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l'auteur du Dictionnaire des anonymes. La plupart des pièces de la procédure intentée aux comtes d'Egmont et de Hornes ont été rassemblées dans un Supplément à l'histoire de Strada, Amsterdam, 1729, 2 vol. in-12. J.-F. Foppens, dans une Bibliothèque historique des Pays-Bas, conservée en manuscrit à la Bibliothèque de Bourgogne, dit que ce recueil a été imprimé à Bruxelles chez P. Fop. pens, et qu'il a été tiré de papiers appartenant au conseiller Wynants. Barbier affirme l'éditeur de ce recueil est Jean Dubois, mais il a pris le procureur-général du conseil des troubles, en 1567, pour l'éditeur d'un livre imprimé en 1729. II. Ars Costeriana (V. COSTER, tom. X). Camberlyn favorise naturellement les prétentions d'Harlem que nous avons suffisamment réfutées et qui, plus tard, ont trouvé un intrépide champion dans M. Jacques Koning, commis greffier au tribunal d'Amsterdam. Cet homme instruit avait commencé par douter, comme Meerman, mais bientôt fasciné par un patriotisme malentendu, quoique respectable, trompé par quelques apparentes découvertes et séduit surtout par le plaisir de donner de la consistance à un paradoxe, il composa en hollandais une dissertation sur l'origine de l'imprimerie, laquelle fut couronnée à Harlem en 1816, traduite et abrégée en français en 1819, Amsterdam, in-8° de VIII et 180 p., avec 7 planches. La même année M. J. Scheltema, mécontent d'une assertion des rédacteurs de la Galerie des contemporains, à Farticle de M. S. Koning, leur adressa une lettre de VIII et 40 pp., toujours dans l'intérêt du prétendu Coster. Ce mên:e sujet fut encore l'objet d'une

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correspondance publique entre les deux amis, Koning et Scheltema (Vier brieven, etc., Harlem, 1823, in-8 de 37 pages). Les Hollandais se sont trop avancés pour reculer, et rien de plus inutile que ce qu'ont dit pour montrer leur erreur, MM. F.-A. Ebert, F. Lehne, J.-F. Lichtenberger, C.-A. Schaab et d'autres, puisque, en 1829, M. le baron de Westreenen Van Tielland n'a pas manqué d'adopter le dogme formulé par M. Koning. M. J.-F. Lichtenberger qui, en 1825, a donné un résumé très-clair de toute la querelle (Strasbourg, in-8° de 100 pag. avec planch.), n'a point parlé de l'opinion communiquée à l'institut d'Amsterdam en 1812 (Voy. BILDERDYK, LVIII, 255). Ce profond philologue, ce grand poète, traitait ce sujet sous un point de vue nouveau, et ramenait la question à d'autres termes qu'on ne l'avait fait avant lui. Il ne trouvait en effet dans la découverte de l'imprimerie qu'une simple application ou un nouvel emploi de l'ancienne écriture encaustique en lettres d'or et d'argent sur le parchemin, de laquelle on s'est servi au moyen-âge et avant ce temps-la, sans que l'idée s'en soit jamais perdue ou qu'on ait cessé d'en faire usage. III. Eyckii immortali genio. L'histoire littéraire des frères Van Eyck doit être complétée par ce qu'a écrit sur ce sujet feu L.-A. de Bast (Voy. BAST, LVII, 270). IV. Bukelingi genio. Ce morceau est consacré à l'art d'encaquer le hareng, découvert, suivant l'opinion commune, par Beuckels (Voy. ce nom, tom. IV), auquel cependant M. Noël de la Morinière a contesté cette gloire, ce qui donna lieu à une vive polémique entre lui et M. Raepsaet, dans les Annales belgiques (avril, 1818, p.

