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l'édition de Brossette (Genève, 1726, in-4°); et elle est plutôt dans la manière de Jean-Baptiste Rousseau ou de La Fontaine, que de Boileau, dont la chaste plume étoit peu propre à badiner sur de pareils sujets.

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79 Madame de Sévigné, Lettres, t. I, p. 314, lettre cxxvi, en date du 1 avril 1671. La Champmeslé avoit vingt-six à vingtsept ans lorsqu'elle vécut avec le baron de Sévigné. Me de Sévigné l'appelle, dans cette lettre, la petite Comédienne, et ensuite (t. II, p. 6, lettre cxxvIII, en date du 8 avril 1671) la jeune merveille, et la petite Chimène. Elle raconte avec beaucoup de gaîté la mésaventure de son fils avec elle. On ne peut se tirer avec plus d'esprit d'un récit aussi graveleux. Enfin plus loin (lettre ccxv, en date du 13 janvier 1672, p. 294), pour désigner la Champmeslé, elle dit, en plaisantant, ma bellefille.

80 Louis Racine (t. V, p. 69) dit de la Champmeslé: « La nature ne lui avoit donné que de la beauté, la voix et la mémoire.»> Cela prouve qu'il ne l'avoit jamais vue, et qu'il étoit mal instruit. Me de Sévigné, t. II, p. 295, dit au contraire: « Elle est laide de près, et je ne m'étonne pas que mon fils ait été suffoqué par sa présence; mais quand elle dit des vers, elle est adorable. » Louis Racine assuré, dans le même passage, qu'elle étoit sans esprit, et le commentateur de Me de Sévigné se récrie sur cette assertion, et cite en preuve du contraire et les éloges que La Fontaine lui a adressés en vers, et ses liaisons intimes avec les hommes les plus aimables de la cour, et les gens de lettres de son temps. L'auteur de l'article CHAMPMESLÉ, dans la Biographie universelle, t. YIII, p. 32, combat aussi la même assertion par les mêmes arguments. Mais ces estimables littérateurs ne paroissent pas s'être aperçus que les actrices, qui, par un grand talent, excitent tous les jours l'admiration d'un public qui les idolâtre, exercent un puissant empire sur l'imagination, et qu'elles n'ont pas besoin pour plaire, et même pour exciter les passions, ni de beaucoup d'attraits, ni de beaucoup d'esprit leur célébrité et le souvenir des plaisirs que rappelle leur présence suffisent pour qu'on recherche leur société : si elles joignent encore à cela un caractère égal et des qualités sociables, elles enlèvent alors tous les suffrages. Il est certain que Louis Racine a été mal informé sur plusieurs points, mais il peut l'avoir été bien sur celui-ci ;

et on doit remarquer que dans les éloges contemporains qu'on a faits de la Champmeslé on loue beaucoup son talent, mais qu'on ne dit rien de son esprit : ce qui n'est pas non plus, il est vrai, une raison décisive pour conclure qu'elle en fut dépourvue.

81 M de Sévigné, rendant compte à sa fille de la représentation de Bajazet, dit (t. II, p. 294, lettre ccxv): « La pièce de Racine m'a paru belle, nous y avons été; ma belle-fille (c'est de la Champmeslé qu'elle parle ) m'a paru la plus miraculeusement bonne comédienne que j'aie jamais vue : elle surpasse la Desœillet de cent mille piques; et moi qu'on croit assez bonne pour le théâtre, je ne suis pas digne d'allumer les chandelles quand elle paroît. >>

