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Les besoins de publication seront-ils plus considérables? Rien ne peut le faire supposer, et nous avons déjà dit que le matériel actuel était de beaucoup supérieur au travail nécessaire pour l'occuper.

Le consommateur, du moins, aura-t-il intérêt à la libre concurrence?

Ici nous ne pouvons que raisonner par analogie; mais nous pouvons constater que la liberté donnée récemment à plusieurs industries limitées jusqu'alors n'a pas tourné au profit du consommateur.

La liberté des théâtres a été proclamée, et nous avons vu se produire ce fait bizarre, c'est qu'en même temps que le prix des places s'élevait et devenait inabordable pour les petites bourses, presque toutes les entreprises théâtrales faisaient de mauvaises affaires.

La liberté de la boucherie et celle de la boulangerie ont été, dans la pensée du législateur, un bienfait économique, et il s'est trouvé que le prix de la viande et celui du pain avaient augmenté dans de telles proportions, que dans plusieurs localités on a dû revenir, pour la boulangerie du moins, au système de compensation, si heureusement inauguré il y a quelques années par M. le préfet de la Seine.

Devant de tels exemples il est permis de s'arrêter, et de se demander si on est en droit, alors que l'intérêt public n'est pas en jeu d'une manière évidente, indiscutable, de supprimer sans utilité des propriétés particulières et de frapper des citoyens dans leurs intérêts les plus chers.

Enfin pourtant, s'il arrivait que cet intérêt public fût plus fort que nos justes réclama. tions, il faudrait en agir vis à-vis de nous comme vis-à-vis du propriétaire d'une chose dont l'utilité publique réclame l'expropriaticn.

Il faudrait exproprier nos brevets de la façon indiquée par la loi, c'est-à-dire au moyen d'une juste et préalable indemnité.

L'Etat se trouverait donc en face d'une dépense considérable.

L'intérêt général peut-il l'autoriser?
Nous ne le croyons pas.

Quant à l'idée d'une suppression des brevets sans indemnité, nous ne voulons même pas nous y arrêter: ce serait une spoliation, et ce n'est pas en France, et sous le gouvernement qui nous régit, qu'un tel acte pour. rait avoir lieu.

On a récemment rendu libres les charges de courtiers de commerce, on a largement indemnisé les titulaires; or, nos droits sont encore plus sacrés et plus évidents que les leurs, puisque ces derniers avaient pour origine des nominations à titre gracieux, tandis

que les nôtres reposent sur un contrat à titre onéreux.

QUESTIONS 8, 9 ET 10.

Même réponse qu'au no 3.

EN RÉSUMÉ :

Nous croyons avoir démontré :

1° Que les brevets des imprimeurs de Paris constituent une propriété absolue au profit de leurs détenteurs;

2° Que leur existence est pour la société la meilleure garantie qui puisse exister dans l'espèce, et qu'aucun motif d'intérêt public ne réclame leur suppression;

Qu'à tous ces titres il y a lieu de les maintenir;

3o Que, du moment qu'ils constituent une propriété, on ne saurait aborder un régime qui les supprimerait qu'après les avoir expropriés par les moyens légaux, en allouant une juste et préalable indemnité qui correspondrait au préjudice causé dans nos maisons par l'inauguration de ce nouveau système.

Et enfin il nous paraîtrait tout à fait illogigique que, si on abolissait les brevets, on se prononcât pour tout autre système que celui de la liberté absolue, supprimant toutes pénalités et toutes responsabilités professionnelles.

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M. Béchet jeune (Jean-Charles) est mort le 2 de ce mois, à l'âge de 82 ans. Après être resté quelques années comme commis dans la très-honorable maison Gabon, il fonda, il y a un demi-siècle, et en même temps que M. J.-B. Baillière, une librairie dans le quartier de l'Ecole de médecine. Il céda, en 1842, une partie de son fonds à M. Labé, et, dans ces dernières années, l'autre partie à M. P. Asselin qui est aujourd'hui le successeur de ses deux regrettés confrères.

Favorisé de la fortune, M. Béchet n'oubliait pas ceux moins heureux que lui sous ce rapport. Il a laissé aux pauvres de la commune d'Isigny (Manche), où il était né, une rente annuelle, et de plus une somme importante à ceux de Paris qu'il avait habitués, du reste, depuis longtemps à ses largesses.

COMPTES RENDUS BIBLIOGRAPHIQUES

PUBLIÉS DANS LES JOURNAUX ET REVUES.

