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Harvard College Library

Riant Collection

Gift of J. Randolph Coolidge and Archibald Cary Coolidge Feb. 23. 1).

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EXPOSITION.

UNE

NE grande partie de l'Asie et les contrées orientales de l'Europe furent conquises et dévastées, dans le treizième siècle, par les peuples de la Tartarie. A cette époque, une foule de nations et de tribus nomades, jusqu'alors ennemies entre elles, ayant été réunies sous les mêmes étendards, se répandirent comme un torrent dans les pays qui leur offraient un riche butin, et les couvrirent de sang et de ruines. L'homme qui subjugua ces hordes féroces et turbulentes, n'était que le chef de quelques misérables tribus, errantes dans les hautes montagnes où les fleuves Onan, Kéroulan et Toula prennent leur source, au sud-est du lac Baïcal. Dans une lutte sanglante, excitée par l'ambition de plusieurs princes mongols qui aspiraient au pouvoir suprême, ce chef, nommé Témoutchin, après avoir essuyé les

vicissitudes de la fortune, parvint à détruire ses rivaux. Lorsqu'il eut rangé sous son obéissance la plupart des tribus mongoles, il soumit successivement les autres nations de la Tartarie, et se fit proclamer empereur sous le titre de Tehinguiz-khan. Loin de vouloir prêter hommage au souverain de la Chine septentrionale, dont les peuples Tartares étaient alors tributaires, il fondit sur cet empire à la tête d'une cavalerie nombreuse, et poussa ses dévastations jusqu'aux rives du fleuve Jaune. Maître d'un immense butin, il ne quitta la Chine que pour voler à d'autres conquêtes. L'Asie centrale fut soumise à ses lois; il ruina la Transoxiane, le Khorazme et la Perse. D'un côté, ses armées continuaient la guerre en Chine, de l'autre, elles saccageaient les bords du Sind et ceux de l'Euphrate, pénétraient par la Géorgie au nord de la Mer Noire, envahississaient la Crimée, ravageaient une partie de la Russie, et attaquaient les Bulgares sur la rive du Haut-Volga.

Après avoir désolé la Perse, Tehinguizkhan rentra dans le Tangoute, détruisit la population de ce royaume, dont le territoire. faisait anciennement partie de la Chine, et atteint d'une maladie dans le cours de ses dévastations, il mourut en recommandant à ses fils d'achever la conquête du monde.

Sous les premiers successeurs de Tchinguiz-khan, les Mongols s'établirent dans les contrées situées au nord de la Mer Caspienne, du Caucase et de la Mer Noire; ils ravagèrent cruellement la Russie qui fut, pendant deux siècles, sous leur domination. Ils dévastèrent la Pologne et la Hongrie, conquirent les bords du Tigre et de l'Euphrate, l'Arménie, la Géorgie et l'Asie - Mineure, renversèrent le trône des khaliphes de Bagdad, s'emparèrent de toute la Chine, du Tibet et d'une partie de l'Inde au-delà du Gange; en sorte que, dociles à ses dernières volontés, un demi siècle après la mort de Tchinguiz-khan, ses descendants règnaient sur presque toute l'Asie.

Cet empire, trop vaste pour un seul maître, fut divisé en quatre monarchies: la Chine, le Tibet et la Tartarie jusqu'aux monts Altaïs composèrent les domaines immédiats des successeurs de Tehinguiz-khan, dont le quatrième établit sa résidence dans la ville appelée aujourd'hui Pékin. De ces empereurs de la Chine relevaient les trois autres royaumes mongols, qui appartenaient à autant de branches de la famille de Tchinguiz-khan. Les contrées à l'ouest du mont Altaï jusqu'au Djihoun, formaient l'apanage de la branche de Tchagataï; celles qui s'étendent au nord de la Mer Caspienne et de la Mer Noire, obéissaient aux descendants de Djoutchi; enfin la Perse était gouvernée par des princes qui, de même que les empereurs de la Chine, descendaient de Tchinguiz-khan par son fils cadet Toulouï. Les chefs de ces états feudataires recevaient leur investiture de la cour de Pékin.

Ces quatre monarchies renfermaient des germes de dissolution qui se développèrent

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