82 La Fontaine, OEuvres diverses, t. II, p. 61, édit. 1729.

85 J'ai un recueil de pièces de théâtre imprimées sous format in-12, en différents temps et avec des caractères différents, chacune d'elles sans nom d'auteur sur le titre, mais portant toutes l'adresse du libraire Pierre Ribou. En tête de ce recueil le libraire a mis un titre général ainsi conçu: Les OEuvres de M. de Champmesté, in-12, Paris, chez Pierre Ribou, 1702. Ce vol. se compose des pièces intitulées 1°. Fragments de Molière, in-12, 1682, sans privilége. 2°. La Rue Saint-Denis, 1682, avec privilége donné à Champmeslé. 3°. Le Parisien, 1683, avec un privilége à Champmeslé. 4°. Les Grisettes, ou Crispin chevalier, 1683; et 5o. Je vous prends sans vert, 1699. Ces deux dernières pièces sont sans privilége. Ceci sembleroit prouver que la pièce est bien de Champmeslé, et non de La Fontaine, qui, peut-être, a seulement rimé la fable de la tourterelle et du hibou. Les éditeurs des Œuvres diverses l'ont insérée dans leurs éditions (t. II, p. 359), mais seulement.comme une pièce attribuée à La Fontaine : avec un peu de changement on en pourroit faire un acte fort agréable. Le sujet est un mari qui répand le bruit de sa mort pour éprouver sa femme. Cette pièce seroit comique et de bon goût si tout le désordre de Julie n'étoit qu'une feinte pour tourmenter son mari, qui se donne le tort de se défier d'elle. Mais La Fontaine cherchoit toujours à représenter le mariage sous un jour défavorable. Il est probable qu'il est, au moins, l'auteur des vers qui terminent la pièce :

Douce union, charmante paix,
Repos des cœurs et du ménage,

Félicité du mariage,

Quand ici-bas vous verrons-nous jamais!

84 Contes et Nouvelles de La Fontaine, in-8°, 1685, t. I, p. 180.

85 Le mot los, qui vient de laus, signifie louange, et se trouve aussi au moins deux fois dans les Fables de La Fontaine : c'est une faute à tous les imprimeurs et éditeurs d'avoir supprimé l'accent circonflexe dans ce mot. Il se trouvoit dans l'édition des Fables donnée par La Fontaine.

86 Adry, dans les Notes sur la Vie de La Fontaine, édit. de Barbou, 1806, p. 27.

87 Ce morceau qui fut imprimé d'abord par Grosley, dans les Etrennes d'Apollon, comme étant de La Fontaine, me paroît être le fragment d'une lettre en vers et en prose. Il est pur et agréablement écrit, et il y a moins de négligence que dans les vers de ce genre que composoit La Fontaine. Il a été en premier inséré dans les œuvres de ce poëte, en 1814, in-8°, et dans la réimpression de cette édition, en 1818, t. VI, p. 183. Je ne sais par quelle raison, dans cette édition, ces vers et l'épigramme contre Boileau ont été omis dans la table des matières.

88 Voici le titre exact de ces quatre volumes: Fables choisies mises en vers par M. de La Fontaine, par lui reveuës, corrigées et augmentées; à Paris, chez Denys Thierry, et Claude Barbin, 1678-1679; 4 vol. in-12. Le privilége accordé à La Fontaine est du mois de juillet 1677, et à la fin il est dit que le livre a été achevé d'imprimer le 3 mai 1678. On doit prendre garde que les exemplaires de cette édition sont incomplets, si on n'y trouve pas un feuillet qui contient l'errata pour les deux premiers volumes, et qui se trouve au premier volume dans certains exemplaires, à la fin de la table des Fables, et dans d'autres à la fin du volume. Cette édition a été réimprimée sous la même date; cette dernière réimpression est beaucoup moins rare et moins précieuse, parce que les figures sont plus usées. Il est utile de les réunir toutes deux, parce que les leçons ne sont pas toujours pareilles; ainsi, dans la première fable du VI livre, p. 162, la première édition a feinte au singulier, tandis que la seconde met feintes au pluriel. Il est facile de distinguer ces deux éditions, quoiqu'elles se correspondent pour les pages. Dans la

première, sur le titre, sont gravées les armes du dauphin de France; dans la seconde, ces armes ne s'y trouvent pas. Dans la seconde édition, on trouve inséré le privilége de la première; mais il y a encore un second privilége accordé à Trabouillet, par lequel en considération de la perte qu'il a faite par l'incendie arrivé au collège de Montaigu, où ses livres furent entièrement brûlés, on lui permet de faire imprimer les Œuvres de Molière, en huit volumes, et les Fables de La Fontaine, en quatre volumes. Ce privilége est daté du 18 septembre 1692; ce qui prouve que cette édition, quoique datée de 1678, est réellement de 1692. On la distingue encore de l'autre, parce que presque toutes les fautes indiquées dans l'errata sont corrigées. Enfin, les filets et ornements d'imprimerie, qui sont au commencement et à la fin de chaque fable, sont différents : à la fin de la première fable (p. 3), dans l'édition de 1678, c'est une sorte d'arabesque où il y a une tête; dans la seconde édition, c'est un pot de fleurs sans aucune tête. Pour le tome II de la première édition, les deux premières fables du livre IV ont deux grandes plumes croisées sur un bouquet de fleurs; dans la seconde édition, il n'y a pour ces deux fables que deux bouquets de fleurs sans plumes il y a ainsi des différences pour les autres fables. Ces deux premiers volumes contiennent les six premiers livres déjà donnés en 1668. Le troisième volume qui porte la date de 1678, ne paroît pas avoir été réimprimé, et ce volume est absolument pareil pour les pages, les fleurons et ornements d'imprimerie.

