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Cambrai et à portée de recueillir des renseignements, soutient que ces détails sur l'ostensoir sont inexacts. Le cardinal de Bausset, qui, dans son Histoire de Fénelon, avait adopte le récit ordinaire, se rangea depuis à l'opinion de Servois et lui écrivit même à ce sujet une lettre très-flatteuse. Cependant l'abbé Gosselin, dans une Dissertation sur l'ostensoir d'or, etc., Paris, 1827, in-8° (anonyme), a combattu les Observations de Servois. II. Notice sur la vie et les ouvrages du docteur Samuel Johnson, Cambrai, 1823, in-8°. III. Dissertation sur le lieu où s'est opérée la Transfiguration de NotreSeigneur, Cambrai, 1830, in-8°. Suivant l'auteur, c'est sur le Liban et non sur le Thabor. Servois a traduit de l'anglais 1° Échantillon de la justice des Turcs ou plutôt des mamelucks en Egypte, Cambrai, 1808; 2o Des serpents et des scorpions d'Égypte, ibid., 1808; 3o Du climat et des saisons en Égypte, Douai, 1809; 4° De la peste en Égypte, ibid., 1810. Ces quatre opuscules sont extraits des Observations sur l'Égypte, par M. Antes (Londres, 1800). 5o Des Spartiates anciens et modernes, Douai, 1821, in-8°. C'est un extrait des Voyages de Jean Gall (Londres, 1812). 6o De l'empire du Maroc et des princes qui l'ont gouverné jusqu'aujourd'hui, Cambrai, 1826, in-8° (extrait du Voyage dans l'empire du Maroc en 1806, par le docteur Buffa, médecin des armées anglaises). La plupart des écrits de Servois que nous venons de citer ont été insérés dans les mémoires de la Société d'Émulation de Cambrai. Il avait encore traduit de l'anglais l'Apologie de la Bible, par Richard Watson, évêque de Landaff, en réponse à l'Age de la Raison de Thomas Paine ; l'Histoire

de Rasselas, prince d'Abyssinie, roman moral de Samuel Johnson; les Voyages en Turquie, dans la Palestine et en Syrie, de M. Turner, secrétaire d'ambassade de la GrandeBretagne près la Sublime-Porte, en 1820, 21 et 22; mais ces diverses traductions n'ont pas été imprimées, non plus que celle du Code Hindou, ou Institutes de Menou, qu'il avait eutreprise avec Langlès. L'abbé Servois a publié, avec Barbié du Bocage: Voyages dans l'Asie-Mineure et en Grèce, par Richard Chandler, traduits de l'anglais, avec des notes géographiques, historiques et critiques, Riom et Paris, 1806, 3 vol. in-8° avec cartes. Cette traduction est fort estimée (voy. CHANDLER, VIII, 39). L'Annuaire statistique du départe ment du Nord, pour 1832, contient une notice biographique sur Servois; une autre notice a été imprimée à Paris, chez Éverat, 1832, in-8°. P—rt.

SERVOLE ou CERVOLE (ARNAUD DE), surnommé l'Archiprétre, probablement à cause de l'archiprêtré de Vezins, qu'il possédait à titre de bénéfice, quoique seculier, chevalier et marié, était issu de l'illustre maison de Servola dans le Périgord. Ce guerrier, l'un des plus célèbres du XIVe siècle, influa beaucoup sur les événements dont la France fut le théâtre. Blessé à la bataille de Poitiers le 18 septembre 1356, il y fut fait prisonnier avec le roi Jean et revint dans sa patrie l'année suivante, après que sa rançon eut été payée. La France était alors désolée par des bandes de brigands désignés sous les noms de routiers ou de tard-venus, etc. L'Archiprêtre, qui ne connaissait d'autre occupation que la guerre et le pillage, se mit à la tête d'une troupe de ces brigands, et se joignit à cet effet