380; décembre 1818, p. 423; août 1819, p. 99, ib., 116), polémique dont se railla le spirituel Hoffmann, quoique le sujet ne méritât point le ridicule. M. Belpain a acquis récemment la preuve que l'art d'encaquer le bareng (ou peut-être simplement de le saler, ce qui est bien différent) était connu à Ostende antérieurement à Beuckelz. On peut consulter aussi le Messager des sciences et des arts, livraisons 9 et 10 du 6 vol., p. 411. Depuis que Camberlyn était revêtu des insignes de la Légion-d'Honneur, il prenait le titre de chevalier d'A.mougies. Ce bon et excellent homme, qui n'avait que cette faiblesse, ne pouvait pardonner au roi des PaysBas de ne lui avoir pas accordé la croix du Lion-Belgique, et de l'avoir laissé simple juge du tribunal de première instance à Gand; aussi, malgré ses innocentes adulations prodiguées à la maison de Nassau, ne vit il pas sans plaisir la révolution de 1830, dont il n'obtint cependant ni place ni décoration. Les journaux hollandais ont fait plus d'une fois l'éloge de sa versification latine que la critique moderne trouverait certainement trop mythologique, si elle daignait s'en occuper. R-F-G. CAMBIAGI (JOACHIM), historien, né en Toscane en 1740, entra dès sa première jeunesse dans la carrière ecclésiastique à laquelle il renonça plus tard. Il avait profité de son séjour à Florence pour acquérir des connaissances fort étendues, et il s'y était marié très-avantageusement. Il s'associa ensuite avec Gaetano Cambiagi, célèbre imprimeur florentin, pour la publication des ouvrages les plus estimés de la littérature italienne. A cette époque l'opinion publique en Italie était vivement préoccu

pée de l'insurrection de l'île de Corse; et plusieurs personnes, par sympathie ou par intérêt, secondaient les insurgés dans leur entreprise. Cambiagi fut du nombre de ceux qui répandirent les manifestes de la nation corse contre les Génois, et qui entretinrent des relations suivies tant avec le général Paoli qu'avec les chefs de l'insurrection, qui se trouvaient alors momentanément en Toscane. Il est donc à présumer que c'est à cette circonstance que nous sommes redevables de l'Histoire de Corse, publiée par Cambiagi à Florence dans les années 1770-74, 4 vol. in- 4o. Cependant nous sommes obligés d'avouer qu'il n'a guère mis à profit les ressources qu'il avait à sa disposition, car son ouvrage est écrit sans verve, sans ordre, sans ensemble; et il est tout-à-fait dépourvu de critique et de philosophie, rempli de détails erronnés et minutieux qui tiennent la place d'évènements importants, que l'auteur a passés sous silence. Le seul mérite, à notre avis, qui distingue cette histoire est d'y avoir inséré une foule de documents et de pièces justificatives du plus grand intérêt, qu'on chercherait en vain ailleurs et qui jettent un grand jour sur les faits contemporains. Cet ouvrage donna lieu à des critiques aussi justes que sévères, surtout de la part des Corses éclairés qui trouvaient que Cambiagi, en abrégeant la narration de leur historien national Filippini, lui avait ôté son caractère de naïveté ; et qu'en rapportant les évènements récents, il s'était écarté de la vérité, altérée par les récits d'hommes passionnés qui y avaient pris part. Ces observations obtinrent un plein succès auprès de Cambiagi qui s'empressa de réunir tous les mémoires inédits, re

latifs à l'histoire de Corse, et recueillit une foule de matériaux, pour refaire son livre sur un plan mieux conçu, où le style se serait élevé à la hauteur du sujet qu'il voulait traiter. Mais une mort prématurée l'empêcha de donner suite à ce louable dessein. Avec son Histoire de Corse, Cambiagi mit au jour le premier volume d'une Histoire de Sardaigne, Florence, 1775, in-4°. Ce volume, le seul qui ait paru, s'étend depuis la conquête de cette île par les Romains jusqu'à l'année 1457. Cette production n'est guère meilleure que la première. C'est une compilation dépourvue d'intérêt et de mérite, et bien digne de l'oubli auquel elle est depuis long-temps condamnée. Cambiagi avait un cœur excellent. Aussi généreux qu'obligeant, il s'était déclaré le protecteur et l'ami des réfugiés corses, et il les aidait de ses conseils et de sa bourse. Il a souvent élevé la voix pour défendre, contre les vexations de quelques agents subalternes du gouvernement toscan, ces victimes d'une cause aussi noble que malheureuse. Il mourut à Florence au commencement de ce siècle. G-RY. CAMBINI (JOSEPH), compositeur de musique, uaquit à Livourne vers 1740. Après avoir étudié son art à Bologne sous le celèbre père Martini, il alla se perfectionner à Naples où il donna ses premiers essais. Il y devint amoureux d'une jeune personne qu'il enleva avec l'intention de l'épouser; mais, s'étant embarqué avec elle pour la France, il fut pris par des pirates qui l'attachèrent au mât, violèrent en sa présence sa maîtresse qu'il avait respectée, et les conduisirent sur les côtes de Barbarie où il fut sépare d'elle. Devenu libre par rachat ou par évasion, il voyagea en

