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pas moins des missions importantes. En mai, avec le prince Cariati, euvoyé par la reine de Naples, femme de Murat, il négocia la capitulation d'après laquelle l'armée anglo-sicilienne occupa la ville de Naples; l'arsenal lui fut livré ainsi que les vaisseaux qui se trouvaient dans le port. Vers la fin du même mois, il conclut avec cette princesse, qui s'était rendue à bord du navire anglais le Terrible (the Tremendous), une convention en vertu de laquelle on devait la ramener en France. Mais lord Exmouth déclara que sir Neil avait outrepassé ses pouvoirs; et de nouvelles négociations amenèrent la reine à se mettre avec ses enfauts sous la protection de l'empereur d'Autriche. Sir Campbell passa ensuite à l'armée anglaise en Belgique, prit d'assaut, à la tête d'une des cofonnes d'attaque, la porte de Valenciçunes à Cambrai, enfin reçut le commandement du contingent de 3,000 hommes fourni par les villes anséatiques. Vers la fin de 1815, il fut envoyé, avec le major Peodie et le chirurgien Guillaume Cowday, pour explorer les sources du Niger et continuer les découvertes de Muugo Park. En 1826 il succéda, en qualité de gouverneur général de SierraLeone, au major général sir Charles Turner. L'influence délétère de cet horrible climat ne tarda pas à le frapper à son tour. Il mourut le 14 août 1827, avant d'avoir complété un an de résidence. P-OT.

CAMPE (JEAN-HENRI), Surnommé en France le Berquin allemand, naquit à Deensen dans le duché de Brunswick-Wolfenbuttel, en 1746, commença ses études à l'école de Holzminden, et alla les terminer à l'université de Halle comme élève en théologic. En 1773, il fut

placé en qualité d'aumônier dans le régiment du prince de Crussé qui était en garnison à Potsdam; mais cet emploi ne tarda pas à lui déplaire le spectacle des désordres et de l'ignorance dont chaque jour le rendait témoin lui fit sentir les malheurs attachés à une mauvaise éducation, et développa chez lui le désir d'améliorer l'instruction popu laire. C'est avec cette vocation qu'il succéda, en 1776, à Basedow comme directeur de l'institut d'éducation de Dessau (dit Philanthropinum). L'année suivante, il quitta ce poste, pour se rendre à Hambourg et y fonder un institut semblable. Sa santé lui imposa la loi de céder cet établissement au bout de six ans (1783); il se retira dès lors à Trislow, village près de Hambourg, et il y vécut dans la solitude jusqu'en 1787, occupé de la composition de ses premiers ouvrages pour les divers âges de l'enfance. Eu 1787, le duc de Brunswick l'appela dans ses états pour lui conférer le titre de conseiller des écoles. Il fut ensuite nommé chanoine du chapitre de Saint-Cyriaque, dont plus tard il devait se trouver le doyen, et il obtint la direction de la librairie d'éducation de Brunswick. On touchait alors à l'époque qui vit l'explosion de la révolution française. Campe, que des raisons de santé avaient amené à Paris, applaudit aux principes que les novateurs mettaient en avant, et, comme tant d'autres, crut de bonne foi à la prochaine destruction des abus et au règne de l'âge d'or. Il fut un de ceux à qui l'assem blée nationale décerna le titre de citoyen français. De retour en Allemagne, Campe se dévoua plus ardemment que jamais aux ouvrages d'éducation, et bientôt se vit à même

d'acheter la librairie dont il avait été le directeur. Le succès toujours croissant de ces publications fit de cet établissement un des plus florissants de l'Allemagne. Sa prospérité se soutint au milieu de la crise que la librairie allemande eut à supporter sous la domination napoléonienne. Mais, dès cette époque, l'établisse ment avait cessé d'appartenir à Campe qui, las des affaires commerciales, l'avait cédé à son gendre (Vieweg), pour se retirer à sa maison de campagne, voisine de Brunswick. Quoique plus circonspect qu'enthousiaste, il était profondément affligé des désastres de sa patrie; et le témoignage honorable que lui donna le corps électoral du nouveau royaume improvisé en faveur de Jérôme Bonaparte, en le nommant membre des états de Westphalie pour l'ordre des savants, ne le réconcilia pas avec l'usurpation. Il vécut assez pour voir la chute de cette puissance éphémère; mais les ravages du chagrin joint à la vieillesse l'empêchèrent d'y survivre long-temps. Il mourut à Brunswick le 22 oct. 1818. Sa vie avait été patriarcale et modeste: sa mort fut exempte de faste. Par son testament, en ordonnant qu'on l'enterrât dans son jardin, il défendait que ses funérailles offrissent la magnificence d'usage dans le pays : les sommes qui eussent été affectées à ces vaines dépenses devaient être distribuées aux pauvres, et de plus deux mille exemplaires de son Théophron devaient être répandus gratis parmi des enfants de familles indigentes. Campe avait reçu, en 1809, de l'université d'Helmstadt le diplôme de docteur en théologie. C'est un des écrivains qui ont le mieux mérité de la jeunesse et qui ont ouvert pour

