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ni corporis picturata dissectio, in
Bartholomæi Nigrisolii Ferra-
riensis patritii gratiam, nunc
primum in lucem edita.
n'en connaît plus que six exemplai-
res, dont l'un est dans la bibliothèque
publique de Ferrare, trois dans des
bibliothèques particulières d'Italie,
un dans celle de Dresde, et le sixiè-
me, qui avait été donné à Haller, a
été acheté trente sequins par milord
Bute. Aucun de ces exemplaires n'in-
dique le lieu ni l'année de l'impres-
sion, ni le nom de l'imprimeur. Les
bibliographes croyaient que l'édition
était de 1572, mais il a été démon-
tré par Nicolas Zafferini, professeur
de médecine à Ferrare, en 1809,
au moyen de plusieurs témoignages
d'auteurs contemporains de J.-B.
Canani, qu'elle est de 1541 (1). Non
seulement il connut parfaitement l'é-
conomie et le jeu des muscles, mais
encore, ainsi que l'avoue Fallope,
ce fut lui qui découvrit dans la palme

le règne des Paléologues, vinrent s'établir en Italie. Sa famille a produit plusieurs hommes célèbres dans l'art de guérir, entre autres J.-B. Canani, médecin de Mathias Corvin et du pape Alexandre VI; et c'est afin qu'on ne le prenne pas pour celui-ci qu'il est désigné sous le nom de Canani le jeune. J.-B. Giraldi, surnommé Cinthio, qui lui donna les premières leçons des lettres grecques et latines, concourut à tourner son goût vers l'anatomie dont il avait fait lui-même un traité en vers héroïques, intitulé: De humani corporis partibus. L'exemple de quelques parents qui se distinguaient dans la profession de médecin, acheva d'entraîner le jeune Canani vers l'étude de la médecine. Il eut pour maître en cette partie Antoine Musa Brasavola qui était médecin du duc d'Este, Hercule II; et Marie Canani, son parent, qui était professeur d'anatomie à Ferrare, l'initia dans cette science. Il fit sous celui-ci de tels progrès qu'il fut bientôt jugé digne de lui succéder. Ne se bornant point aux études anatomiques auxquelles il se livrait avec ardeur en particulier, il rassemblait chez lui plusieurs méde cins des plus instruits les conpour sulter dans les dissections qu'il faisait en leur présence; et de ce nombre étaient Marie Canani, François date antérieure à 1572. Toutefois Vesale, dans Vesale, Jean Rodriguez, connu sous le nom d'Amatus Lusitanus, Archange Piccolomini, Hippolyte Bos- (Voy. VESALE, tom. XLVIII). On ignore les rai

chi, Jacob-Antoine Boni. Pour s'aider, par la comparaison, à faire des découvertes dans la structure interne du corps humain, il s'appliqua en même temps à la zootomie; et fut, avant l'âge de vingt-cinq ans, en état de publier un livre très-curieux, accompagné de vingt-sept planches, sous le titre de Musculorum huma

(1) Ce volume est orné de 27 planches gravées sur euivre par le fameux Jérôme Carpi. David Clément en fait mention dans la Biblioth.

curieuse, VI, 192; mais ni ce bibliographe ni Tous l'ont cru de 1572. Il est si rare que Por. tal, malgré toutes ses recherches, ne l'a jamais

ses successeurs n'en ont connu la véritable date.

pu voir et qu'il n'a parlé des découvertes de Canani que d'après Amatus Lusitanus (Hist, de l'anatomie, II, 25). L'abbé Marini dit qu'il en avait sous les yeux un exemplaire (Archiatr. pontif., I, 400), et cependant il n'en a pas cru la

l'Examen observation. Fallopii, dit qu'il avait lu
la myologie de Canani lorsqu'il mit au jour son
traite De corporis humani fabrica; et cet ou-
vrage fut imprimé pour la première fois en 1543

sons qui détournèrent Canani de publier la
seconde partie de son ouvrage, laquelle était
sous presse lorsque la première parut. Il est
vraisemblable que le succès du traité de Vesale
lui fit arrêter l'impression de cette seconde
partie, et supprimer tant qu'il le put les exem-
plaires de la première, circonstance qui peut
servir à en expliquer l'extrême rareté. On as-
sure que Cananí avait composé deux autres
ouvrages: l'un contenait ses Essais anatomiques
Observations
sur les animaux, et l'autre ses
sur les maladies qu'il avait eu l'occasion de
traiter; mais ils n'ont pas été publiés depuis sa
mort,et l'on n'en connaît aucuu manuscrit. W-s.

