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36 bis. Delille un jour me récitoit un morceau de son poëme de l'Imagination qu'il venoit de composer. Je l'arrêtai à un vers fort beau qui renferme une grande pensée et une belle image. << Ceci est dans Bernardin de Saint-Pierre, » lui dis-je. Aussitôt je lui citai la phrase même de l'auteur des Etudes de la Nature. « N'importe (répliqua-t-il avec vivacité); ce qui n'a été dit qu'en prose n'a jamais été dit. » Cette repartie, qui ne paroît qu'une plaisanterie, est une vérité en poésie.

37 Voyez Mémoires de Dangeau, t. I, p. 180-195-197, au 17 novembre 1686, 30 janvier 1687. Félibien, dans son Histoire de la ville de Paris, donne de grands détails sur l'entrée du roi à Paris, et sur son dîner à l'Hôtel-de-Ville, qui eut lieu le 30 janvier 1687. Voyez aussi Lettres de Mme de Montmorency, p. 118-119, édit. de Léopold Collin, in-12, 1805. Le roi donna cent mille francs à Fagon, son premier médecin, et autant à Félix, son premier chirurgien pour cette opération de la fistule. Voyez Lettres de Mme de Maintenon, t. I, p. 158, édit. 1806, lettre en date du 3 janvier 1687.

38 Voyez Parallèle des Anciens et des Modernes, etc., par Perrault, t. I, Paris, 1690, in-12; mais c'est un nouveau titre, ou une nouvelle édition; car, à la fin du privilége, il est dit que ce livré fut achevé d'imprimer en octobre 1688. C'est à la fin de ce premier volume qu'est le poëme intitulé Siècle de Louis-leGrand. Le tome II* du même ouvrage parut aussi en 1688; mais il y eut une nouvelle édition en 1693. Le tome III ne parut qu'en 1693. Enfin, Perrault fit paroître un IV volume en 1696. Voyez encore sur ce sujet une lettre à Despréaux, dans les Œuvres posthumes de Perrault, in-12, Cologne, 1729, p. 306; Boileau, édit. de Saint-Marc, 1747, t. II, p. 319, t. III, p. 209 et 240, t. V, p. 72; et d'Olivet, Histoire de l'Académie, in-4°, t. II, p. 260-262, et Huet dans le Huetiana, in-12, Paris, 1722, p. 26-42.

39 Cette épigramme termine la préface du tome I des Dialogues de Perrault. Remarquez que Perrault a écrit respec pour la rime. J'ai déjà fait observer que les poëtes, sous Louis XIV, ne faisoient point de difficulté d'altérer l'orthographe des mots. J'avois respecté la leçon de Perrault, mais l'imprimeur a rétabli le t.

40 Dacier, préface des OEuvres d'Horace, in-12, Ham

bourg, 1753, p. 111 de la préface, et p. 116 de l'édition de Paris, 1709, dit : « Le célèbre La Fontaine m'a souvent déclaré, ainsi qu'à plusieurs personnes vivantes, qu'il n'a jamais cru, ni surpasser, ni même égaler les anciens; qu'il leur devoit tout, et que sans eux il ne seroit rien. »

41 Il publia cette épître avec celle qui est adressée à M. de Bonrepeaux, en une feuille détachée de sept pages in-4°, en lettres romaines, de l'imprimerie d'André Pralard; le permis d'imprimer signé De La Reynie, est du 5 février 1687. La séance de l'Académie eut lieu le 27 janvier 1687. J'ai découvert cette première édition de cette épître dans le varia variorum de Huet, t. X; c'est la onzième pièce de ce volume. Cette épître a depuis été réimprimée en 1693, dans le Choix de Poésies du P. Bouhours, avec l'épître à Bonrepeaux, p. 210 et 216 de l'édition de Paris, et p. 177 et 182 de l'édition de Hollande ; et depuis encore dans les OEuvres posthumes, p. 52 et 57: mais Huet, dans ces réimpressions, est intitulé évêque d'Avranches, et ce seul changement eat suffi pour faire perdre la date de la publication de cette épître, si nous n'avions pas retrouvé la première édition. Aussi les éditeurs ont-ils mis 1688, au lieu de 1687, pour date à cette épître. Huet sut beaucoup de gré à La Fontaine d'avoir pris ainsi la défense des anciens. Voici comment il s'exprime à ce sujet : « Feticem mihi tulit hic idem annus amicorum proventum : Johannes enim Fontana, venustus ille et perargutus fabularum sed paulo nequiorum scriptor, cum velle me videre inaudisset italicam institutionum Quintiliani interpretationem, ab Horatio Tuscanella elucubratam, non liberaliter eam ad me tantummodo detulit, donoque dedit, sed munus etiam exornavit luculento carmine ad me scripto, quo eorum insectaretur insaniam, qui ætatem hanc nostram opponunt antiquitati, atque etiam anteponunt. In quo Fontana ipsius candorem licet agnoscere: nam cum inter suavissimos gentis nostræ scriptores locum teneat, maluit vel adversus se ipsum causam dicere, quam meritis honoribus veteres scriptores defraudare. HUETII Commentarius, de rebus ad eum pertinentibus, 315, et 316. La traduction de Quintilien, d'Orazio Toscanella, a paru à Venise en 1566 et 1568, in-4°.

