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e re connaître à qui il appartien a dra, que je n'ai pas manqué d'insister, sans présenter pourtant au cune demande officielle. Cett lettre mit les cinq directeurs dans grand courroux. Ils firent c aussitôt toute espèce de relatioarec le comte Carletti, et lui eruignirent de se retirer sans délai au territoire de la république (2); et le ministre Charles Lacroix fut chargé d'informer le grand - duc de Toscane que son envoyé avait essentiellement manqué à ses devoirs en se permettant de vouloir rendre de préten dus devoirs à une personné que les lois constitutionnelles de la république ne considéraient que comme un individu isolé et sans qualité... Obligé de quitter la France, le comte retourna dans sa patrie, où le grandduc ne parut pas mécontent de să conduite; mais, craignant de s'exposer au ressentiment du gouvernement français, ce prince se garda de l'employer; et il s'en garda bien da vantage encore lorsque, dès l'année suivante, le général Bonaparte enva hit l'Italie (Voy. FERDINAND de Toscane, au Supp.). Réduit ainsi à vivre dans la retraite, Carletti mourut le 11 août 1803. M-Dj.

cette cérémonie, selon l'usage de ce temps-là, par l'accolade fraternelle que l'envoyé toscan reçut au milieu de nombreux applandissements. It resta ensuite à Paris comme ministre de Toscane, et fut comblé de beaucoup d'égards par le nouveau gouvernement. Mais cette faveur dura peu (1); Carletti se souvint qu'il était Penvoyé d'an prince autrichien et que la fille de Louis XVI, cousine de son souverain, était captive dans la prison du Temple. Ayant appris que cette princesse allait être remise à l'Autriche, il crut qu'il était de son devoir de ne pas la laisser partir sans lui présenter ses compliments, et il en demanda la permission au ministre de l'intérieur. La lettre qu'il écrivit à cette occasion est très-remarquable, si l'on se reporte au temps et aux circonstances dans les quelles elle fut écrite: «< Comme seul << ministre étranger en France, disait-il, qui représente un souverain parent de la susdite fille de « Louis XVI, je crois que si je ne « cherchais par des voies directes « à faire une visite de compliment à la prisonnière illustre, en présence de tous ceux qu'on jugerait à « propos d'y admettre, je m'exposerais a à des reproches et à des tracasseries, « d'autant plus qu'on pourrait sup« poser que mes opinions politiques « m'ont suggéré de me dispenser de <cet acte de devoir... Au reste « quelle que soit la détermination a du gouvernement français, je la « respecterai sans murmure, et je « me permettrai seulement de fai

(1) Pendant son séjour dans la capitale, le comte Carletti fit parade de ses sentiments patriotiques; c'etait une ruse de diplomate. Presque republicain dans les cercles politiques, il redevenait homme de cour dans l'intimité de quelques dames aumables qui avaient en un rang.

CARLIER (NICOLAS-JOSEPH), né à Busignies près de Cambrai, le 20 juillet 1749, mourut à Valenciennes en 1804. Fils d'un agriculteur qui faisait aussi le commerce des toiles, il prit l'état de son père;

(2) On blàma généralement cette mesure da
Directoire, comme puérile et impolitique. Te

longue note explicative et apologétique, it
sérée au Moniteur et revêtue de la signature
Lenoir-Laroche, ne fit pas revenir le pub
de l'opinion qu'il s'était formée sur cette affaire.
Le comte Carletti fut vivement affecte de so
renvoi. Aussi écrivait-il à un des conseillers de
légation « J'ai vu souvent la mort de pres.
« avec quelque courage. Je n'en ai point pour
« supporter le coup qui me frappe. » Lettre du
je nov. 1799.

