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tés et sur les pouvoirs qui doivent leur éire attribués. V Discours dans la séance du 1er brumaire an III (sur le règne de la terreur). VI. Rapport et projet de décret sur les taxes révolutionnaires (26 nov. 1794), 32 p., etc. Son opinion prononcée à la séance du 2 oct. 1794, fut invoquée par les soixante-treize conventionnels arrêtés à la suite du 31 mai, et ils publièrent un petit écrit intitulé : Cambon plaidant la cause de ses soixante-treize collègues détenus. Cambon avait dit que Danton, de concert avec Robespierre et Pache, trama à Charenton la journée du 31

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CAMILO (FRANÇOIS), peintre, né vers 1610, à Madrid, était fils de Dominique Camilo, Florentin, que ses affaires avaient conduit en Espagne où il se maria. Dominique sur lequel d'ailleurs on n'a aucun renseignement, cultivait ou du moins aimait les arts, puisqu'il s'était lié très-étroitement avec Las Cuevas, l'un des plus habiles peintres de l'Espagne (V. CUEVAS, au Suppl.). Il mourut laissant son fils au berceau; et peu de temps après sa veuve épousa Las Cuevas, qui, déjà sur le retour de l'âge, ne contracta vraisemblablement ce mariage que pour assurer une existence à la famille de son ami. Le jeune François profita si bien des leçons de son beau-père qu'à dix-huit ans il peignit un tableau représentant saint François de Borgia donnant la bénédiction du saint-sacrement, qui aurait fait honneur à un artiste consommé. Sa réputation s'accrut de jour en jour; et quoiqu'il fut très-laborieux, il pouvait à peine suffire aux nombreuses demandes des amateurs. Chargé par le comte d'Oliyarès de

décorer le palais du Buen retiro, il y peignit quatorze fresques dontles sujets étaient tirés des Métamorphoses d'Ovide. Quilliet parle avec éloge de ces fresques, dans son Dictionnaire des peintres espagnols; mais Velasco dit que cet artiste était si pieux que Jupiter prenait sous son pinceau les traits de Jésus-Christ, et Junon ceux de la Vierge (Vidas de pintores, 109). On peut en conclure que les sujets mythologiques ne convenaient pas à son talent. Parmi les chefsd'œuvre de Camilo nous nous coutenterons de citer Sainte-Marie égyptienne, et la Communion de Sozime à Alcala de Hénarès; Saint Charles Borromée, l'une des plus vastes compositions de Camilo, à Salamanque; une Descente de croix, à Ségovie; deux tableaux tirés de la vie de sainte Leocadie, à Tolède; et enfin une Vierge de Belem, à Madrid. Camilo joint au mérite d'une couleur excellente une grande correction de dessin; mais on lui reproche d'avoir sacrifié au mauvais goût de son temps, en s'éloignant des belles formes antiques. Il mourut à Madrid en 1671. Le plus célèbre de ses élèves est Franç. Ignacio. W-s.

CAMINER (DOMINIQUE), historien, né à Venise, en 1731, fut un des collaborateurs de Jérôme Zanetti qui publiait alors un journal sous ce titre : Il nuovo Postiglione. Bientôt il en établit un autre intitulé : l'Europa letteraria, dont il a donné 58 vol. de 1768 à 1774. A cetle époque, il en changea le plan et le fit paraître sous le titre de Giornale enciclopedico; mais il en abandonna la direction à sa fille Elisabeth Caminer (Voy. l'art. suivant) en 1777, s'étant chargé de continuer la

publication de la Storia dell'anno, résumé des principales feuilles publiques, dont il a rédigé plus de 30 vol. in-8°. Cet infatigable écrivain mourut la même année que sa fille, le 3 novembre 1796, à Sant-Angiolo, où il s'était retiré à l'approche des armées françaises. Caminer a continué le Tableau de la révolution des colonies anglaises de l'Amérique septentrionale (V. RAYNAL, tom. XXXVII), et a publié un grand nombre d'opuscules peurecherchés aujour d'hui. Ses principaux ouvrages sont: 1. Storia della guerra trà la Prussia e la Porta ottomana. II. Storia della guerra per la sucessione degli stati di Baviera. III. Vita di Federico II, 5 vol. IV. Storia del regno di Corsica. L'article de Caminer dans la Letteratura veneziana du P. Moschini, IV, 121, manque d'ordre et d'ailleurs est trèsincomplet.

