ti, finit par la déposition de son petit-fils King-ti, que détrôna Tchin-pa-sien, son général, lequel fonda la dynastie des Tchin. A-T. LEAPOR (MARIE ), Anglaise, poète, née en 1722 dans le comté de Northampton, était la fille d'un jardinier. Son éducation fut conforme à son humble situation; mais ses dis

positions triomphèrent de ce désavantage. Elle cultiva la poésie en secret, pour elle seule, sans maître; et mourut inconnue au monde, de la rougeole, en 1746, à l'âge de vingtquatre ans. Avant d'expirer, elle remit à son père une liasse de papiers comprenant divers ouvrages de poésie, qui ont été publiés en 1748 et 1751, 2 vol. in-8°. Parmi plusieurs de ces ou vrages, estimés en Angleterre, on cite le poème intitulé le Temple de l'Amour, songe. On y trouve aussi une tragédie intitulée le Père malheureux, et quelques actes d'une autre pièce de théatre.

S-n.

LEBAILLIF (ALEXANDRE-CLAUDEMARTIN), né à Saint-Fargeau (Yonne), le 11 nov. 1764, fit avec succès ses études au collége des Pères de l'Oratoire à Lyon, et y eut pour condisciples MM. de Gérando, Jordan et Tabarié, qui tous restèrent ses amis. Il s'adonna principalement aux sciences physiques et naturelles, qu'il cultiva toute sa vie, et dans lesquelles il porta un esprit de recherches fort remarquable. S'étant marié en 1785 à mademoiselle Trullier, fille du receveur du grenier à sel de Noyers, en Bourgogne, il aurait succédé à son beau-père dans cet emploi de finanċes, sans la suppression des gabelles, qui fut, peu d'années après, décrétée par l'Assemblée constituante. Il retourna en 1790 à Saint-Fargeau, où il fut nommé greffier du tribunal, place qu'il conserva jusqu'à la suppression de ce siége. De 1798 à 1799, il fut employé au ministère de la police, division des émigrés. Ayant perdu cet emploi à la fin de 1799, il fit un voyage à Saint-Domingue, et à son retour des Antilles, en 1803, son ami Tabarié le fit entrer au ministère de la guerre, dans les bureaux de l'infanterie. Il y demeura jusqu'en

1809, époque où il passa au ministère de l'intérieur, dans une des divisions de la police générale (celle des départements au-delà des Alpes), qui fut dirigée successivement par les conseillers d'état Vincent de Margnola et Anglès; et lorsque ce dernier fut nommé préfet de police, dans les premières années de la restauration, il appela Lebaillif auprès de lui, et lui confia, en 1819, la caisse de la préfecture, à laquelle, plus tard, celle des prisons fut réunie. Il cumulait encore ces deux fonctions, lors de sa mort, arrivée à Paris, le 27 décembre 1831. Lebaillif avait, au mois de juillet de la même année, été décoré de la Légiond'Honneur. Le premier, en France, il construisit dans la perfection les micromètres sur verre destinés à la mensuration des microscopiques. Prony en fit usage pour son comparateur ; MM. Babinet, Becquerel, Norremberg les employèrent également. Lebaillif imagina d'en former son mensurateur des microscopiques, dont M. Charles Chevalier a donné la description. Il aida le physicien Charles, membre de l'Institut, à perfectionner son microscope, et lui grava des micromètres et objectifs. A cette époque, quelques amis connaissaient seuls ses travaux; mais, lorsque MM. Chevalier se livrèrent à leurs premiers essais pour achromatiser les lentilles, il fit des recherches, et contribua beaucoup aux divers perfectionnements remarqués dans le microscope présenté à l'Institut en 1823. Il fit appliquer à ces instruments les diaphragmes mobiles, qui jouent un rôle si important dans l'éclairage, et se livra aussi à des recherches métallurgiques. Ceux qui l'ont connu savent avec quelle précision il gouvernait le chalumeau. Il inventa les petites coupelles d'argile réfractaire qu'il décrivit dans

un mémoire publié en 1823 (v. Annales de l'Industrie). Son sidéroscope lui démontra la répulsion exercée par le bismuth et l'antimoine sur l'aiguille aimantée, et l'existence du fer dans un grand nombre de corps, où, jusqu'alors, on ne l'avait pas soupçonné. Il construisit encore un galvanomètre d'une sensibilité exquise, des électromètres parfaits, des piles sèches, et une multitude de petits appareils pour ses recherches. Toutes ces œuvres étaient remarquables par la simplicité et la précision. On doit encore citer, au nombre des travaux qui lui sont propres, ses recherches sur la coloration du sang, sur toutes les dissolutions de fer au maximum d'acide par le sulfo-cyanure de potasse; ses aiguilles d'argile pour reconnaître l'infusibilité des terres destinées à la fabrication de la porcelaine; des méthodes d'analyse pour reconnaître les substances mé talliques employées dans la coloration des papiers; des notes sur l'aventurine artificielle et la déflagration des fils de fer et de la fonte blanche. En 1826, il signala le danger de certains bonbons coloriés, et reconnut la présence du chromate de plomb dans les dragées jaunes, ce qui en amena la saisie chez tous les débitants. Le 'cabinet de Lebaillif, que l'on pouvait comparer à celui du docteur Faust, était le rendez-vous des amis de la science et des artistes. MM. Amici, Audouin, Babinet, Barruel, de Blainville, Bory de Saint-Vincent, Brongniard, Cassini, Darcet, Gaultier de Claubry, Lassaigne, Leslie, de Mirbel, Nobili, Norremberg, Payen, Prony, Raspail, Savary, Séguier, Turpin, Zamboni, etc., venaient souvent admirer le soin qu'il mettait dans ses expériences. A Noyers, le père Tardy, doctrinaire, le maréchal de Vaux, MM. de Pampelune de Genouilly; à Saint-Fargeau,