elle des sources nouvelles d'instruction, tant par le choix varié des sujets sur lesquels il a tenté de promener la mobile curiosité des enfants, que par l'attrait des formes, des cadres à l'aide desquels il a masqué l'aridité de quelques détails. Peu d'hommes ont mieux que lui possédé l'art de se proportionner à l'intelligence des divers âges qu'il instruit, de mêler le sérieux au léger, les exemples à la théorie, la piquante narration à la discussion de principes ou de lois d'un genre plus haut et plus sévère. Son style pur et simple peut passer pour un modèle dans le genre. Sa morale est insinuante et douce en même temps que noble; elle part du cœur, elle persuade. La belle ame de l'auteur se reflète à tout instant dans la simplicité du récit, dans le calme du dialogue, dans le naïf entraînement des allocutions morales. Au reste, Campe à d'autres titres encore que ses ouvrages d'éducation aux souvenirs de la postérité. Ses travaux sur la langue allemande, quoiqu'il en ait souvent exprimé le résultat d'une manière singulière, ont un vrai mérite et ne sont pas demeurés inutiles. Il avait surtout en vue de purger la langue allemande de tous ces mots exotiques que les alluvions de tous les peuples de l'Europe ont tour à tour déposés sur le granit germanique; et il est un de ceux auxquels on doit attribuer le demisuccès de cette entreprise difficile. Voici la liste abrégée de ses écrits: I. Collection des ouvrages de J.H. Campe, pour l'enfance et pour la jeunesse, Brunswick, 18069, 1812, 30 petits vol. ; 4o édit., ibid., 1829-1832, 37 vol. Les principales pièces de cette collection sont Robinson Crusoe, en dialogues, 3 vol., traduit cinq fois en

français, traduit aussi dans toutes les langues de l'Europe, même en turc et en grec moderne ; la Découverte de l'Amérique par Colomb, 3 vol.; les Aventures de Fernand Cortez, les Aventures de Pizarre; la Petite Bibliothèque des enfants; la Bibliothèque instructive et géographique des jeunes gens; le Petit Livre de morale, à l'usage des enfants; le Recueil de différents mémoires d'éducation, les Eléments de psychologic, ou Leçons élémentaires sur l'ame; les Relations de voyage; enfin Théophron, ou le Guide des jeunes gens, et les Conseils à ma famille, véritable pendant de Théophron. II. Dictionnaire de la langue allemande, 1807-11, 5 gros vol. in-4°. Cet ouvrage colossal, achevé en cinq ans, et dans l'instant où les difficultés commerciales étaient le plus grandes, fut fatal à la fortune et à la santé de Campe. Il faut y joindre le Dictionnaire des mots qui ne sont point allemands (Verdeutschungswerterbuch), 1801 et 1813, 1 vol. in-4o, rédigé sous ses auspices par Berd. III. Lettres écrites de Paris pendant la révolution, c'est-à-dire dans les commencements de la révolution. Elles furent imprimées d'abord dans le journal de Brunswick, puis séparément en 1790. Elles firent quelque sensation à cause du nom de leur auteur, que l'on supposait moins exalté, moins hyperbolique dans ses sentiments. Plus tard, ces lettres lui furent reprochées souvent, mais sans acrimonie. On semblait, en lui rappelant le péché de sa plume si patriarcale, si touchante de honhomie, lui dire: «Mais il est convenu, bon homme, que vous ne vous entendez pas en politique. » P-or.