couragement; et depuis il ne parut pas sur les théâtres de Paris,de Londres ou d'Allemagne une seule pièce remarquable qu'elle ne s'empressât d'en offrir la traduction à ses compatriotes. En 1771, elle épousa le docteur Turra de Vicence ; et quoiqu'elle eût suivi son mari dans cette ville, lorsque son père, à raison de ses vastes travaux littéraires (1), fut forcé de quitter la rédaction du Giornale enciclopedico, elle le continua du 82° au 233 vol. Malgré ses occupations, Elisabeth s'était chargée de donner des leçons de déclamation à quelques jeunes gens. Elle avait fait construire pour exercer ses élèves un petit théâtre qui n'était fréquenté que par une société choisie. Un soir que, fatiguée, elle entrait dans une chambre voisine du théâtre pour s'y reposer, un soldat ivre qui ne la connaissait pas voulut l'arrêter, et lai donna un coup de poing dans l'estomac. Cet accident lui occasiona une maladie dont elle mourut en 1796, à quarante-cinq ans, vivement regrettée de tous les amis des lettres. Elle entretenait une correspondance suivie avec la plupart des auteurs dramatiques de l'Europe. Parmi ses compatriotes, elle avait pour amis Albergati-Capacelli, avec qui, disaiton, elle avait dû se marier; les abbés Fortis et Bertola, Fr. Gritti, le célèbre Carl Gozzi, etc. Elle a laissé un grand nombre d'ouvrages. Outre ses Raccolte di composizioni teatrali, tradotte, Venise, 1772, 74, 76, en 20 vol. in-8°, on lui doit des traductions des œuvres de Shakspeare, en prose; du Tableau de

W-s. CAMINER (ELISABETH), fille du précédent, naquit à Venise en 1751. Dès son enfance elle montra le goût le plus vif pour l'étude; elle employait à la lecture tous les moments qu'elle pouvait dérober aux occupations ordinaires de son sexe. Son père, voyant ses heureuses dispositions, ne négligea rien pour les développer; et, dès qu'elle fut en âge de lui rendre quelques services, il la chargea de mettre au net ses manuscrits et de classer sa correspondance. Dans les loisirs que lui laissait ce travail, elle apprit les langues étrangères. A dix-huit ans, elle traduisit en italien l'Honnéte criminel, drame de Fenouillot de Falbaire (V. FALBAIRE, tom. XIV), qui fut représenté dans les principales villes d'Italie : c'était son premier ouvrage. L'ex-grafia universale, IX, 195, dit qu'Elisabeth

trême bienveillance que lui témoigna le public fut pour elle un en

(1` M. Valini dans son art. Caminer de sa Bione reprit la direction de ce journal qu'après la mort de son père ; mais c'est une erreur,puisque, comme on l'a vu, Dominique Caminer n'est mort qu'en 1796, quelques mois après sa fille,

l'histoire moderne de Mehegan; des Contes moraux de Marmontel; de l'Ami des enfants de Berquin, et des OEuvres pastorales de Gessner. Cette dernière traduction est excellente; elle a été réimprimée plusieurs fois. Le P. Moschini promettait, en 1818, une biographie spéciale de cette femme distinguée, et il avait déjà recueilli des matériaux pour cet ouvrage. Voy. la Letteratura veneziana del secolo XVIII, tome IV, 125.

qui ne manque pas d'une certaine sensibilité; mais l'auteur en a trop peu écrit sur ce ton. Un berger reproche à une bergère son indifférence et son égoïsme. « Les nym« phes de ces bocages solitaires te « désirent et t'attendent; leurs mains « sont prêtes à t'offrir des présents « destinés à toi seule.-Les fontaines « et les ruisseaux laissent couler pour