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mais il consacrait tous ses loisirs à l'horlogerie, à la menuiserie et à l'ébénisterie. A la mort de son père il se trouva tuteur de trois enfants en bas âge, et fut obligé de consacrer tous ses instants aux intérêts de sa famille. Après s'être marié il vint s'établir à Valenciennes et remonta son atelier de mécanique, d'où sortirent des ouvrages d'un poliet d'un fini parfaits, tels que des pendules à carillon ou organisées, des pianos, etc. Pendant le siège de Valenciennes en 1793, Carlier se signala par son courage et son adresse: un jour, dans le fort du feu de l'ennemi, il s'aperçut qu'une écluse venait d'è tre brisée par la bombe dans le faubourg de Marly; malgré la force du courant, il se fait descendre dans la rivière, suspendu sous les bras par des cordages, demande des paillasses, des sacs à terre, les place, et ne sort de l'eau qu'après que tout est bouché ce qui préserve la ville d'une inondation. Il fut chargé quelque temps après de l'établissement d'un arsenal dans la maison des chartreux de Bruxelles. Les ateliers furent terminés en six mois. Rentré dans ses foyers, il se livra de nouveau à la partie de la mécanique qui lui était si familière. Il conçut, entreprit et exécuta une machine tout entière en cuivre, propre à filer la laine; il y avait cinq ans qu'il y travaillait quand la mort l'enleva. Car=lier avait toujours ouverts, dans son atelier, les volumes de l'Encyclopédie qui contiennent les planches -de la mécanique. A. B-T.

CARLISLE (FRÉDÉRIC HOWARD, comte de), né le 28 mai 1748, succéda, dès sa ouzième année, aux titres et à la fortune de son père. H fit ses études au collège d'Eton où commencèrent ses liaisons avec lord Mor

la poésie

peth, et où son talent pour le fit remarquer. Il entreprit ensuite, selon l'usage des Anglais, le voyage continental de rigueur, et revint à sa majorité prendre possession de son siège dans la chambre haute. Il disputait alors à Fox la palme de l'élégance, de la fashionabilité; et ces passe-temps juvéniles ne l'empêchaient pas de s'occuper d'affaires sérieuses. L'instruction et la facilité qu'il montra dans la chambre des pairs le firent distinguer: George III le nomma membre du conseil - privé et trésorier de sa maison. Lorsque les querelles entre les colonies américaines et la métropole éclatèrent la modération avec laquelle lord Carlisle avait vu les évènements dès leur origine, le fit choisir, en 1778, comme chef de la seconde députation envoyée pour essayer une conciliation. Mais chaque jour accroissait les prétentions des colons. La mission de Carlisle et de ses deux collègues, Johnston et Eden (depuis lord Auckland), n'eut aucun succès, malgré l'habileté que déployérent les négociateurs. Au reste on peut douter que le ministère complåt vraiment sur l'acceptation de ses propositions, et il est permis de croire que le véritable but des commissaires était moins de négocier que d'observer et dé semer la discorde. Sous ce double

rapport leur voyage ne fut pas sans fruit. De retour en Angleterre Carlisle accepta la place de lord lieutenant du district oriental (East Riding) du comté de York, qu'en octobre 1780 il quitta pour le poste bien autrement important de viceroi d'Irlande. Le séjour qu'il fit dans cette île fut de trop courte durée pour que son administration pût produire de grandes améliorations. D'ailleurs,

tout en y montrant de bienveillantes intentions quant au redressement des abus et au soulagement des maux individuels, il ne cessa pas d'être l'ami du gouvernement bien plus que celui de l'Irlande. Dans les parlements irlandais il s'exprimait constamment en faveur de la prérogative britannique, et lorsqu'il fut rempla cé dans la vice-royauté, en avril 1782, il travaillait à faire adopter le rapport du statut de George Is qui garantissait à l'Irlande une existence législative indépendante. Il n'en reçut pas moins, à son départ pour l'Angleterre, le vote ordinaire de remercîments de la chambre des communes d'Irlande, pour la sagesse de son administration. Ce qui faisait ainsi rentrer Carlisle dans la vie privée, c'était la chute de lord North amenée par la solution désastreuse de la guerre d'Amérique. Quelque temps après pourtant, lors des mutations qui suivirent la mort du marquis de Rockingham, il fit partie du cabinet en qualité de lord du sceau-privé. Mais il ne garda cette position que peu d'années. En 1789, dans les discussions relatives à la régence, il se déclara contre l'opinion du premier ministre (Pitt), en faveur du système qui déférait la régence à l'héritier présomptif de la couronne, et qui en conséquence déclarait inutile et même anti-constitutionnelle l'intervention du parlement dans le choix d'un régent. Cette opposition au système de Pitt éclata plus vivement en 1791, à l'occasion du message de la couronne annonçant que l'Angleterre allait l'Angleterre allait armer pour arrêter les envahissements de la Russie, et faire signer la paix entre cette puissance et l'empire ottoman. Lord Carlisle, avec beaucoup d'acrimonie, développa la thèse qu'il était impossible à la chambre de sa