avec Raymond des Beaux, puissant seigneur provençal. En peu de temps ils rassemblèrent dans le Limousin, l'Auvergne et les pays voisins du Rhône,une petite armée de deux mille hommes, tant infanterie que cavalerie, et le 13 juillet 1357 elle s'empara des ponts du Rhône et de la Durance, et ensuite se porta sur Orange et Carpentras. Bientôt leur nombre s'étant accru jusqu'à quatre mille, sous prétexte de faire la guerre au prince de Tarente et au roi de Naples, frère de ce prince, ils désolèrent et pillèrent la Provence. Le pape lui-même trembla dans Avignon, et, ne se fiant pas aux promesses de brigands sans foi, implora contre les routiers le secours des plus puissants princes de l'Europe, leva quatre mille hommes et fit fortifier Avignon; mais ces précautions ne calmant pas ses terreurs, il crut plus prudent d'engager l'Archiprêtre à se retirer en lui payant une somme considérable. Servole se rendit alors à Avignon, où il fut reçu, dit Froissard, aussi révéremment • que s'il eût été fils du roi de France, et dîna plusieurs fois chez le pape ⚫ et les cardinaux, et lui furent par⚫ donnez tous ses péchés, et au dé- partir on lui livra quarante mille écus pour délivrer à ses compagnons. Après cette expédition il exerça ses brigandages en Bourgogne, et ensuite, étant revenu en Provence (mars 1358), il assiégea les villes d'Aix et de Marseille, d'où il fut obligé de se retirer. Vers ce temps, le dauphin Charles, régent de France, ayant attiré l'Archiprêtre à son service, et le prince de Tarente ayant fait publier une amnistie, Raymond des Baux rentra dans ses terres, et Ja Provence deviut tranquille. Servole fut fait lieutenant-général du Berry et du Nivernais, après la paix

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de Brétigny, conclue en 1360; mais, ne pouvant vivre en repos, il rassembla les compagnies licenciées et en forma une nouvelle troupe de routiers, sous le nom de compagnies blanches, à la tête de laquelle il commit les plus horribles ravages dans le Nivernais et les environs de Langres et de Lyon; il s'empara de plusieurs places et força le roi Jean lui-même à payer des indemnités considérables. Il commanda en 1361 l'avant-garde de l'armée que ce prince voulut opposer aux ravages des tard - venus, conduits par Séguin de Badfol, chevalier gascon. La bataille ayant été gagnée par les rebelles, la valeur de l'Archiprêtre ne put l'empêcher d'être fait prisonnier; mais il eut le bonheur de s'échapper des mains des tard-venus, car il épousa, en 1362, Jeaune de Châ teauvilain, et en 1363 il commandait une troupe d'aventuriers connus sous le nom de Brétous, qu'il amena en Lorraine au secours de Jean, sire de Joinville, comte de Vaudemont et sénéchal de Champagne, qui faisait la guerre aux ducs de Lorraine et de Bar. Bientôt ils s'avancèrent vers Trèves au nombre de près de quarante mille et partout répandirent la terreur sur leur passage. Ayant été repoussés jusqu'en Alsace, ils se reportèrent sur Metz et réduisirent le duc de Lorraine à se délivrer d'eux en leur donnant des sommes considérables, ce qui les détermina à s'éloigner pour aller mettre à contribution la Bourgogne, l'Orléanais, la Normandie et une partie de l'Ile-deFrance. En 1363, l'Archiprêtre fut employé par le roi Jean pour conduire l'armée chargée de faire reconnaître Philippe, son fils, comme duc de Bourgogne ; et à la bataille de Cocherel, livrée en mai 1364 entre

Évreux et Vernon, l'Archiprêtre commandait le troisième corps de l'armée française, où il était à la tête des Bourguignons sous les ordres de Bertrand Duguesclin; mais, quoiqu'il donnât le signal du combat, il ne voulut pas y prendre part, afin de ne pas combattre le captal de Buch, qui se trouvait dans l'armée opposée et qui fut fait prisonnier à cette bataille. A la fin de cette même année, Servole fut employé par Philippe, duc de Bourgogne, contre le comte de Montbéliard, qui soutenait le parti de la douairière, et ce fut à la suite de cette heureuse expédition que, pour terminer le différend, Philippe épousa Marguerite, veuve du dernier duc et petite-fille de la douairière. Arnaud de Servole acquit par ses brigandages et ses diverses expéditions militaires une telle considération, qu'on voit, dans l'acte d'emprunts que fit le duc de Bourgogne pour engager les tardvenus et les routiers à le laisser en paix, que celui-ci l'appela son conseiller et son très-cher compère, et que, pour lui garantir le paiement de la somme qu'il lui avait empruntée, il lui remit comme otages plusieurs seigneurs parmi lesquels se trouva Jean, maréchal de Bourgogne, cousin du duc. L'empereur Charles IV et le pape Urbain V ayant eu l'intention d'envoyer une croisade contre les Turcs, l'Archiprêtre dut être chargé de conduire cette entreprise qui ne fut pas exécutée, et pour cela il rassembla une armée d'aventuriers à laquelle on donna le nom d'Anglais et qui était forte de quarante mille homes. Ne sachant plus comment les faire subsister, il eut recours au pillage, sa ressource ordinaire, et, réuni au comte de Blamont, qui était en guerre contre le