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<< toi des ondes plus abondantes; a mais c'est là que, dans la solitude, W-s. a tu te plais avec toi seule. — Les CAMINHA (PEDRO-ANDRADE), « humides vallées et les collines se poète, né à Lisbonne, d'une famille « couvrent de mille fleurs; mais tu illustre, au commencement du XVI® « n'aimes que toi. C'est pour toi siècle, était à la cour de Portugal « que chantent tant de bergers dont dans une position élevée, et entre« l'amour anime la voix et le chatenait des liaisons avec les personna« lumeau : mais tes amours à toi, ges les plus distingués. Lorsque le « c'est toi-même. » Pour dernière ciroi Sébastien partit pour l'Afrique, tation, nous offrirons au lecteur il recommanda ce poète à celui qui cette épitaphe d'un Portugais qui devait lui succéder au trône. L'exis- avait fait naufrage : « Toi qui pastence de Caminha finit en 1589, « ses, contemple ce tombeau! Il sans avoir rien offert de mémorable. « est orné de palmes; on y voit Sa réputation ne demeura long-temps « aussi le lierre et le laurier; mais fondée que sur quelques fragments « il est vide; ainsi l'a voulu le sort. de poésie peu considérables. Il y a << Le peu d'années, on a découvert deux manuscrits de ce poète, l'un chez le duc de Cadaval, l'autre dans un couvent à Lisbonne. C'est d'après ces manuscrits qu'on a publié le re、 cueil complet de ses œuvres sous ce titre: Poesias de Pedro-Andrade de Caminha. On y trouve toute sorte de pièces, des églogues, des pastorales, des épitaphes, etc. De la finesse, de la grâce, de l'élégance, de l'harmonie: voilà les qualités de ces poésies diverses; mais point d'âme, de chaleur, ni de sensibilité; Caminha est un versificateur habile, mais il n'est pas poète. On sent en lui un homme de cour qui loue sans cesse, parce qu'il veut plaire. Voici pourtant un morceau

corps de Jean Lopez devait y « reposer, et ce corps est dans l'0« céan. Son âme fut pure; elle s'é« leva vers les cieux; elle y attend « sa dépouille mortelle. » Les épitaphes de Caminha sont, au jugement d'un homme savant dans la littérature portugaise (M. Ferdinand Denis), le genre d'ouvrage où il a déployé le plus de talent, et où il a exprimé ses idées avec le plus de grâce et de bonheur. Il est dit, dans la Bibliothèque lusitanienne de Diego Barbosa, que Caminha avait composé un poème burlesque, ayant pour titre Nigralamio. On ne sait ce qu'il est devenu.

F-A. CAMPAGNOLA (DOMINIQUE), peintre et graveur, né à Padoue en 1482, fils d'un artiste,

qui maniait avec autant d'habileté le pinceau que le ciseau, apprit, sans sortir de la maison paternelle, les principes du dessin, et alla se perfectionner à Venise sous les yeux de Titien. C'est à ce grand maître qu'il fut redevable de la touche libre et savante, du coloris frais, animé, du naturel charmant et de la verve poétique qui distinguent ses tableaux. On en voit quelques-uns à Ve nise; mais c'est à Padoue que sont ses principaux ouvrages. On y distingue à la sacristie de la cathé drale: Le Sauveur entre Aaron et Melchisedech; les quatre saints protecteurs de Padoue et des cherubins dans deux triangles; à la scuola del santo (la chapelle de la confrérie de saint Antoine), un en- fant ressuscité par le saint, que M. Valery trouve très-beau (Voyage d'Italie, II, 11). Mais Sainte-Marie del Parto, peut être regardée comme une véritable galerie de ses tableaux. La voûte de la chapelle, louée par Lauzi (Storia della pittura, III, 125), représente les évangélistes et d'autres saints dans divers compartiments. Campagnola ne s'est pas borné à peindre; il a aussi gravé à l'eau-forte et en bois, soit d'après ses propres compositions, soit d'après celles de son maître. Les pièces les plus recherchées sont parmi les gravures à l'eau-forte: I. Une Pentecôte, pièce en rond, 1515. II. Une Vénus nue, de moyenne grandeur, 1517. III. Une Sainte Famille, datée de 1517, estampe de grande dimension. IV. Une Adoration des rois. V. Un Paysage dans le fond duquel on voit un char trainé par des bœufs. VI. Jupiter et Calisto, d'après Titien. Ces trois derniers morceaux sont à peu près de la même grandeur que

le n° III. Les trois pièces suivantes ont des dimensions plus petites. VII. Le denier de César. VIII. La guérison des malades. IX. La parabole du mauvais riche et de La