Marie-Antoinette et sa famille, d'après les nouveaux documents, par M. de Lescure. 1 vol. illustré de 10 grav. sur acier, par G. Staal. Ducrocq. (A. Rouyé. UNION, 3 février.) Le Rationalisme étudié dans la Vie de Jésus de M. Ernest Renan, par un catholique. Farcy, à Besançon. (Ibid., 5 février.)

La Marquise de Barol, sa vie et ses œuvres, par M. le vicomte de Melun. Poussielgue. (Imbert de Saint-Amand. JOURNAL OFFI• CIEL, 7 février.)

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Comédies de Plaute, traduites en vers par M. le marquis de Belloy. Michel Lévy. (Ibidem.) Capharncum, par M. Emile Paultre. Hetzel. (Ibidem.)

Mélanges, par M. Edmond Taigny. Hachette. (Ibidem.)

Histoire des Perses, par M. le comte de Gobineau. Plon. (Charles de Moüy. - CONSTITUTIONNEL, 14 février.)

Les Chasses de François Ier, précédées de la Chasse sous les Valois, par M. le comte Hector de La Ferrière. Aubry. (Ibidem.)

Madame de La Vallière et Marie-Thérèse d'Au

triche, par M. H. Duclos. Didier. (Ibidem.) Gabrielle de Rochechouart, abbesse de Fontevrault, par M. P. Clément, de l'Institut. Didier. (Ibidem.)

Bohéme et Hongrie, par M. Saint-René Taillandier. Didier. (Ibidem.)

Australie, Java, Siam, Canton, voyage autour du monde, par M. le comte de Beauvoir. Plon. (Ibidem.)

Topographie d'Athènes, par M. Phocion Roque.

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CHRONIQUE

DU JOURNAL GÉNÉRAL

DE L'IMPRIMERIE ET DE LA LIBRAIRIE.

Paris, au Cercle de la Librairie, de l'Imprimerie et de ia Papeterie, rue Bonaparte, 1.

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SOMMAIRE: Extrait de l'Exposé de la situation de l'Empire. Ventes publiques. Bibliographie étrangère.

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Le grand prix biennal institué par l'Empereur pour l'œuvre la plus propre à honorer le pays durant les dix dernières années, dans l'ordre spécial des travaux que représente chacune des cinq Académies, a été décerné cette année, sur la désignation de l'Académie des sciences morales et politiques, à l'Histoire de France par M. Henri Martin. Cet ouvrage, d'une vaste étendue et d'une incontestable valeur, embrasse le cours entier de notre histoire nationale, envisagée sous tous ses aspects. Il avait déjà plus d'une fois obtenu les encouragements de l'Institut, en même temps que les suffrages du public.

L'Académie française continue la publication de son Dictionnaire historique et les travaux préparatoires d'une nouvelle édition du Dic tionnaire de l'usage. Un nouveau volume du Recueil des rapports, discours et pièces diverses est en cours d'exécution.

L'Académie des inscriptions et belles lettres a fait paraître le complément du tome 23 de ses Mémoires, la deuxième partie du tome 22 des Notices et extraits des manuscrits, les tomes 7 et 8 (première partie) des Mémoires des savants étrangers, le tome 25 de l'Histoire littéraire de la France et le tome 1er des Historiens arméniens des Croisades. L'impression de toutes les suites de ces divers ouvrages est commencée; les autres publications de cette compagnie suivent une marche régulière.

L'Académie des sciences continue l'impression des tomes 36, 37 (deuxième partie) et 38 de ses Mémoires, et des tomes 20 et 21 des Mémoires des savants étrangers. Les Comptes rendus hebdomadaires de ses séances ont paru avec l'exactitude habituelle et forment, comme tous les ans, 2 vol. in-4°. La table générale de ces comptes rendus pour les années 1851 à 1865 est presque entièrement achevée et ne tardera pas à paraître.

L'Académie des beaux-arts a publié la 1re livraison du tome 3 de son Dictionnaire et commencé l'impression de la deuxième livrai

son.

L'Académie des sciences morales et politi ques poursuit l'achèvement du tome 13 de ses Mémoires.

SOCIÉTÉS SAVANTES ET TRAVAUX HISTORIQUES,

Le ministère de l'instruction publique s'ef. force de plus en plus d'encourager les travaux des sociétés savantes des départements, en leur facilitant, par son entremise, l'échange qu'elles font entre elles de leurs publications, en leur accordant des subventions, en leur distribuant des récompenses dans les réunions annuelles de leurs délégués à la Sorbonne, se faisant rendre compte de leurs recueils par le Comité des travaux historiques, enfin en publiant ces comptes rendus dans une revue spéciale. Deux nouveaux volumes de cette revue ont paru.