Michel Lepelletier, alors président de l'administration du département de l'Yonne, recherchaient sa société à cause de sa conversation instructive et de ses manières polies. GRD. LEBAILLY (ANTOINE-FRANÇOIS), littérateur, qui partage avec Florian et l'abbé Aubert l'honneur d'occuper, parmi les fabulistes français, le premier rang après Lafontaine, naquit à Caen, le 1er avril 1756. Il y fit ses études et son droit, puis y exerça la profession d'avocat ; mais, comme cet état convenait peu à son caractère modeste et timide, il vint à Paris, où s'étant lié avee Court de Gebelin (v. ce nom, X, 105), qui l'éclaira de ses conseils et guida ses premiers pas dans la carrière des lettres, il fut reçu membre du Musée, fondé par ce savant. Quelques fables et la traduction de quelques satires d'Horace, insérées dans des recueils périodiques, furent le début de Lebailly; mais bientôt il en publia un recueil qu'il dédia au duc de Valois, fils du duc d'Orléans, sous ce titre : Fables nouvelles, suivies de poésies fugitives, 1784, in-12. Lebailly prenait encore le titre d'avocat en Parlement. Il fut ensuite un des principaux collaborateurs de la Petite Bibliothèque des théâtres, Paris, 1783-1790, 72 vol. in-18 (v. BAUDRAIS, LVII, 307), et y donna les vies de quelques auteurs dramatiques, Campistron, Lefranc de Pompignan, etc. En 1786, il fit représenter sur le théâtre de Nicolet, à la foire Saint-Laurent, les Surprises, comédie en un acte et en vers. Mais les faibles produits de ces travaux ajoutant peu à la modicité de sa fortune, il fut obligé, pendant la révolution, de solliciter de l'emploi dans les administrations, où, soit inconstance, soit paresse, il ne res'tait pas long-temps. Nommé vérificateur à la liquidation de la dette des

émigrés, il fut réformé lorsqu'on la supprima, en 1800. Il obtint une place de rédacteur à l'administration centrale des droits-réunis, le 11 janvier 1811; mais il la perdit en 1814, sans pension, quand les droits-réunis furent changés en contributions indi+ rectes. Lebailly fut alors employé à la liquidation de la maison d'Orléans, et il y resta, soit comme titulaire, soit comme pensionnaire jusqu'à sa mort, arrivée le 13 janvier 1832. Il était membre de la Société académique des sciences de Paris, des Académies de Caen, Vaucluse, etc. Il avait perdu, en 1812, dans la désastreuse retraite de Moscou, son fils unique, officier d'artillerie distingué. Le chagrin qu'il éprouva de ce malheur et la perte plus récente de son épouse, furent adoucis par les consolations et les tendres soins de sa fille, qui a hérité d'une partie du talent qu'il avait dans le genre de l'apologue. C'est donc par ses fables que Lebailly s'est fait un nom durable dans la littérature. Il en donna une édition en 1811, in-12, avec figures, non pas très-augmentée, comme l'ont avancé à tort quelques biographes; car l'auteur dit au contraire, dans sa préface, qu'il ne donne point la seconde moitié de ses fables, annoncée en publiant la première; mais qu'il a fait un choix en supprimant la moitié de celles qui déjà étaient imprimées, soit qu'elles lui parussent pécher par la fiction ou par le but moral, soit qu'empruntées à des auteurs étrangers, elles eussent été imitées plus heureusement par d'autres fabulistes français. Il en supprima aussi toutes les poésies fugitives. Le succès de cette édition, qui contient 81 fables, détermina Lebailly à lui donner une suite, intitulée: Fables nouvelles, 1814, in-12 (avec une gravure), qui en comprend 61. A

la suite du second recueil, il a joint une table raisonnée des matières de morale contenues dans les deux volumes et dans les 142 fables, dont 62 étaient nouvelles. Il suivit en cela l'exemple de deux autres fabulistes, Grozeiller, et surtout Barbe (v. ce nom, LVII, 135). Comme ce second recueil, imprimé à la fin du règne impérial, ne parut qu'au commencement de la restauration, l'auteur en supprima la dernière fable, l'Oracle du destin, ou les Héraclides, allégorie sur la naissance du roi de Rome, et la remplaça par une autre, le Dogue et l'Épagneul, qu'on n'eut pas le temps de paginer. Sa quatrième (ou plutôt troisième) édition, 1823, in-8°, avec figures, est dédiée à son premier Mécène, le duc d'Orléans, et la première fable qu'on y trouve est le Nid d'Alcyon, présentée à ce prince, à l'occasion de la naissance de son second fils, le duc de Nemours. Ces deux fables ont valu à Lebailly une mention peu bienveillante dans le Dictionnaire des Girouettes, avec l'insertion des deux corps de délit. Dans cette troisième édition, il a remplacé les 25 vers à la louange de Napoléon, qui terminaient l'épilogue de son recueil de 1811, par 27 autres en l'honneur des Bourbons. Lebailly n'était cependant pas plus intrigant ni adulateur qu'avide d'honneurs et de richesses. Il avait la bonhomie et l'insouciance de Lafontaine. Ses hommages ne furent done dictés que par la reconnaissance, et c'est par suite de ce sentiment, si respectable, mais si rare aujourd'hui, qu'il s'est plu à citer dans ses notes, parmi ses bienfaiteurs, Court de Gebelin, le général Gassendi, du Tremblay, Français de Nantes, etc. L'édition de 1823 contient 137 fables, dont 23 nouvelles, non compris les 5 qui composent le Gouvernement

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