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rapporta à l'avis des amis de leur famille, et offrit de revenir au partage des deux successions, à la charge par son frère de payer sa part des dettes et charges dont lui, frère aîné, s'étoit trouvé.seul tenu, comme héritier et donataire. Des scellés avoient été apposés, à la requête des créanciers ; l'inventaire et l'état des biens avoit été fait en leur présence. C'est dans cette position des choses qu'une nouvelle transaction fut passée devant Bellier, notaire à Château-Thierry, le 24 avril 1658, en présence de témoins, par laquelle, « maître Claude de La Fontaine, pour se libérer des dettes et charges des successions de ses père et mère, et pour nourrir paix et amitié avec son dit frère, a, de nouveau, cédé, quitté, et transporté audit Jean de La Fontaine, son frère aîné, à ce présent en personne, acceptant pour lui, ses hoirs et ayant cause, tous et un chacun, ses droits successifs, noms, raisons et actions qu'il pourroit avoir pour raison desdites successions de leurs père et mère, à quelque prix et somme que lesdits biens et droits se puissent monter, tant en meubles qu'immeubles, offices et droits en dépendant, et annexes généralement quelconques, sans en rien retirer ni retenir. Cette cession est faite à la charge, par Jean de La Fontaine, d'acquitter son frère Claude de toutes les charges et dettes dont sont tenues lesdites successions, et en outre, moyennant la somme de 8,225 liv., à compte de laquelle a été présentement payé, par ledit maître Jean de La Fontaine, la somme de 6,400 liv., en louis d'or et d'argent, écus d'or, et pistoles d'Espagne, et autres monnoies ayant cours, présents ledit notaire et témoings; et le surplus montant à la somme de 1,825 liv., ledit maître Jean de La Fontaine a promis, et s'est obligé de le payer audit maître Claude de La Fontaine, d'huy à quinze mois; c'est à savoir 225 liv. dans le mier jour de juillet, 8oo liv. huit jours après, et 800 liv. dans les autres six mois. »

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III.

VOYEZ page 56.

Extrait de l'acte de vente, en date du 2 janvier 1676, de la maison de La Fontaine à Château-Thierry, à Antoine Pintrel.

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Par-devant les notaires royaulx à Chasteau-Thierry, soubssignés furent présents en personnes, Jehan de La Fontaine, gentilhomme servant de madame la duchesse d'Orléans, et damoiselle Marie Héricart, son épouse, séparée quant aux biens.... lesquels ont volontairement recognu avoir vendu à Anthoine Pintrel, gentilhomme de la grande vénerie du roi, et damoiselle Marie Cousin, son épouse, une maison couverte de thuilles, scize en la rue des Cordeliers dudit Chasteau-Thierry, cour devant, jardin derrière '..., tenant la totalité desdicts lieux, d'un costé auxdicts pères cordeliers, d'autre à la cour Buisson; d'un bout aux murailles de la ville, et d'autre à ladicte rue des Cordeliers, auxdicts vendeurs appartenant du propre dudict sieur de La Fontaine, par la succession de maître Charles de La Fontaine, son père....., et de tel droit et communauté que lesdicts sieur et damoiselle vendeurs ont en ladicte cour Buisson, et en une fontaine, venant desdicts pères cordeliers. Cette vente faite moyennant la somme de unze mil liv., savoir, quatre mil cinq cents liv., pour demeurer par lesdicts sieur et damoiselle vendeurs quittes vers ledict sieur et damoiselle achepteurs de pareille somme, qu'ils leur doibvent par contrat de constitution de rente passé par-devant Rimbert et Delaulne, notaires à Chasteau-Thierry, le disiesme de desembre, mil six cent cinquante-huit... Quant au par-dessus dudict pris montant à six mil cinq cents liv., il a été payé..., auxdicts sieur et damoiselle vendeurs, la somme de cinq cents livres en louis d'or et écus d'argent...; et pour le restant, montant à six mil livres, lesdicts sieur et damoiselle Pintrel en ont présentement créé et constitué vers lesdicts sieur et damoiselle de La Fontaine vendeurs, par chacun an, la somme de trois cents livres de rente solidairement, l'un

Ici est dans l'acte une minutieuse description des lieux, qui n'est qu'une énumération de chambres, de caves, etc. Voyez dans notre premiere edit., P. 457, note 25, une description de l'état actuel de cette maison, par M. Guenepin, architecte.

pour l'autre '..., à laquelle rente ladicte maison, jardin et lieux, sont spécialement, par privilège et préférence, hypothéquez... ; et à ce faire et passer est intervenu en personne maître Claude de La Fontaine, ecclésiastique, demeurant à Nogent-l'Arthault, lequel a volontairement déclaré, et déclare qu'il ne prétend aucun droict ni hypothèque sur ladicte maison et lieux ci-dessus spécifiés, soit pour sa part ou autrement, comme en ayant transigé avec ledict sieur de La Fontaine, son frère..., même, pour plus grande scureté de ladicte acquisition, il s'oblige avec lesdicts sieur et damoiselle de La Fontaine, vendeurs, envers lesdicts sieur et damoiselle Pintrel achepteurs. Fait et passé à Chasteau-Thierry, en la maison de Nicolas de Visinier, vétéran des gardes du roi, l'an mil six cent soixante seize, le second jour de janvier, avant midy."

Suivent les signatures, dans l'ordre ci-après.