CAMPEGE ou CAMPEGGI

(BENOÎT), poète latin de la même famille que le cardinal de ce nom (V. CAMPÈGE, tom. VI), naquit à Bologne dans les premières années du XVIe siècle. Ayant terminé ses études il reçut le laurier doctoral dans les faculiés de philosophie et de médecine, et consacra ses talents à l'enseignement. Il remplit quarante ans les chaires de logique, de philosophie et de médecine à l'académie de Bologne, et mourut le 13 janvier 1566. Ses restes furent ensevelis dans l'église Saint-Colomban. On a de lui: Italidis libri X latino carmine conscripti, Bologne, 1553, in-fol. Ce poème est très-rare. L'auteur y décrit les principaux évènements dont il avait été le témoin, avec une exactitude et une fidélité remarquables. W-s.

CAMPHARI (JACQUES), théologien du XVe siècle, était né, vers 1440, à Gênes. Ayant embrassé la vie religieuse dans l'ordre de SaintDominique, il fut envoyé par ses supérieurs à l'université d'Oxford pour y terminer ses études. Il y reçut le grade de licencié dans la faculté de philosophie, et de retour en Italie publia son traité : De immortalitate animæ, opusculum in modum dialogi. Cet ouvrage est écrit en italien, quoique l'intitulé soit latiu. La première édition in-fol., sans date, de vingt-cinq feuillets, est sortie des presses de J.-Phil. Lignamine, à Rome, en 1472. Elle est si rare qu'on ne l'a pas encore vue passer dans les ventes à Paris. On en trouve la description dans le Catalogus romanarum edit. d'Audifredi, p. 110. Quelques bibliographes en cilent une autre édition de 1473; mais son existence est plus que douteuse, puisque, d'après la souscription qu'ils rapportent, il faudrait que l'impres

sion en eût été terminée le même mois et le même jour que la précédente. On en connaît quatre autres qui, par leur date et par leur rareté, méritent de fixer l'attention des curieux : ce sont celles de Milan, 1475, Vienne, 1477, Cosenza, 1478, toutes in- 4o, et Brescia, 1478, in-fol.

Capitolin leur rareté,

W- -S.

CAMPI (PAUL-EMILE), poète dramatique, était né, vers 1740, à Modène, d'une famille patricienne, et déjà connue dans les lettres (Voy. la Bibliot. modenese de Tiraboschi). Il débuta, en 1774, par la tragédie de Biblis, pièce conduite avec beaucoup d'art et dans laquelle on trouve des situations d'un grand effet. Elle fut jouée avec succès sur les principaux théâtres d'Italie, et valut à l'auteur les encouragements de Voltaire. Une lettre qu'il écrivit au patriarche de Ferney à l'occasion de son Dialogue de Pégase et du Vieillard, lui mérita de sa part de nouveaux compliments (Voy. la Corresp. de Voltaire, ann. 1774). Il donna, quelque temps après, une seconde tragédie: Woldomir, ou la conversion de la Russie; un style pur et plein de convenance en assura le succès. Quelques critiques, en accordant à cet écrivain un génie vraiment tragique, trouvent sa versification un peu lâche. Campi mourut

en 1796.

W- -S. CAMPIGLIA (JEAN-DOMINIQUE), dessinateur célèbre, né à Lucques en 1692, reçut les premières leçons de son art d'un oncle qui excellait à travailler en marqueterie. Il alla de bonne heure étudier à Bologne, d'où il rapporta des dispositions pour le dessin qui lui donnèrent un commencement de réputation et le firent appeler à Rome. Chargé de dessiner d'après l'antique, il s'acquitta de

ce devoir avec une intelligence remarquable. C'est d'après lui qu'on a gravé une grande partie du Musée Capitolin, 4 vol. in-fol. Appelé ensuite à Florence, il dessina la riche collection de camées et d'incises que possède le cabinet grand-ducal. Depuis, cette tâche honorable a été continuée par le célèbre Jean-Baptiste Wicar, élève de David, et qui s'est inspiré de toute la verve et de la correction de son prédécesseur. Campiglia de temps à autre exécutait quelques tableaux où l'on admirait la force et la fermeté du dessin. Il a eu l'honneur d'obtenir que son portrait fit partie de la collection de ceux des peintres célèbres qu'on voit à Florence dans le Musée. Campiglia mourut vers 1750. A-D. CAMPION. Voy. TERSAN, tom. XLV.