Plus de 25,000 volumes ont été échangés en 1869 comme en 1868 entre les sociétés savantes. Plus de 160 de ces sociétés ont participé aux subventions de l'Etat. Cinq d'entre elles ont été reconnues établissements d'utilité

publique, et trois ont été autorisées à accepter des libéralités particulières. Deux volumes contenant les lectures faites à la Sorbonne en 1868 ont été publiés.

Un prix annuel de 1,000 francs a été institué par un décret impérial du 30 mars, dans chaque ressort académique de l'Empire, pour être décerné par un jury composé de savants et de littérateurs résidant dans les départements, à l'ouvrage ou au mémoire jugé le meilleur sur quelque point d'histoire politique ou littéraire, d'archéologie ou de science intéressant les départements compris dans le ressort. Il a été fondé un autre prix annuel de 3,000 fr., qui sera décerné, par le comité des travaux historiques et des sociétés savantes, à l'ouvrage jugé le meilleur parmi ceux qui, durant l'année précédente, auront été couronnés dans le concours académique. Cette institution, destinée à favoriser les études locales et le progrès des sciences et des lettres dans nos anciennes provinces, a été accueillie avec faveur, dans toutes les parties de la France, par les compagnies scientifiques et littéraires.

La collection des Documents inédits de l'histoire nationale est poursuivie avec activité. Six volumes ont été publiés en 1868. Un grand nombre d'autres ouvrages sont actuellement sous presse, savoir: .

Le septième volume des Lettres de Richelieu;

Le quatrième volume des Monuments de l'histoire du tiers Etat;

Le premier volume des Lettres de Mazarin; Le huitième volume des Lettres de Henri IV; Le premier volume du Cartulaire de Cluny ; Le quatrième volume des Négociations de la France avec la Toscane;

Le premier volume des Diplômes militaires; Le premier volume du Recueil des inscriptions du moyen âge et de la renaissance;

Les Forteresses chrétiennes de l'Orient au temps des croisades ;

Le troisième volume des Œuvres de Fresnel; Le cinquième volume des OEuvres de Lavoisier;

Les Dictionnaires topographiques du Morbihan, de la Dordogne, de l'Aisne et de la Meuse, et le Répertoire archéologique de la Seine-Inférieure.

Plusieurs de ces volumes sont presque terminés et paraîtront dans le courant de 1870.

BIBLIOTHÈQUES PUBLIQUES.

La Bibliothèque impériale, par les ressources de son budget qu'il serait désirable de

nant du dépôt légal, par les dons des particuliers et par les libéralités personnelles de l'Empereur, voit chaque année ses quatre départements des imprimés, des manuscrits, des estampes et des médailles s'augmenter de nouvelles richesses. Elle voit s'accroître en même temps, principalement dans les deux salles de lecture des imprimés, le nombre des lecteurs et des travailleurs. Le chiffre des volumes communiqués en 1868 a dépassé d'une manière notable celui des volumes communiqués en 1867. La proportion a été plus remarquable encore de 1868 à 1869. Ainsi se confirme le bon effet des nouvelles mesures introduites dans le service de cet établissement.

Les travaux de catalogue et d'inventaire marchent de front avec le service public. Le tome 10 du catalogue des ouvrages imprimés relatifs à l'histoire de France quelque temps interrompu et repris en 1868, est aujourd'hui presque totalement imprimé. Il en est de même pour le tome 2 du catalogue des sciences médicales. L'impression du tome 2 du catalogue des manuscrits français de l'ancien fonds a été continuée. Celle de l'inventaire des manuscrits latins avance rapidement. Un certain nombre de volumes du fonds grec a été inventorié. Dans la section des manuscrits orientaux, un travail que des demandes fréquentes faisaient considérer comme un instrument de recherches indispensables a été à peu près achevé : c'est l'inventaire de tous les ouvrages scientifiques et religieux, composés en chinois et en mandchou, par les anciens missionnaires de la compagnie de Jésus, au nombre de cinq cents articles environ. Le classement de tous les papyrus égyptiens a été fait. La description détaillée des différentes collections de manuscrits pali récemment acquis a été terminée. La rédaction des notices des manuscrits syriaques et celle des notices des manuscrits éthiopiens se continuent concurremment.

Les bibliothèques Mazarine, de l'Arsenal et de Sainte-Geneviève ont été, comme les années précédentes, assidûment fréquentées.

MISSIONS SCIENTIFIQUES ET LITTÉRAIRES.