sare, trois planches en travers. Parmi les pièces gravées en bois, on distingue: : X.Une Sainte Famille où la Vierge allaite l'enfant Jesus, pièce de dimension moyenne, et dix-sept grandes estampes représentant : XI. Le massacre des innocents, 1517. XII. Saint Jérôme dans un paysage. XIII. Un autre Paysage au milieu duquel se trouvent groupés un soldat, une femme et des enfants. XIV. Trois enfants, dont l'un est assis et regarde un chien qui ronge un os. XV. Enfin Pharaon submergé dans la mer Rouge, suite de 12 belles planches d'après le Titien, signées Dominique delle Greche, 1549. Campagnola, âgé de soixante-huit ans, conservait tout le feu de sa jeunesse, et un coloris dont peu d'artistes ont approché. Plusieurs de ses estampes. sont signées, d'autres ne portent que les initiales ou les premières syllabes de son nom. La liste qu'en a donnée Huber, Manuel des curieux, III, 54, et d'après lui Baverel, Notices sur les graveurs, I, 146, est loin d'être complète. Il mourut en 1550, non à Venise, comme le dit Huber par distraction, mais à Padoue, puisqu'il ajoute que ce grand artiste fut inhumé dans l'église Saint-Antoine, près des Campagnola ses ancêtres. B-Net W-S.

CAMPAN (JEANNE - LOUISEHENRIETTE GENEST), institutrice célèbre, vit le jour à Paris, le 6 octobre 1752. Son père, qui était premier commis au département des affaires étrangères, songea de bonne heure à la produire à la cour. Pour

y parvenir, il crut devoir, en donnant des talents à sa fille, suppléer à ce qui lui manquait du côté de la naissance. Une éducation à-la-fois brillante et solide cultiva les dispositions précoces de la jeune personne. La musique et les langues étrangères eurent surtout de l'attrait pour elle. Goldoni expatrié lui donna des leçons d'italien; Albanèse fut son maître de chant; Rochon de Chabannes, Duclos, Thomas, Barthe, Marmontel, l'initièrent, par leurs conseils et leurs critiques, à l'art difficile de la déclamation et de la lecture. Bientôt des amis obligeants prononcèrent en cour le nom de Mlle Genest; et des dames influentes obtinrent pour elle la place de lectrice de Mesdames, filles de Louis XV. Il faut lire dans ses Mémoires l'émotion craintive qui l'assaillit quand, dévenue habitante du palais de Versailles, elle vit pour la première fois se dérouler à ses yeux la splendide étiquette et la magnificence du trône. Elle avait alors quinze ans. Une fois ce prestige dissipé, la nouvelle lectrice, tout en s'applaudissant d'appartenir à la cour, sentit vaguement que sa position avait peu d'attraits pour une personne de son âge, et répondit fort peu à l'idée qu'on se faisait dans le monde de la vie de Versailles. Il y avait l'infini entre les appartements de Louis XV et ceux de Mesdames: autant la cour du monarque était frivole, gaie et voluptueuse, autant celle des dévotes princesses ses filles était monotone, silencieuse et sombre. C'était tant mieux peut-être pour Mile Genest. Quoique également attachée par son titre aux trois princesses, elle se trouvait plus spécialement sous les yeux de Madame Victoire. Des journées entières se passaient à lire auprès de cette

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princesse qui travaillait dans son cabinet, et qui se croyait obligée de veiller sur cette jeune fille comme une mère sur son enfant. Le mariage du dauphin, depuis Louis XVI, avec Marie-Antoinette ( en 1770), vint jeter un peu de mouvement dans cette atmosphere d'ennui. Jusquelà Me Genest n'avait eu que d'impuissantes ou tièdes protectrices dans Mesdames, qui, d'ailleurs, se seraient reproché de perdre cette jeune colombe, en la laissant prendre son essor dans d'autres régions de la cour. Louis XV même l'avait à peine remarquée, quoique Thabitude, 'nsage, l'étiquette, l'amenassent de temps à autre chez ses filles. Un jour, suivant le récit de notre héroïne, en passant dans les appartements de Mesdames, pour se rendre à la chasse, le roi s'arrête en face d'elle: « Mile Genest, on assure que vous êtes fort instruite, que vous savez quatre ou cinq langues étrangères. Je n'en sais que deux, Sire.Lesquelles? l'anglais et l'italien. Les parlez-vous familièrement?Oui, Sire, très- familièrement.En voilà bien assez pour faire enrager un mari. » Et le roi continue sa route en riant. Ces mots sont bien dans le caractère de Louis XV: mais de cette allocution de deux minutes, oubliée par le prince aussitôt que faite, quoique non oubliée par la vanité féminine de Mme Campan, ne résultait rien pour Mile Genest. L'arrivée de la jeune dauphine vint préparer un changement à son sort. Sans se brouiller avec aucun parti à la cour, la fille de Marie-Thérèse dut se rapprocher plus souvent de ses tantes que des petits appartements où trônait la favorite, et en même temps elle y apporta un peu de gaîté. La conformité de goûts et

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