42 Saint-Simon, cité par Anquetil, dans Louis XIV, sa

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Cour et le Régent, t. I, p. 176-179. Me Suard, Vie de Mme de Maintenon, p. 187. M. Auger, Vie de Mme de Maintenon, à la tête des Lettres de Maintenon, édit. 1806, in-12, p. clxxiij. L'un et l'autre des biographes de Mae de Maintenon la disculpent d'avoir provoqué les dragonades, et les persécutions qu'elle a, au contraire, désapprouvées, et ils rejettent tout sur Louvois. Duclos est de la même opinion, Mémoires secrets sur les règnes de Louis XIV et de Louis XV, édit. in-8°, 1791, p. 193.

43 Voyez dans les dernières OEuvres de M. Scarron, Paris, in-12, 1700, t. I, p. 57, ou dans les OEuvres dé Scarron, éd. 1737, t. I, pag. 92, une lettre de Scarron à Ms le maréchal d'Albret, en date du 13 octobre 1659, où l'on trouve ce passage : « MTM Scarron a été à Saint-Mandé. Elle est fort satisfaite de la civilité de Me la surintendante, et je la trouve si férue de tous ses attraits, que j'ai peur qu'il ne s'y mêle quelque chose d'impur. Mais comme elle n'y va que quand ses amis la mènent, faute de carrosse, elle ne peut lui faire sa cour aussi souvent qu'elle le souhaite. » La plaisanterie cynique de Scarron ne pouvoit tirer à conséquence, attendu la réputation de vertu bien connue de sa femme et de Me Fouquet. « M Fouquet (dit l'auteur de la Vie de Scarron), qui avoit beaucoup de piété et de sagesse, prit en affection Me Scarron, et la mena souvent avec elle à la campagne. Cette liaison fut très-solide pour le pauvre Scarron, qui en tira des avantages essentiels. Outre sa pension dont il fut régulièrement payé, il y trouvoit une protection puissante qui ne lui manquoit pas au besoin. » OEuvres de M. Scarron, in-18, Amsterdam, 1757, t. I, p. 79. Voyez aussi La Beaumelle, Mémoires pour servir à l'Histoire de Mimé de Maintenon et du Siècle passé, in-12, Amsterdam, 1755, t. I, p. 162.

44 Saint-Evremond, OEuvres, édit. 1755, in-12, t. I,

p. 183.

45 Voici comme je prouve que M. d'Hervart, conseiller au parlement, ami de La Fontaine, étoit le fils de Barthélemy d'Hervart, l'intendant et le contrôleur des finances. Nous savons, d'après l'extrait mortuaire de La Fontaine, que ce poëte est mort chez M. d'Hervart, à l'hôtel d'Hervart, rue Plâtrière ce n'est guère que comme fils, que M. d'Hervart pouvoit posséder ce superbe hôtel, qu'avoit fait construire Barthélemy d'Hervart.