comte de Salm, le sire de Ravestein et l'évêque de Strasbourg, il alla désoler les vassaux de ces seigneurs, puis il pilla le pays Messin et força la ville de Metz à lui payer une contribution. Après cette expédition, l'Alsace fut le théâtre de ses ravages, et il assiégea Strasbourg. Tous les environs de cette ville furent en proie au meurtre, à l'incendie et à tous les crimes auxquels peut s'abandonner la soldatesque la plus cruelle et la plus indisciplinée; en sorte que personne n'osait traverser cette contrée sans des passeports de l'Archiprêtre, qui respectait ses engagements à cet égard. Faute de machines de guerre, ce redoutable guerrier ne put pénétrer dans les villes fortes. Les campagnes furent seules dévastées par ses troupes. S'étant dirigé sur Schelestat et Colmar, Bâle fut menacée par lui, et le redouta d'autant plus que ses murs, renversés en 1356 par un tremblement de terre, n'avaient pas encore été rebâtis; mais le secours que cette ville reçut des cantons suisses, dont elle avait imploré l'assistance, dans cet imminent péril, effraya les Anglais, qui n'osèrent pas l'attaquer et restèrent en Alsace, d'où ils furent enfin chassés par les troupes que l'empereur réunit contre eux, ce qui força l'Archiprêtre à conduire avec précipitation ses bandes dans le comté de Bourgogne. Le baron de Zurlauben (voy. ce nom, LII, 509), qui a donné sur Servole une notice fort intéressante, dans le tome II de sa Bibliothèque militaire, historique et politique, d'où nous avons extrait ce qui précède, prétend que ce bouillant guerrier se retira en France après son expédition d'Alsace (1365), et y passa tranquillement le reste de ses jours. Il mourut en Provence en

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1366. Plusieurs auteurs disent qu'il fut assassiné. B. M-s. SESMAISONS (le comte CLAUDELOUIS-GABRIEL-DONATIEN DE), d'une noble et ancienne famille de Bretagne, était né en 1781; il émigra fort jeune avec ses parents, et à douze ans il travaillait sous le général Done, dans l'état-major de l'armée anglaise. En 1804, il perdit son père, officier supérieur distingué de l'armée de Condé. Rentré en France sous l'empire, il fut forcé en 1813 de prendre du service et commanda la légion de la Loire-Inférieure. Après le rétablissement des Bourbons, en 1814, il fit partie des mousquetaires de la maison du roi, et en 1815 il devint colonel sous-chef d'état-major de la première division d'infanterie de la garde royale, grade qu'il occupa durant toute la restauration. En mars 1816, il remplit les fonctions de rapporteur dans le conseil de guerre assemblé pour juger le contre-amiral Linois et le général Boyer, et laissa à la discrétion du conseil l'application de la peine. Il fit ensuite la guerre d'Espagne, dans le corps d'armée du maréchal Lauriston. Lorsque son cousin (voy. l'art. suivant) fut nommé pair de France, il fut élu député à sa place. Il avait épousé la fille du chancelier Dambray en 1805, et le roi lui ayant accordé la survivance de la pairie de son beaupère (1), il entra à la chambre haute après la mort de celui-ci, à la fin de 1829. Lors de la révolution de juillet 1830, tout en restant fidèle à la royauté déchue, il ne crut point de

(1) Le vicomte Emmanuel Dambray, fils du chancelier, avait été nommé pair de France le 17 août 1815, avant que la pairie fût déclarée héréditaire, et c'est ce qui explique comment la survivance du chancelier put être accordée à son gendre.

voir refuser le serment. Malgré son très mauvais état de santé, il parut plusieurs fois à la tribune, pour défendre les principes monarchiques, et ses discours ne manquent ni de talent ni de fermeté. Il mourut le 29 avril 1842, laissant un fils et plusieurs filles. Il était officier de la Légiond'Honneur et commandeur de SaintFerdinand. On a de lui: 1. Mémoire sur la nécessité de rendre l'existence à un commerce de sel, nommé commerce de la troque, Paris, 1814, in-4°. II. Une révolution doit avoir un terme, 1816, in-8°. III. Rẻflexions sur l'esprit du projet de loi des élections, soumises à la chambre des pairs de France, 1817, in-8。. IV. Réflexions sur le recrutement de l'armée, 1818, in-80. V. La crise de l'Espagne, traduite de l'anglais de Murray, 1823, in-8°. VI. Réflexions sur la necessité de protéger l'existence des salines de mer, 1825, in-8°. VII. Du serment au souverain dans le royaume constitutionnel, et particulièrement dans cette occasion à Monseigneur le duc d'Orléans, comme roi des Français, 1830, in-8°. VIII. Discours prononcé à la Chambre des pairs, dans la séance du 24 décembre 1831, 1832, in-8°. IX Réflexions contre la compétence de la chambre des pairs, dans l'affaire d'avril 1834: 1° point de droit politique ; 2o justice de convenance; impossibilité; conclusion; supplément, 1835, in-8°.