Italie, en Allemagne, tint se fixer à Paris vers 1770, et y acquit bientôt la réputation de l'un des plus habiles violonistes de l'époque, et de compositeur non moins agréable que fécond pour la musique instrumentale. Il donna aussi une idée avantageuse de son talent pour la musique religieuse par des oratorios et des motets, qui furent exécutés au concert spirituel et au concert des amateurs, entre autres, en 1774, l'oratorio du Sacrifice d'Abraham, dont il avait aussi composé les paroles; en 1775, l'oratorio de Joad, et un Miserere à grands cheurs. Enhardi par ces succès Cambini voulut s'essayer dans la composition dramatique et remit en musique un ancien opéra, les Romans, composé des actes la Bergerie, la Chevalerie et la Féérie; mais cet ouvrage froid et insipide inspira mal sa muse lyrique, et la pièce jouée à l'Opéra, en 1776, n'y obtint que quatre représentations. Cambini fit aussi pour ce théâtre des airs nouveaux dans les Fêtes Venitiennes, et composa trois grands opéras: Aleméon, Alcidas, présentés en 1789 et non reçus, et Armide, qu'il n'osa pas risquer après celle de Gluck. Il ne fut pas plus heureux au Théâtre-Italien où il donna, en 1779, Rose d'amour et Carloman, drame lyrique en trois actes, paroles de Dubreuil, dont le style bizarrement gaulois nuisit au succès de la musique. Cet ouvrage ne réussit guère mieux à sa reprise en 1789. Cambini découragé se borna pendant quelques années à publier des

uvres de musique instrumentale. Ses Symphonies et surtout ses Quatuors concertants, d'un chant aimable et d'une facture correcte, furent trèsgoûtés dans un temps où les chefsd'œuvre d'Haydn étaient à peine

connus en France, et où les ouvrages de Pleyel, son élève, n'avaient pas encore paru. Lors de l'établissement du théâtre des Petits- Comédiens du comte de Beaujolais, en 1785, Cambini fut chargé d'examiner les partitions des opéras présentés, ainsi que les sujets qui se proposeraient comme chanteurs ou musiciens, et il remplit les mêmes fonctions au théâtre Louvois où il suivit, en 1791, l'entrepreneur de celui de Beaujolais qui venait de tomber. Cambini donna à ces deux spectacles plusieurs opéras dont la plupart furent très-applaudis et restèrent au courant du répertoire: la Croisée, en deux actes, 1785; les Fourberies de Mathurin, en un acte, 1786; Cora, ou la Prétresse du soleil, en trois actes, paroles de Gabiot, 1787, reprise en 1790; Adèle et Edwin, en trois actes, 1789; les deux Frères, ou la Revanche, en trois actes, paroles de Dubuisson, 1790; Nanthilde et Dagobert, en trois actes, paroles de Piis, 1791, opéra dont la musique expressive et savante réussit beaucoup; enfin, en 1793, les trois Gascons, en un acte, dont Cambini avait fait les paroles et la musique. La faillite du théâtre Louvois, l'année suivante, le laissa dans l'embarras, et sa gourmandise, sa voracité auraient promptement épuisé sa bourse, si le riche fournisseur Armand Séguin (Voy. ce nom, au Supp.) ne fût venu à son secours. Pour ne pas humilier Cambini, il le chargea de diriger les concerts qu'il donnait chez lui, de composer une partie de la musique qu'on y exécutait, quatuors, quintettes, symphonies, etc.; et il lui allouait pour cela un traitement annuel de trois ou quatre mille francs. Cette ressource ayant manqué à Cambini