M. Janssen, auquel avait été confiée, en 1868, la mission d'observer dans les Indes anglaises l'éclipse totale de soleil du 18 août, et qui a rempli cette mission avec tant de succès, a continué pendant les derniers mois de 1868, et pendant une partie de 1869, sur la chaîne de l'Himalaya, ses études de physique céleste

lis sur les protubérances du soleil, sur la nature de l'atmosphère qui entoure cet astre et sur celle de certaines étoiles, ainsi que sur les phénomènes électriques et magnétiques, l'ont conduit à des découvertes précieuses pour la science; les résultats, communiqués à l'Académie des sciences et au bureau des longitudes, feront l'objet d'une publication ultérieure. Le voyage de M. Janssen a été également fructueux à d'autres égards; il a rapporté pour nos collections scientifiques des spécimens rares et curieux de la flore et de la faune des pays qu'il a visités.

M. Simonio, dans le cours de son exploration dans l'Amérique du Nord et parmi les tribus indiennes, a recueilli, indépendamment d'une série d'observations sur les mœurs, l'histoire et les productions de ces contrées, des objets d'histoire naturelle et d'antiquité dont se sont enrichies les collections minéralogiques et anthropologiques du Muséum d'histoire naturelle de Paris et celles du musée de Saint-Germain.

Les deux jeunes archéologues qui avaient été chargés, en 1868, d'étudier, l'un dans les Iles Britanniques, l'autre dans l'ancienne province de Bretagne, les documents relatifs à l'histoire, à la philologie et à la mythologie des peuples celtiques, ont accompli avec profit la mission qui leur avait été confiée. Le premier, M. Gaidoz, a recueilli sur les annales, la littérature et la langue des Celtes d'importants matériaux dont il prépare la publication; le second, M. Luzel, à la suite de son voyage, a publié un volume des Chants popu laires de la Basse-Bretagne, que l'Académie des inscriptions et belles-lettres a honoré d'une médaille.

Les voyages précédemment entrepris pour rechercher dans les archives et les bibliothè ques de différentes parties de l'Europe les documents concernant notre histoire ont été continués. Il en a été de même pour l'étude des établissements scientifiques de l'étranger.

Le R. P. David a poursuivi, dans les parties les moins connues de la Chine, ses recherches botaniques et géologiques, si profitables aux collections du Muséum d'histoire naturelle. M. Hébert, professeur à la Faculté des sciences de Paris, après avoir exploré fructueusement, au point de vue de la géologie, une partie de la Suède, du Danemark et de l'Allemagne centrale et méridionale, a complété ces explorations par celles du Tyrol et de la Sicile.

La mission scientifique dans les îles du Cap-Vert, donnée en 1867 à un jeune naturaliste, a été terminée cette année. Les matériaux qu'elle a produits sont maintenant mis

Deux missions littéraires ont été confiées à deux orientalistes distingués. L'une, en Malaisie, a pour but l'étude des différents dialectes de la langue malaye et la recherche des matériaux nécessaires à la rédaction d'ouvrages pratiques. L'autre a pour objet la recherche et la transcription des inscriptions himyarites existant dans l'Yémen, pour servir à la préparation du Recueil des inscriptions sémitiques entrepris par l'Académie des inscriptions et belles-lettres.

Enfin, un jeune savant, muni d'instructions rédigées par l'Académie des sciences, a été embarqué, avec l'assentiment du ministre de la marine, à bord du vaisseau-école le JeanBart, destiné au lointain voyage entrepris annuellement par les élèves de l'Ecole navale, afin de se livrer, pendant le cours de cette campagne, à des recherches d'histoire naturelle, à des études et à des observations scientifiques de diverse nature.

Le Recueil des archives des missions scientifiques et littéraires, dont le but est de faire connaître les résultats des missions données par le ministère, est poursuivi sans interruption. Le cinquième volume a paru. On y trouve des articles très-intéressants sur les travaux des membres de l'école française d'Athènes, sur les archives de la Torre do Tombo, à Lisbonne, sur l'éclipse de soleil du 18 août 1868, sur les documents français du British Museum, sur l'emplacement de la bataille d'Arbelles, et sur les établissements météorologiques de plusieurs pays de l'Europe. Le sixième volume du même recueil est actuellement sous presse.

Une des publications entreprises à la suite de l'exploration scientifique du Mexique et de l'Amérique centrale, celle qui concerne la géologie, par MM. A. Dollfus et de Mont-Serrat, avait paru vers la fin de 1868. Un premier volume sur la linguistique a été publié cette année et sera suivi d'un second; c'est la reproduction d'un manuscrit mexicain accompagné d'études sur le Systéme graphique et la langue des Mayas, par M. Brasseur de Bourbourg. Deux autres volumes, relatifs à la zoologie et à la botanique, sont en partie terminés.

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