de la main celui qu'on appelle palmaire brève, et que Galien n'avait pas même aperçu. Bientôt après, mais avant 1546, où personne encore n'en avait parlé, il remarqua et fit observer à ses disciples, dans quelques veines du corps humain, ces semilunes membraneuses, appelées valvules, qui indiquaient la circulation du sang. Cette observation fut portée à Padoue par Fallope qui était le grand ami de Canani. Luimême, vers 1547, fit part de cette découverte au fameux André Vesale qu'il rencontra à Ratisbonne, où il venait d'être appelé par le frère du duc Hercule II, François d'Este, qui y était tombé malade. On ne comprend pas, d'après cela, comment Aquapendente, qui fut élève de Fallope, a pu dire, en 1603, que les valvules avaient été primitivement reconnues par Sarpi, quoique tous les disciples de Canari, devant lesquels celui-ci en avait démontré l'existence, eussent attesté qu'elles leur avaient été manifestées par lui bien autérieurement. Morgagni lui-même à qui furent dédiées les œuvres d'Aquapen dente, en convient dans la quinzième de ses Epist. anatom., §. 65 et 67. C'est un fait que le savant Haller a constaté dans ses Éléments de physiologie, tom. Ier, pag. 137. Exercé aux opérations chirurgicales, Canani inventa plusieurs instruments pour faciliter les plus délicates, entre autres un, très-ingénieux, pour perforer le gland à un enfant de deux ans dont le sexe semblait équivoque, parce que les évacuations urinaires se faisaient par une ouverture qu'elles s'étaient forcément procurée. C'est à lui qu'on doit encore l'instrument appelé Rocchetta (petite quenouille) pour débarrasser l'abdomen, l'estomac, ou d'autres parties creuses, des

globules qui s'y forment quelquefois. La réputation extraordinaire que J.B. Canani avait acquise le fit nommer par le pape Jules III, alors tourmenté de la goutte, son premier médecin. Il se rendit à Rome, et parvint à soulager le pontife qui, pour le rendre apte aux meilleures récompenses qu'il pût lui donner, l'engagea à entrer dans l'état ecclésiastique. On n'a pas dit positivement qu'il l'ordonna prêtre; mais cela est présumable, car on voit qu'en 1559 Canani était qualifié de révérend, et que l'année suivante il fut promu à la cure et à l'archiprêtré de Ficarolo dans le diocèse de Ferrare, sans toutefois être obligé à résidence. Depuis la mort de Jules III, il était revenu dans sa patrie, où il s'était remis à exercer la médecine. Pour se délasser de ses travaux il s'amusait à faire des vers. Le duc Alphonse le nomma premier médecin de tout le duché de Ferrare; et en cette qualité, il répondit à l'attente du prince et à celle du public. Parvenu au faîte de la gloire, comme médecin, comme anatomiste, comme chirurgien, il termina sa carrière le 29 janvier 1579. Sa réputation était si éclatante et si bien établie que la plupart des auteurs de ce temps-là crurent se devoir à eux-mêmes de le louer dans leurs écrits ; et l'on regrette bien vivement que son traité des muscles dont il n'avait publié qu'une partie dans le livre que nous avous cité, n'ait pas reçu le complément qu'il s'était proposé de lui

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grande vivacité d'esprit et d'une vaste mémoire, il fit de rapides progrès dans les langues anciennes. Ses cours étant terminés, le P. Cordara (Voy. ce nom, tom. IX), charmé de ses talents précoces, le prit pour son secrétaire, mit ses livres et ses manuscrits à sa disposition, et lui donna le conseil de faire une étude approfondie de la langue latine. Sous la direction de cet habile maître, Cancellieri fut bientôt en état de marcher sur les traces des Stay et des Buonamici, regardés en Italie comme les derniers des latins. Le P. Cordara fit plus désirant procurer à son élève une existence qui lui permit de se livrer entièrement à la culture des lettres, il le conduisit, en 1770, à Sienne où il l'installa dans le

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lais des Albani dont il lui avait ménagé la protection. Quarante ans après, Cancellieri se rappelait encore avec plaisir les moments qu'il avait passés dans cette maison et les regrettait comme les plus heureux de sa vie (1). Ayant embrassé l'état ecclésiastique, il fut bientôt pourvu de quelques bé néfices. Admis peu de temps après à l'académie arcadienne, il y lut des diecours et des vers latins qui jetèrent les fondements de sa réputation; et ses premiers ouvrages sur les antiquités chrétiennes confirmèrent l'idée avantageuse qu'il avait donnée de ses talents. Dans ce temps-là, Giovenazzi ayant découvert à la bibliothèque du Vatican un fragment du XLI livre de Tite-Live, et l'ayant enrichi de quelques notes, en fit présent à son ami Cancellieri pour qu'il le publiât sous son nom. Le jeune savant y joignit une préface de sa composition, et cette publication lui fit beaucoup d'honneur. Après avoir été suc