CAMPOLONGO (EMMANUEL), poète et archéologue, naquit le 30 déc. 1732, à Naples, de parents riches et qui ne négligèrent rien pour lui procurer une bonne éducation. Après avoir achevé ses études littéraires, il suivit un cours de philosophie, fréquenta les écoles de droit et de médecine et acquit ainsi des connaissances très-variées. La fortune qu'il espérait lui permettant de se livrer à son goût pour la poésie, il parvint bientôt à faire des vers avec une extrême facilité; et il ne laissa guère passer l'occasion d'en composer. La mort de son oncle, médecin du pape Benoît XIV, l'ayant obligé de se rendre à Rome pour régler les affaires de sa succession, il y fut promptement connu de tous les amis des lettres. Le cardinal Passionei témoigna le désir de voir le jeune poète en particulier; il lui donna le sujet d'une pièce, et ful très-content de la manière dont il l'avait traité.

Les poètes sont assez ordinairement de mauvais ménagers: Campolongo qui ne s'était jamais mêlé de l'administration de sa fortune s'aperçut un jour que ses revenus ne lui suffisaient plus; il voulut s'occuper du droit et de la médecine; mais ses habitudes le ramenaient insensiblement à la littérature, et, en 1765, il accepta la chaire d'humanités au collège de Naples. Les talents qu'il développa dans cette place attirèrent à ses leçons une foule d'élèves; mais les efforts qu'il était obligé de faire pour soutenir sa réputation comme professeur ne l'empêchèrent pas de publier successivement un grand nombre d'ouvrages qui décèlent beaucoup d'imagination et une rare fécondité. Plus tard, l'académie héracléenne l'admit au nombre de ses membres; et l'étude approfondie qu'il avait faite des inscriptions antiques le mit à même de rendre à ses collègues de grands services. Occupé de perfectionner plusieurs ouvrages qui devaient mettre le sceau à sa réputation, il ne prit aucune part aux troubles que Naples éprouva dans les dernières années du XVIIIe siècle, et mourut du typhus au mois de mars 1801. On connaît de lui: I. La Polifemeide, sonetti, Naples, 1759, in-8°; colle parafrasi latine, ibid. 1763, in-4°. Dans cette suite de sonnets, l'auteur s'est proposé de peindre le délire de Polyphème. Son biographe Roberti dit qu'il tient de Campolongo que cet ouvrage fut réimprimé dans toute l'Europe, et que les académiciens de Paris lui demandèrent son portrait pour le placer dans leur bibliothèque. II. La Mergellina, opera pescatoria, ib, 1761, in-8°. Cet ouvrage, dans le genre de l'Arcadia de Sanest en prose mêlée de vers. Il

nazar,

est très-rare. III. La Galleide, ib., 1766, in-8°. IV. Il Proteo, ibid. 1768, in-8°; nouvelle édit., 1819, in-8°, avec la vie de l'auteur en latin par Michel Roberti. C'est un recueil de vers italiens et latins dans lesquels Campolongo, nouveau Protée, prend tour à tour la forme des plus célèbres poètes anciens et modernes. Lalande trouve qu'il a complètement réussi (Voyage en Italie, édit. de 1790, V, 465). V. La Volcaneide, ib., 1776, in-8°. VI. Le Smanie di Pluto, ib., 1776, in-8°. Dans ce recueil du même genre que la Polifemeide, l'auteur a peint la fureur de Satan, lorsqu'il voit une ame près de lui échapper. VII. Polifemo ubbriaco, ditirambo, ibid., 1778, in-4°. VIII. Il Peccatore convinto ; quaresimale, ib., 1778, 3 vol. in-12. Ces sermons offrent une peinture énergique des vices du siècle. Les critiques italiens, en convenant que l'auteur a beaucoup d'esprit et de vivacité, lui reprochent de tomber souvent dans l'enflure et l'exagération. IX. Cursus philologicus, ib., 1778, 4 vol. in-12. X. Sepulcretum amicabile, ib., 1781,2 tom. in-4°. XI. Litholexicon intentatum, ibid., 1782, in-4°; ouvrage utile aux archéologues. XII. Sereno sevenato, o sia idea scoperta di Quinto Samonico, ibid., 1786, in-8°. Cette édition de Samonicus inconnue en France, a la même date que celle du docte Ackerman, la meilleure que l'on ait de ce médecin-poète (Voy. SAMONICUS, tom. XL). W-S.

CANANI (JEAN-BAPTISTE), célèbre anatomiste qui fit les premiers pas vers la découverte de la circulation du sang, était né à Ferrare, en 1515, et parmi ses aïeux comptait un de ces savants grecs qui, sous

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