DE LA FONTAINE, MARIE HÉRICART, CLAUDE DE LA FONTAINE, MARIE COUSIN, PINTREL; JOREL, DELAULNE, ces deux derniers notaires.

La minute de cet acte, et ceux dont il est fait mention dans les notes, se trouvoient, lorsqu'on en a tiré des copies, dans l'étude de M. Nusse, notaire à Château-Thierry.

IV.

VOYEZ page 56.

Extrait d'une lettre de M. Nérac, de Château-Thierry, à M. du Temple, ex-maire de cette ville, en date du 19 décembre 1820, en réponse à diverses questions faites par l'auteur de cet ouvrage.

<< La Fontaine avoit eu de son père la maison ruc des Cor

Quatre jours après, le 6 janvier 1676, par acte passé devant les mêmes notaires, cette rente fut transportée, par La Fontaine, à Marie Héricart, sa femme, l'autorisant à en toucher le montant et en donner quittance. Enfin par un autre acte, en date du 9 novembre 1679, cette rente a été transportée de nouveau, par Marie Héricart et de La Fontaine, à Jacques Jannart, substitut du procureur-général au parlement de Paris, pour s'acquitter envers lui de diverses sommes que La Fontaine et sa femme lui devoient et qui excédoient celle de 6,000 livres, mais qui ont été réduites à cette somme au moyen de la remise faite du surplus par ledit sieur Jannart.

2 Il est fait mention de Visinier dans une lettre de La Fontaine à Jannart, en date du 5 janvier 1658. Voyez les OEuvres de La Fontaine, t. VI, p. 476.

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deliers. Cette maison est celle appartenante à madame Tanevot, comme seule héritière de Masson; elle est tellement désignée au contrat passé devant Delaulne, notaire, qu'il ne peut y avoir la moindre équivoque. La Fontaine n'a jamais eu d'autre maison. Ce qui a accrédité la version que La Fontaine a habité ou possédé la maison de mademoiselle Verreulx, c'est que sa maison a été vendue par un M. de La Fontaine, dit des Franquets, qui n'est pas méme parent ni descendant de la famille de Jean de La Fontaine, et que M. Verreulx, alors doven des avocats, avoit fait construire un cabinet dans son jardin, servant à resserrer les béches, les ràteaux, et autres instruments de jardinage. S'étant amusé à faire peindre, dans l'intérieur de ce cabinet, divers animaux, tels qu'un chat, un chien, etc., par un nommé Lecerf, barbouilleur, il avoit fait mettre audessus de la porte de ce cabinet l'inscription: Cabinet de La Fontaine. Voilà la plaisanterie qui a donné lieu à cette version. »

Nous avons trouvé dans les papiers des héritiers de madame Despotz une lettre de Ch. H. Nérac, substitut du procureur-syndic du district, en date du 15 juin 1792, l'an quatrième de la liberté, adressée à madame Despotz, Grande Rue, pour lui envoyer copie de la délibération de la commune de Château-Thierry, qui arréte, que la rue des Cordeliers sera désormais appelée rue Jean de La Fontaine.

V.

VOYEZ pages 150-152 et 219.

Sur divers actes où il est fait mention de Jean de La Fontaine comme gentilhomme servant de la duchesse douairière d'Orléans.

Outre ceux que j'ai cités j'en ai vu un assez grand nombre; mais les seuls dont j'ai gardé note, sont:

« Le bail de la Truelterie, passé, le 4 novembre 1686, par Delaulne, notaire, entre Pierre Tignot, laboureur, et Marie Héricart, femme séparée, quant aux biens, de JEHAN DE LA FONTAINE, gentilhomme servant de madame la duchesse douairière d'Orléans,»

L'acte, en date du 28 août 1691, passé à Chateau-Thierry, par Leleu, notaire, « d'une constitution de 50 livres de rente, pour madame Dumesnil, faite par madame de La Fontaine, et son fils, celle-ci stipulant au nom de JEAN DE LA FONTAINE, gentil homme servant de madame la duchesse douairière d'Orléans, et comme fondée de procuration de son mari Jean de La Fontaine, et de son fils Charles de La Fontaine. »>

A la vérité, dans l'acte du 2 janvier 1676, extrait ci-dessus, comme dans quelques autres actes, le mot douairière ne se trouve pas dans l'énonciation de cette qualité de gentilhomme servant de la duchesse d'Orléans; mais il est évident que c'est par omission ou par ignorance de la part de ceux qui ont dressé ces actes. Si La Fontaine avoit été gentilhomme servant de la duchesse d'Orléans en titre, il ne se seroit pas paré uniquement du titre de la charge qu'il avoit remplie auprès de la douairière, long-temps après la mort de celle-ci; il auroit fait mention de ses deux titres, ou auroit préféré celui qui le rattachoit à la maison du duc d'Orléans encore existant. D'ailleurs, malgré l'ode qu'il fit pour célébrer le mariage d'Henriette, rien ne prouve qu'il ait approché de sa personne, tandis que nous voyons, par plusieurs pièces en vers, qui se trouvent dans ses OEuvres, et par la dédicace d'un de ses volumes au duc de Guise, qu'il étoit protégé par Marguerite, et admis dans son intimité. Voyez les OEuvres de La Fontaine, in-8°, édit. 1823, t. vi, p. 98-265-380.

HIST.

FIN DES PIÈCES JUSTIFICATIVES.

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