(1) Voy. la Lettre à Koreff indiquée sous le n° XVII.

cessivement attaché à divers prélats, il devint bibliothécaire du cardinal Léon Antonelli (Voy. ce nom, LVI, 372), homme d'un rare mérite, dont il reçut et auquel il donna des témoignages multipliés du plus tendre attachement. Dans un poste si favorable à ses goûts studieux, Cancellieri continua de se livrer avec ardeur à des recherches d'érudition, moins utiles que curieuses. Malheureusement l'entrée des Français à Rome, en 1798, vint troubler ses paisibles occupations. Il demanda vainement à partager le sort du cardinal Antonelli, et passa tout le temps de leur séparation dans la plus profonde retraite. Déjà revêtu de la dignité de secrétaire de la grande-pénitencerie, il fut, en 1802, nommé directeur de l'imprimerie de la propagande, dont il augmenta le matériel de quatre nouveaux caractères qui furent gravés et fondus par le célèbre Bodoni. En 1804, il accompagna le cardinal Antonelli au sacre de Napoléon. Pendant son séjour à Paris, il s'empressa de visiter les savants et les littérateurs, dont il se concilia l'estime par sa politesse et son amabilité. Ce fut à cette époque qu'il se lia d'une étroite amitié avec Millin; et le plaisir de le revoir entra pour quelque chose dans le voyage que l'antiquaire français fit peu de temps après en Italie. Lorsque Cancellieri quitta Paris, il souffrait d'une plaie à la jambe, que la fatigue de la route aggrava. De retour à Rome, il fut malade assez sérieusement pour donner à ses amis des inquiétudes. Il finit cependant par se rétablir; mais il ne put jamais recouvrer entièrement ses forces. La mort du cardinal Antonelli (1811) lui causa la plus vive affliction. Voulant éterniser ses regrets et sa reconnaissance pour ce généreux bienfai

teur, il lui fit élever un tombeau dans l'église de Saint-Jean-de-Latran. La dépense de ce monuinent avait épuisé ses modestes épargnes, puisque, dès l'année suivante, il se plaignait de ne pouvoir, faute d'argent, publier quelques ouvrages dont les libraires ne voulaient pas faire les frais. L'idée que Cancellieri ne pouvait survivre a son Mécène (2) accrédita sans doute le bruit de sa mort qui se répandit quelque temps après dans toute l'Italie. A cette occasion, il écrivit une lettre pleine de raison et de gaîté. M. de Mersan en a donné la traduction dans le Magasin encyclopédique, 1812. Ni l'âge ni les infirmilés n'avaient ralenti l'ardeur de Cancellieri pour le travail. Un jour, M. de Funchal, ambassadeur de Portugal, lui parlait de l'entrée publique qu'il allait faire; trois jours après, Cancellieri lui envoya l'histoire complète de l'entrée de tous les ambassadeurs portugais à Rome, sans aacune exception. Il ne laissait passer aucun évènement de quelque importance sans l'annoncer dans les journaux de Rome, et sans publier à ce sujet des notices, des lettres, des dissertations; mais on doit regretter que le temps qu'il dépensait à ces curieuses bagatelles ne lui ait pas permis de terminer plusieurs ouvrages importants, entre autres une histoire des Lincei pour laquelle il avait, dit-on, recueilli d'immenses matériaux. Il mourut à Rome le 29 décembre 1826, à soixante-quinze ans, et fut inhumé près d'Antonelli dans l'église de St-Jean-de-Latran, où les cardinaux seuls pouvaient avoir leur tombeau. Le pape fit en sa faveur cette honorable exception. Toutes

(2) Cancellieri, dans la dédicace de l'ouvrage n° V lui applique ce vers d'Horace à Mécène : O et præsidium et dulce décris mèum !

les académies auxquelles il appartenait s'empressèrent de publier son éloge. Cancellieri possédait des connaissances très-variées, mais ne savait pas toujours en tirer parti. La plupart de ses ouvrages, composés avec trop de précipitation, offrent un amas de notes souvent étrangères à l'objet principal, qui se trouve étouffé par les accessoires. C'est ainsi qu'au sujet du baptême de deux cloches, après avoir décrit et commenté les cérémonies usitées en pareil cas, Cancellieri, sous le prétexte que les cloches servent à son. ner les heures, traite fort longuement des horloges et donne la description des plus anciennes et des plus compliquées. C'est encore ainsi qu'à l'occasion de la statue de Moïse par Michel-Ange, il donne le catalogue très-incomplet, mais encore plus inutile, des ouvrages publiés sur le législateur des Hébreux. Tout en rendant justice au mérite de Cancellieri, on doit donc regarder comme un effet de l'enthousiasme le titre de nouveau Varron, qui lui fut décerné par ses compatriotes. S'il l'égala par son ardeur pour le travail, il ne peut lui être comparé sous d'autres rapports. La liste de ses ouvrages remplirait plusieurs colonnes (3). Nous nous bornerons à rappeler ici les principaux: I. Sagrestia vaticana eretta dal regnante pontifice Pio sesto, Rome, 1784, in-8°. II. De secretariis veterum christianorum et veteris ac novæ basilicæ vaticanæ ; præmittitur syntagma de secretariis ethnicorum, ib., 1786, 4 vol. in-4°, fig. Ouvrage plein d'érudition et recherché des savants. III. Descrizione de' tre pontificali che