dans les deux éditions que je possède. Je dirai la même chose du tome IV, qui porte la date de 1679. Aux pages 73, 74, 75, 76, 77, on a mis livre I au titre courant, au lieu de livre III. A la fin de ce volume est un extrait du privilége, qui nous apprend qu'il fut achevé d'imprimer pour la première fois le 15 juin 1679. Quant au cinquième volume qui parut en 1694, nous montrerons ci-après qu'il a, comme les deux premiers, été réimprimé sous la même date. Les cinq premières parties furent réimprimées à Anvers ou à La Haye, en 1688, et l'on imita les figures de Chauveau.

89 J'ai pour garant de ce fait le président Bouhier, dont M. Adry a vu le manuscrit. Voyez Vie de La Fontaine, dans l'édition de Barbou, notes, p. xxvij. Champfort, Eloge de La Fontaine, dans le Recueil de l'Académie de Marseille, p. 47, fait à ce sujet des reproches à Louis XIV, qui sont injustes.

go Ceci se trouve raconté fort longuement par Beauchamp, Recherches sur les Théâtres de France, 3 vol. in-8°, 1755, t. II, p. 286. Quoique cet auteur se rapproche du temps de La Fontaine, son livre est plein d'inexactitudes sur ce qui le concerne. Cependant le fond de cette anecdote est probablement vrai; mais les circonstances ridicules dont on a voulu l'orner sont évidemment controuvées.

91 Baillet, Jugement des Savants, t. IV, in-4°, p. 413.

92 Guillon, La Fontaine et tous les Fabulistes, nouvelle édit., an XI (1803), t. II, p. 1, note 2 sur l'avertissement de La Fontaine.

93 Cet éloge a été imprimé dans le Recueil de l'Académie de Marseille, in-8°, pour l'année 1774, p. 1-54, puis à Paris, in-8°, séparément, puis en tête d'un recueil de Cazin, in-18, intitulé OEuvres choisies de La Fontaine, p. 1-67, et dans les trois éditions des OEuvres complètes de Champfort, t. I, p. 29-67 de la troisième édition. Le Commentaire sur La Fontaine, de Champfort, a paru dans l'édition des fables de La Fontaine, par Gail, 1796, 4 vol. in-8°, et plus ample ensuite dans les Etudes sur La Fontaine, de Solvet. M. Ginguenée (article CHAMPFORT, Biographie universelle, t. VIII, p. 11) prétend que ce ne sont que des rognures de ce travail qui existoit proprement relié, et copié in-4°, dans la Bibliothèque de Mme Elisabeth. M. de Fontanes, dans l'Exainen du Cours de Littérature, Mercure du mois de ventose an IX, reproche à Champfort de n'avoir pas toujours senti les grâces de son original, et de critiquer même plus d'une fois des traits d'un naturel exquis : les Etudes de M. Solvet prouvent cette assertion.

94 Ergo Deus quicumque aspexit, ridet, et odit. JUVÉNAL ; Satir. xv, vers 71.

95 Vers de La Fontaine.

96 J'ai profité ici des observations de Marmontel (Elements de littérature, article FABLE, t. XIII, p. 421-445, édition de Verdière, 1818) et aussi de Champfort, de La Harpe et de Gaillard dont l'Eloge de La Fontaine est imprimé dans le recueil de Marseille et à la tête des Etudes sur La Fontaine, de Solvet.

97 Fables choisies, quatrième partie, 1679, liv. III, fable 11, p. 15 et 16; dans les éditions modernes, liv. IX, fable 11.

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