il

au bout de quelques années, il tomba dans le dénuement le plus absolu. Quoique d'un caractère sérieux, avait de l'esprit, il était aimable en société et prévenant avec les personnes qui lui plaisaient, surtout avec celles qui lui prêtaient de l'argent; mais, ses demandes devenant fréquentes et importunes, il se vit fermer toutes les portes. Comme il avait le travail facile et l'imagination féconde, il se soutint encore en composant un grand nombre d'œuvres musicales dans tous les genres (même des contre-danses), publiées sous le nom des musiciens qui les lui payaient, et dont il imitait parfaitement le style et la manière. On a dit qu'il fut réduit à se faire recevoir comme bon pauvre à Bicêtre, où il portait l'babit de la maison, quoiqu'il enseignât la musique aux détenus; mais rien ne prouve qu'il ait été admis et qu'il soit mort à Bicêtre; les registres n'en font aucune mention. Suivant une autre version, des chagrins domestiques, occasionés par un mariage avec une femme beaucoup plus jeune que lui, rendirent sa vieillesse aussi malheureuse que l'avait été sa jeunesse. Il se retira en Hollande, vers 1810, et il n'existait plus en 1818. On ignore la date et le lieu de sa mort; et l'on présume qu'elle n'a pas été naturelle. Cambini a publié une Méthode de violon, une de flute, une de flageolet; cinq douzaines de symphonies, douze douzaines de quatuors concertants, pour violons, alto et basse; plusieurs œuvres de trios, de duos, tant pour le violon que pour piano, flute et violoncelle; divers solfèges d'une difficulté duelle, pour l'exercice du phrasé, du style et de l'expression, avec des remarques et une basse chiffrée. On lui attribue aussi un Traité de compo

gra

sition qui peut-être est resté manuscrit. Enfin il a publié dans la Gazette musicale de Leipzig, année 1804, un article sur la musique instrumentale en quatuor, ei dans l'Almanach des Muses de 1806 une assez longue pièce de vers adressée à M. Lesueur, pour le féliciler sur le succès de son opéra d'Ossian, ou les Bardes. C'est de Cambini qu'est ce distique sur Haydn (Voy. ce nom, tom. XIX), dont il fut l'élève en Allemagne, et dont il a fait connaître et apprécier la musique en France :

Il marche toujours seul, sa muse a su tout peindre; N'imitez pas, créez, vous qui voulez l'atteindre. A-T.

CAMBLETTE, roi de Lydie, appelé Camblite par Nic. de Damas, Cambusis par Eusthate, et Cambete par Elien, régnait à une époque reculée dans la nuit des premiers temps historiques. Xanthus et les écrivains qu'on vient de citer racontent que ce prince était tourmenté d'une faim si horrible, qu'une nuit, en dormant, il dévora la reine sa femme. Surpris à son réveil de ne plus trouver de la princesse adorée qu'un bras, triste reste épargné par sa voracité, il saisit son épée, courut à la place publique, apostropha les Dieux, et se donna la mort en présence de ses sujets, qui furent peu touchés sans doute de la fin tragique de ce roi anthropophage. Et c'est ainsi qu'autrefois on écrivait l'histoire! Un roi qui mange, en dormant, tout un corps de femme, moins un bras, dans un seul repas nocturne; et une femme qui, mordue, mâchée, avalée, ne dit rien, et ne jette pas des cris à éveiller le mari qui, sans le vouloir, la dévorait! (Voy. les Recherches sur les rois de Lydie, par l'abbé Sévin, dans les Mémoires de

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l'académie des belles lettres, tom. V, p. 244.) V-VE.

CAMBON (JOSEPH), Conventionnel, né le 17 juin 1756 à Montpellier, y exerçait la profession de négociant lorsque la révolution éclata. En sa qualité de protestant, il applaudit aux doctrines qui préludaient par proclamer la liberté de tous les cultes. Son zèle le nouvel ordre de choses le fit nommer officier

pour

municipal en 1790, et un peu plus tard député à l'assemblée législative par le département de l'Hérault. C'était un homme à vues courtes, travailleur, probe, infatigable et ennuyeux parleur, au demeurant tenant pour article de foi qu'il était un aigle aigle en finances. Il faut dire que, si quelques personnes eurent la bonhommie de l'en croire sur parole, d'autres au contraire imaginèrent de remplacer les expressions vulgaires, ruiner, dilapider, bouleverser, par le mot de camboniser les finances. La juste appréciation des talents de Cambon se trouverait entre ces extrêmes. Ni les connaissances ni la capacité ne lui manquaient: mais d'une part il avait du narcotique dans sa voix solennelle et son accent méridional; de l'autre la république avait besoin de trop d'argent pour suivre les sages conseils de Cambon, et Cambon ne pouvait pas donner à la république l'argent qu'il lui fallait pour vaincre les obstacles que de toutes parts on opposait au rapide monnayage des ressources nationales, pour prendre et punir les dilapidateurs, créer et aviver la confiance qui décuple la puissance pécuniaire. Les funestes résultats des mesures financières de la révolution ne doivent donc, sous aucun rapport, être imputés à Cambon, auquel on dut au contraire quelques heureuses précautions, quel

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