D'ailleurs nous apprenons, par l'auteur de la Vie de Mignard, p. 69, qui a écrit sur les Mémoires mêmes de Me de Feuquières, que Me la marquise de Gouvernet étoit une demoiselle d'Hervart; et dans les lettres de La Fontaine à Vergier et à Mme d'Hervart, nous voyons figurer une demoiselle de Gouvernet, traitée de nièce de M d'Hervart, c'est-à-dire de son mari, dont la sœur étoit marquise de Gouvernet. Ceci contredit un peu ce qui se trouve dans l'avant-dernière édition du dictionnaire de Chaudon, qu'après la révocation de l'édit de Nantes, la famille de Barthélemy d'Hervart, qui étoit protestante, se retira à Genève; je ne sais où ce biographe a trouvé cela. Si le fait est vrai, il paroît que le fils aîné s'étoit converti à la foi catholique, et étoit resté en France. Il est probable que cette famille étoit originaire de Genève. On trouve dans les OEuvres de Saint-Evremond, t. VI, p. 241, une épître en vers à une Me Hervart, et il est probable que c'étoit la femme du surintendant et la mère de M. d'Hervart, l'ami de La Fontaine; car il est dit en note, que cette Me Hervart naquit à Genève le 12 décembre 1602, jour même de l'Escalade. Sa mère, sentant les premières douleurs de l'accouchement, envoya chercher la sage-femme, qui, ayant trouvé des gens armés dans les rues, donna l'alarme : ce qui faisoit dire à M. de Saint-Evremond, que Me d'Hervart avoit sauvé Genève. Cette escalade fut donnée par les troupes du duc de Savoie, avec lequel les Gènevois étoient en guerre, dans la nuit du 11 au 12 de décembre 1602, vieux style. Voyez Spon (Hist. de Genève, in-4°, 1750, t. I, p. 426-434) qui décrit cet événement en détail, mais qui ne fait aucune mention des circonstances dont parle Saint-Evremond, relativement à Mae d'Hervart.

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46 Mathieu Marais, Histoire de la Vie et des Ouvrages de La Fontaine, p. 100, et p. 131 de l'édit. in-18. Vergier, t. I, p. 274. L'épithalame de Vergier, pour M. d'Hervart, maître des requêtes, est de 1686. La chanson de La Fontaine doit être de la même époque.

47 Vergier, t. II, p. 98-101-154-265; t. I, p. 159.

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48 Publiée pour la première fois dans les OEuvres posthumes, p. 216. Pour preuve que cette chanson a été composée pour Me d'Hervart, on a le témoignage de Math. Marais, p. 100, et le nom de Sylvie. J'ai eu tort dans cet endroit, p. 249, d'avoir mis en doute si M. Fouquet existoit encore alors; elle ne mou

rut que long-temps après, sous le Régent. Sa vie fut une pratique continuelle de vertus. Elle étoit petite-fille, par sa mère, du célèbre président Jeannin. Voyez Ductos, Mémoires secrets, t. 1, p. 291, édition in-8°, 1791.

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49 (On voit par ce passage que Vergier étoit déjà intendant de la marine, en 1687. Dans sa vie, qui est en tête de ses Œuvres, édition 1750, p. vij, il est dit qu'il fut fait commissaire de marine, en 1690; probablement il avoit obtenu un grade de plus. Ses OEuvres renferment deux espèces de pots-pourris, adressés à Me d'Hervart, pendant son séjour à Londres, en 1688. Ses voyages en Angleterre paroissent avoir été faits pour le service du roi. Vergier, né à Lyon, en 1657, avoit embrassé l'état ecclésiastique, et fut d'abord connu dans le monde sous le nom de l'abbé Vergier. Il quitta l'état ecclésiastique pour entrer dans l'administration de la marine. Poëte charmant, convive aimable, ami sûr, il se fit de puissants protecteurs. Il fut assassiné dans les rues de Paris, par un complice de Cartouche. Il avoit remis un manuscrit de ses œuvres, à Brossette, qui a été perdu. On doit le regretter, car ses poésies ont plus de mérite encore que de réputation : nul n'a été plus maltraité par les éditeurs. La meilleure édition de ses oeuvres, en deux volumes in-12, Lausanne, 1750, est encore bien imparfaite. Le madrigal si connu de M. de La Fare, pour la comtesse de Caylus, s'y trouve inséré comme étant de Vergier, et on a écrit Quelus, au lieu de Caylus. Cette édition a été réimprimée textuellement en 5 volumes in-18, pour la collection de Cazin. Les éditions in-8°, d'Amsterdam, 1731, et de La Haye, contiennent encore beaucoup plus de pièces faussement attribuées à Vergier. Lorsque Vergier écrit sur La Fontaine, il a tant de grâce et de facilité, qu'il semble, en quélque sorte, lui avoir dérobé sa plume.

50 C'est, je crois, dans une pièce de M. Vigée, intitulée l'Entrevue.

51 OEuvres posthumes de M. de La Fontaine, p. 69–85. Cette lettre est datée du 31 aôút 1687, voyez aussi OEuvres de Saint-Evremond, t. V, p. 201-256. Mathieu Marais a cru à tort, d'après cette lettre, que La Fontaine étoit allé loger chez Me d'Hervart. Perrault et d'Olivet disent positivement qu'il resta chez MTM de La Sablière jusqu'à la mort de cette femme célèbre. Le père Pouget, dans sa lettre, confirme ceci, lorsqu'il nous

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