(3) L'abbé Pouyard a donné la liste des travaux de Cancellieri dans une lettre à Millin, Mag. encycloped., 1809, V, 105.

nombre de quarante-quatre. XI Memorie di santo Medico, martire e cittadino di Otricoli, con la notizia de' medici e delle medichesse illustri per santità, ibid., 1812, in-8° de 74 pp. A cette époque, on ne pouvait rien imprimer à Rome sans en avoir reçu l'autorisation du baron de Pommereul (V. ce nom, t. XXXV), directeur-général de la librairie. Il la fit attendre près d'un an, et ne l'accorda aux sollicitations de Millin qu'en le chargeant de conseiller à l'auteur de se livrer à d'autres sujets (Voy. Magasin encyclopédique, 1814, V, 220). XII. Le sette cose fatali di Roma antica, ib., 1812, in-8°. Il dédia cet ouvrage à Millin. XIII. Lettera fisico-morale sopra la voce sparsa dell' improvisa sua morte, ib., 1812, in-12. On y trouve une liste assez étendue de tous les personnages plus ou moins célèbres dont la mort a été prématurément annoncée. XIV. Descrizione delle carte cinesi che adornano il palazzo della villa Valenti, ib.,1813, in-8°. XV. Dissertazione intorno agli uomini dotati di gran memoria, ed a quelli divenuti smemorati, etc., ibid., 1815, in-12; 1816, in-8°. C'est un des plus curieux opuscules de Cancellieri. L'auteur y a joint en forme d'appendice des catalogues d'ouvrages sur les érudits précoces, sur les savants qui n'ont point eu de maîtres, sur la mémoire artificielle, sur l'art de faire des extraits et sur le jeu des échecs. XVI. Biblioteca degli scrit turi sopra gli scacchi, ib., 1817, in-12; elle est incomplète. Pillet (Voy. ce nom, au Suppl.), l'un de nos collaborateurs, a donné dans les Annales encyclopédiques, 1817, V, 214, les titres de plusieurs ouvrages sur les échecs, oubliés par

si celebrano per le feste di Natale, di Pasqua e di santo Pietro, ib., 1788, in-12. Ce curieux opuscule a été réimprimé en 1814, et traduit en français par l'auteur en 1818, in-12. Outre le détail des cérémonies qui ont lieu dans la chapelle pontificale à l'époque des grandes solennités, on y trouve des anecdotes intéressantes sur les vases et ustensiles qui composent le trésor de cette chapelle, et sur les artistes auxquels on doit ces chefs-d'œuvre d'orfévrerie. IV. Descrizione delle funzioni della settimana santa nella capella pontificia, ib., 1789, in-12; réimprimé en 1801, 1802 et 1818. Entre autres détails curieux que contient cet opuscule, on citera la liste des prédicateurs du jeudi-saint, depuis 1386. V. Storia de' solenni possessi de' sommi pontifici, ib., 1802, in-4°. Cet ouvrage ne lui coûta que cinq mois de travail. Il l'avait entrepris à la demande du cardinal Antonelli, et il le lui dédia. VI. Le due nuove campani di Campidoglio benedette dalla S. di N. S. Pio VII, ibid., 1806, in-4°. VII. Un Recueil de dissertations sur la statue connue sous le nom de Discobole, ibid., 1806, in-4°. Cancellieri n'en est que l'éditeur; mais, suivant sa coutume, il y joignit beaucoup de notes. VIII. Lettera sopra l'origine delle parole DOMINUS e DOMNUS; e del titolo di DON che suol, darsi ai sacerdoti, ib., 1808, in-8°. IX. Dissertazione, etc. (Dissertation sur les palefreniers de la haquenée, etc.), ib., 1809. X. Il mercato, il lago dell'acqua vergine, ed il palazzo pamfiliano nel circo agonale detto volgarmente piazza Ñavona, ibid., 1811, in-40. On trouve la fin du volume la liste des écrits uc'au teu r avait déjà publiés, au

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