Imatges de pàgina
PDF
EPUB
[merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][ocr errors][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small]

UNIVERSELLE.

wwwwwwwwwwwwww

M

MONTMARTIN (ANTOINETTE littéraire (1) une place qu'il ne doit,

avec une

DE), l'une des dames les plus aimables et les plus spirituelles de son siècle, était née, en 1524, dans le comté de Bourgogne, d'une ancienne et noble famille. Elle joignait à une rare beauté un esprit vif, et des manières simples et polies qui charmaient tous les cœurs. Elle parlait égale facilité le français, l'italien, l'allemand et l'espagnol; composait des vers, cultivait la musique, et se montrait la protectrice généreuse de tous les talents. Ayant épousé, à l'âge de vingt ans, Jean de Poupet, gentilhomme de l'empereur Charles-Quint, elle le suivit à la cour de Bruxelles, dont elle fut l'un des principaux ornements. Madame de Montmartin mourut, le 12 mars 1553,dans sa vingt-neuvième année, emportant les regrets universels; ses restes furent transférés à Poligny, et déposés dans le caveau des seigneurs de Poupet. Les poètes franc-comtois et flamands déplorèrent la fin prématurée de cette dame, par des vers que Gilbert Cousin a réunis, et qu'il a publiés à la fin d'un recueil très-rare, intitulé: : Epitaphia, Epigrammata Elegie aliquot doctorum et illustrium virorum, etc. ( Bâle ), 1556, in-8°. p. 73-87. W-s.

MONTMAUR (PIERRE DE), fameux parasite, tient dans l'histoire

comme Cotin, qu'au ridicule dont il a été couvert par ses contemporains. Né, selon l'abbé de Vitrac, à Bétaille, près de Martel (en Querci), en 1576, il vint à Bordeaux, à l'âge de douze ans, et fut admis comme élève au college des jésuites, où il se fit bientôt remarquer de ses maîtres par l'étendue de sa mémoire. Après avoir terminé ses études, il fut reçu dans la Société, remplit les fonctions de régent, au college de Perigueux, et fut envoyé à Rome, où il enseigna la granimaire latine. Il sortit ensuite de la Société, soit à raison de sa mauvaise santé, soit, comme le dit Nicolas Bourbon, parce qu'il fut convaincu d'avoir contrefait le seing du P. provincial. Il vint à Paris, fut chargé de l'éducation du fils aîné du marquis de Praslin, et succéda, 1623, à Jérome Goulu, dans la chaire de professeur de grec au college de France (V. J. GOULU). On ne peut guere se persuader que Montmaur fût un homme sans mérite, comme ses ennemis l'ont représenté: mais sa vanité l'avait rendu ridicule, etil devint odieux à tous les écrivains par le mépris avec lequel il parlait de leurs ouvrages et de leurs Admis pour ses bons mots à la table

en

personnes.

(1) Voy. Boileau, satire ire., vers 80.

des grands, il y étalait une érudition pédantesque, et citait à tout propos de longs passages des auteurs grecs et latins les moins connus. C'était le moyen d'éviter toute contradiction. Cependant, un jour qu'il expliquait un passage des Épitres de SaintPaul, chez le chancelier Séguier, en présence de plusieurs savants, il s'appuya de l'autorité d'Hésychius, de Strabon et de Pausanias. Nicolas Bourbon, qui se défiait de la fidélité de ses citations, eut la curiosité de consulter ces trois auteurs, et s'assura qu'ils n'avaient rien dit de pareil. Montmaur fut convaincu d'avoir cité à faux: mais cette mortification l'humilia sans le corriger; et il n'en continua pas moins à disserter dans les salons de Paris. Il s'y trouvait sans doute plus à son aise que dans sa chaire; car il se dispensait de faire ses leçons sous les plus légers prétextes. On lui en fit des reproches; et il annonça, par une affiche pleine de forfanterie qu'il expliquerait publiquement Hesychius, au college de France, tous les jours non fériés, à sept heures du matin. Le choix d'une heure où il était presque certain de n'avoir point d'auditeurs, fut un sujet de railferies, qu'il supporta, dit-on, avec un nerveilleux sang-froid. Balzac avait, dès 1621, sonné le tocsin (1) contre Montmaur; mais ce ne fut que long-temps après, qu'il se forma, suivant l'expression plaisante de Bayle, une espèce de croisade contre ce parasite, dans laquelle se signalèrent Ménage, Adrien de Valois, Sirmond, Sarrazin, Dali

[ocr errors]

(1) La plupart des biographes, et Bayle lui-même, assurent que ce fut Menage qui écrivit le premier contre Montioaur; mais la Vie de ce parasite u'a paru an plutôt qu'en 1636.

bray, l'abbé Le Vayer, etc. (1) ( F. dans la Biographie ces différents articles.) Comme Montmaur était logé gratuitement au college de Boncourt, on feignit qu'il avait choisi son habitation dans le quartier le plus élevé de Paris, pour mieux observer lés fumées des cuisines on lui donna pour emblème, un âne, entouré de chardons, avec cette devise: Pungant dùm saturent. On le représenta à cheval, désespéré à la vue d'un cadran qui annonce que l'heure du dîner est passée. On le peignit dans une chaudière, faisant une leçon aux marmitons assemblés; on le métamorphosa en épervier, en perroquet (2), en cheval, en marmite. On attaqua ses mœurs, son honneur, sa probité; on l'accusa des vices les plus infames, des actions les plus odieuses. A ce déluge d'épigrammes et de libelles, il n'opposa que le mépris et quelques bons-mots (3), que ses amis lui conseillèrent de faire imprimer; mais il ne put s'y résoudre, l'amour du repos lui liant les mains (Voy. les Mélang. de Vigneul-Marville, ou plutôt d'Argonne t. 1, p. 106). Montmaur jouissait,

(1) Bayle s'est trompé en plaçant Nicol. Rigault dans la liste des savants qui ont pris part à la croisade con re Montmaur (V. Nic. RIGAULT).

(2) Quand on lui dit que Ménage l'avait métamor. phose en perroquet: Bon, répondit-il, je ne manque. rai ni de viu pour me réjouir, ui de bec pour me défendre; et comme on louait cette Métamorphose devant lui: Ce n'est pas inerveille, dit-il, qu'un grand parleur comme Menage ait fait un bon perroquet. Mélanges do Vigneul-Marville.)

(3) Bayle et Sallengre ont recueilli quelques-unes des reparties de Montinaur. Un jour qu'il dînait chez le cancelier Séguier, le domestique, en desservant, fit tomber sur sa robe un plat de potage; il soupçonna le chancelier de lui avoir fait jouer cette pièce, et se contenta de dire en le regardant Summum jus, summa injuria, allusion au mot jus, qui signifie la justice et du bouilion. Uue antrefois, un avocat, fils d'un huissier, conviat avec ses amis de ne point laisser parler Montmaur, qui devait diner chez le président de Mesmes. Sitôt qu'il entra, l'avocat tui cria: Guerre, gue: re. Vous dégénérez bieu, répon dit Montmaur, car votre père ne fait que crier : Paix la! Ce mot fut un coup de foudre qui déconcerta les conjurés.

« AnteriorContinua »