voir si le ministère comptait secourir la Porte, ou mettre à exécution quelques autres de ses plans; et de cette allégation générale il en vint à critiquer tout le système des relations extérieures. Il ne montra pas des dispositions moins hostiles lorsque lord Porchester (9 avril 1791) déposa sur le bureau de la chambre haute trois motions tendant à terminer la guerre qui s'était engagée entre la compagnie des Indes et le nabab d'Arcote, à l'occasion de la vente de deux forts par la compa guie hollandaise des Indes au radjah de Travancor. En soutenant ces résolutions, Carlisle avança que toute nouvelle guerre dans les Indes serait impolitique et immorale, et qu'au lieu d'attaquer le Maïssour, la GrandeBretagne devait toujours voir dans Tippoo son allié naturel, et dans les Mahrattes seuls des ennemis. Toutefois il se crut obligé d'ajouter que rien, dans toutes ces critiques, n'était dirigé contre lord Cornwallis qu'il avait engagé, lui tout le premier, à se charger du gouvernement des Indes. L'année suivante il appuya la motion de lord Porchester, à dessein de censurer la conduite du ministère qui avait continué ses armements contre la Russie. Il fut aussi l'antagoniste du bill qui proposait un aména gement à plus longue période, pour les bois de haute-futaie de la ForêtNeuve dans le comté de Southampton, et prétendit que cette mesure avait pour but, non pas la formation d'une réserve pour la marine, mais quelque marché dont le secrétaire au trésor n'ignorait pas le mystère.... Vers la fin de l'année, Carlisle se rapprocha des ministres, ou du moins se tint dans cette espèce de tiers-parti qui semblait ne faire cause commune avec eux qu'à la vue des

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excès de la révolution française. Le 26 déc. 1792 il votait en faveur de l'alien bill, puis ajoutait que si jadis, et plus d'une fois, il avait souhaité un changement de ministère, il ne le souhaitait plus; car un ministère nouveau débuterait par entamer des négociations avec la France, et quoi de plus impolitique dans la circonstance actuelle! Le 1er fév. suivant, propos d'un message gouvernemental, annonçant l'augmentation des forces militaires, il se récria contre ceux qui s'opposaient aux demandes ministérielles. En 1794, l'anniversaire du 21 janvier lui fournit une occasion de répéter cette profession de foi; et bientôt il s'y montra fidèle en s'opposant à la motion du marquis de Landsdown, dont le but étail de traiter avec la France. Le 22 mai il se déclara pour la suspension de l'habeas corpus, et il l'appuya derechef par un discours le 3 février suivant. Dans l'intervalle, il avait eu lieu de dire toute son opinion sur l'intervention en tière gouvernementale d'une nation chez une autre; et il avait exprimé des principes dont personne ne conteste la vérité, mais dont on refuse souvent l'application. Les craintes d'une seconde invasion de l'Irlande par les Français excitèrent encore sa verve au commencement de 1797; mais en appuyant les mesures du ministère il censura la nég'igence de l'amirauté, à laquelle il n'avait pas tenu que l'audacieuse expédition de Hoche ne mît l'Irlande en feu. Il fut aussi amer, le 3 mai suivant, en blåmant le silence que le gouvernement jugeait à propos de garder sur les circonstances de la rebellion des matelots. Ces reproches, assez justes du reste, quoique I'babileté supérieure qui avait pré