C-H-N.

SESMAISONS (le comte LOUISHUMBERT de), cousin du précédent, entra sous la première restauration dans la maison du roi; en 1815 il suivit Louis XVIII à Gand, et après le second retour de ce monarque il fut élu député de la Loire-Inférieure à la chambre introuvable, où on le vit se placer en première ligne par

mi les royalistes. Le 27 octobre, dans la discussion du projet de loi sur les peines à infliger aux perturbateurs de l'ordre public, il proposa plusieurs amendements, dont un entre autres portait la peine de mort pour attentat de lèse-majesté, et à cette occasion i représenta le 20 mars comme fomenté par les hommes de 93. I fit ensuite partie de la commission de la loi d'amnistie. Au mois de décembre suivant, il se distingua parmi les membres les plus ardents de la majorité qui accusaient M. Decazes de l'évasion de Lavalette, et formula un amendement pour que les ministres eussent à rendre compte de leur conduite. Dans la discussion sur la loi électorale, il demanda que l'éligibilité des députés fût fixée à 25 ans, se fondant sur l'exemple du célèbre Pitt, qui siégeait au pariement dès l'âge de 22 ans. On doit dire que, lors de la discussion du budget, il présenta des vues et des réflexions intéressantes à propos des droits à imposer sur le sel. L'ordonnance du 5 septembre vint mettre un terme momentané à sa carrière parlementaire. Il fut alors nommé hieutenant-colonel et chevalier de Saint-Louis. En 1824 le département de la Loire-Inférieure l'envoya de nouveau à la chambre. Cette même année mourut son père, qui était lieutenant-général et l'un des gentilshommes d'honneur de MONSIEUR. I le remplaça dans cette charge, et fut ensuite compris dans la longue liste de pairs de France de la fin de 1827. Il se fit peu remarquer à la chambre, et la révolution de Juillet, en annulant les nominations faites par Charles X, le fit sortir entièrement de la scène politique. Il mourut, jeune encore, à la fin de 1837. Outre des articles qu'il a insérés dans

la Quotidienne sur le 21 mars, l'auniversaire de la mort du duc d'Eughien, et la mort du prince de Condé, on a de lui : 1. Rapport fait à la chambre des députés, le 11 avril 1822, sur la pétition Douglas Loveday, Paris, 1822, in-8°. M. Douglas Loveday, Anglais et protestant, se plaignait du rapt de séduction opéré sur ses deux filles et sur sa nièce, pour les convertir au catholicisme. Sesmaisons, rapporteur de la commission, soutenant que cette affaire était du ressort des tribunaux, proposa l'ordre du jour, qui, après une vive discussion, fut adopté, comme il l'avait déjà été par la chambre des pairs, à laquelle le pétitionnaire s'était aussi adressé. Une polémique s'engagea sur ce sujet et donna lieu à la publication de plusieurs écrits. II. Le chant des martyrs (en prose), Paris, 1826, in-12. Cet ouvrage fut vendu au profit de la souscription pour le monument de Quiberon. III. Opinion sur le projet de loi relatif aux salines de Vic, Paris, 1825, in-8°. IV. Opinion dans la discussion sur la loi de la presse, 1827, in-8°. V. Opinion sur la loi départementale, 1829, ¡n-8°. Vi. Opinion dans la discussion sur la dotation de la chambre des pairs, à l'article relatif à la transmission, 1829, in-8°. VII.Opinion sur les traitements des préfets, 1829, in-8°. VIII. Réflexions sur la proposition de supprimer les conseils d'arrondissement faite par la commission chargée de l'examen du projet de loi départementale, 1829, in-8°. X. Rẻponse à un écrit de. Le Buhotel, Cherbourg, 1834, in-4o. C—H—N.

SESTINI (l'abbé DOMINIQUE), célèbre numismatiste, naturaliste et voyageur, fut membre de l'Institut de France, ayant été élu associé

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