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sidé à l'expédition de Hoche et à la ligue des Irlandais - unis expliquât assez comment le ministère britannique s'était trouvé en défaut, témoignaient de l'impatience avec laquelle Carlisle attendait sa rentrée au cabinet. Pitt, afin de le faire patienter, l'avait décoré de l'ordre de la Jarretière; mais cette faveur datait déjà de quatre ans, et Carlisle n'était toujours que simple membre de la chambre haute. En 1799 il appuya la réunion de l'Irlande, réunion que tant de secousses rendaient nécessaire, mais qui seule était loin de pouvoir cicatriser tant de plaies saignantes. En 1800 il se prononça contre les ouvertures de paix que le gouvernement consulaire venait de faire à la Grande-Bretagne : « Ce « n'est pas ici, dit-il, une guerre co« loniale, ce n'est pas une guerre d'opinion; c'est une guerre de principes, guerre à nos lois, à nos libertés, à notre religion, à nos pa<< trimoines accepter la paix avant qu'une pleine sécurité renaisse pour << tant de biens qui doivent nous être « précieux, serait la ruine de l'Angle« terre. Puis, toujours mécontent du cabinet, il ajoutait : « J'ai une haute idée de messieurs les ministres, mais qu'ils ne viennent pas jeter sur nos épaules le fardeau de la responsabilité qui doit peser sur les leurs.»> Ceci pouvait se traduire en ces termes: « Qui n'a point les bénéfices ne doit point avoir les charges. » Personne ne s'y méprit. Un nouveau bill pour la suspension de l'habeas corpus trouva en lui un champion,

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quoique, dit-il, les effroyables principes qui ont nécessité cette me

sure sommeillent maintenant.» L'année suivante, lorsque Pitt céda la place au ministère Addington, Carlisle, que ses antécédents éloignaient

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plus que jamais de l'administration, se porta le défenseur du nouveau système, et tandis que chacun commentait à son gré les articles du traité d'Amiens, il fixa plus particulièrement son attention sur un point de ce traité, l'omission des intérêts du stathouder. I fit la motion d'une adresse au roi sur ce sujet, et il la retira sur l'assurance donnée par le gouvernement que la maison d'Orange obtiendrait une satisfaction. Le 19 avril 1804 il déposa sur le bureau une autre motion, dont l'objet était de supplier Sa Majesté de donner au parlement communication des instructions que son ministère, avant message où il annonçait la rupture avec la France, avait expédiées aux officiers commandant les forces navales de l'Angleterre dans les IndesOrientales; et les développements qu'il donna pour motiver cette résolution amenèrent une majorité contre l'administration. Ce fut en quel que sorte le dernier coup que l'opinion pittiste porta au ministère d'intérim. Pitt et ses amis remontèrent plus puissants que jamais au pouvoir qu'ils savaient n'avoir quitté que momentanément, et pour laisser la Grande-Bretagne reprendre baleine et renouer à loisir des coalitions sans lesquelles il lui était impossible de lut ier. Carlisle n'eut point de part à la distribution des portefeuilles. Il se remit alors à faire, tout en adhérant au système général du nouveau ministère, de petites critiques de détails. Le 15 janvier 1805, en approuvant la guerre faite à l'Espagne, fit entendre qu'il ne trouvait pas irréprochable la manière dont elle était conduite. Il s'éleva ensuite contre la demande beaucoup trop leste que faisait le ministère d'une suspension de l'habeas corpus pour l'Ir

lande. Le 20 juin, en appuyant l'a mendement que le comte de Carysfort introduisait dans l'adresse de remerciments au roi, h propos des communications qu'il avait données aux chambres sur ses relations avec les puissances étrangères, il se prononça en termes très-vifs contre les négligences de l'administration de la guerre et lui reprocha les échecs survenus aux Indes. Lors de l'accession de Fox au pouvoir après la mort de Pitt, Carlisle chercha d'abord à se rapprocher de cet ancien condisciple. Ce rapprochement n'était point un abandon de ses principes car la voie que sui vit Fox ne différait pas essentiellement de celle qu'avait frayée son prédécesseur, et les circonstances extérieures qui dominaient toute la situation ne permettaient guère d'en dévier. Carlisle, dont l'attachement au système de Pitt avait été si

le

loin d'une admiration aveugle, était donc bien voisin de Fox; et lorsque ce dernier, en prenant la direction des affaires, marcha sur les traces de son illustre prédécesseur, Carlisle appuya nouveau cabinet avec chaleur, et saisit l'occasion de l'entrée de lord Ellenborough an conseil pour exprimer son opinion sur les antagonistes des ministres. Mais Fox ne tarda pas à rejoindre Pitt au tombeau. Les mutations et les combi naisons qui suivirent ne furent par plus favorables à lord Carlisle, I continua de prendre la part la plus active aux délibérations de la cham bre des pairs. On l'entendit, à la de 1810, et au commencement 1811, insister sur l'urgence de d férer le suprême pouvoir à un régen et s'opposer à la clause qui eft inte dit pour quelque temps au régent faculté de créer des pairs. En ay

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