Imatges de pàgina
PDF
EPUB

1757, commença par étudier l'art de peindre le portrait sous la direction de son père qui était un artiste de quelque mérite. Mais bientôt sa vocation pour l'architecture se déploya si fortement que ses parents le confièrent aux soins de l'habile Novosielski. Sous la direction de ce maître, Capon, après avoir assisté à la construction du théâtre de l'opéra de Londres, dessina la salle de spectacle et quelques autres bâtiments des jardins du Ranelagh, et peignit un grand nombre de décors tant pour ceux-ci que pour l'opéra Ses relations lui firent connaître beaucoup d'Italiens, et en se perfectionnant dans leur langue il puisa dans ses conversations avec eux des notions sur le caractère des monuments d'Italie. Ces notions compensèrent en quelque sorte le tort qu'il avait eu comme artiste de ne point visiter la Péninsule, qui reste encore, en dépit des variations que la mode fait subir au goût, le plus beau musée d'architecture connu. Il faut ajouter que les occupations de Capon ne lui laissèrent guère le temps de ce voyage. Parmi ses ouvrages d'architecture, nous devons mentionner le beau théâtre qu'il éleva pour lord Alborough à Belan-House (comté de Kildare), en 1794; mais ce qui lui assure un rang des plus élevés, ce sont surtout les décors magnifiques dont il enrichit les théâtres de DruryLane et de Covent-Garden. Le célèbre acteur Kemble, qui présidait par luimême au premier de ces deux établissements, s'était proposé d'opérer une révolution scénique dont son génie supérieur embrassait simultanément toutes les parties; et, pour arriver à ce grand but, il fallait élever, élargir les idées, rectifier, épurer le goût du public. Entrant dans les mêmes vues, Capon seconda son

ami de la manière la plus utile, el l'on peut dire sans exagération que personne plus que lui, parmi les entours de Kemble, ne put s'attribuer une aussi large part dans les améliorations que l'art dramatique reçut à cette époque. Rien de plus beau comme art, rien de plus fidèle comme imitation que les décors de cet architecte. Cette fidélité qu'il poussait au plus haut degré n'était pas chose vulgaire et facile. Capon partait de ce principe, bien simple en théorie, mais sujet à beaucoup de difficultés dans la pratique, qu'un lieu quelconque, palais ou prison, campagne ou place publique, doit être représenté par le décorateur tel qu'il existait à l'époque à laquelle l'auteur dramatique place son action. Or, après des siècles écoulés, il peut se faire que la physionomie du pays ait subi des changements graves; et des monuments souvent il ne reste que des ruines. Tel a presque toujours été le cas pour les décors de Capon. Dans ces occasions, ce qui subsiste encore des débris d'un monument, et ce qu'on peut recueillir de renseignements descriptifs dans les écrits du temps et quelquefois par des plans ou des dessins, voilà les seules ressources que l'artiste ait à sa disposition. Les travaux continuels de Capon et la disposition particulière de son esprit lui avaient donné une connaissance si profonde de l'ancienne manière d'être des hommes et des choses; il la sentait si vivement, que, sur des bases fragmentaires, il reconstruisait magnifiquement par la pensée, et bientôt par le pinceau, les monuments et les sites qui n'existent plus. Si l'on veut comprendre comment Capon avait acquis ce tact divinatoire par lequel il ressuscitait les monuments anciens à l'aide de quelques pierres,

comme Cuvier à l'aide d'os épars reconstruisait le squelette, décrivait les formes et constatait la vie des races détruites, il faut savoir qu'il ne sortit jamais sans album et sans crayons, et qu'il esquissa dans sa vie peut-être dix mille vues de vieilles ruines ou de paysages animés par quelques fabriques. Chaque fois qu'il le pouvait, il prenait exactement les mesures des débris qu'il soumettait à l'investiga tion; et autant Carler, son ami, se montrait inexact et superficiel dans cette partie des recherches, autant Capon y mettait de soins minutieux et de méticuleuse fidélité. Capon mourut à Londres, le 26 septembre 1828. Il s'occupait alors des plans d'une église d'ordre dorique avec un portique tetrastyle et une coupole. Ses préférences pourtant n'étaient point pour l'architecture classique : amateur enthousiaste du genre improprement nommé gothique, c'est de ce dernier qu'il aimait à reproduire les masses imposantes, les colonettes, et les pointes qui s'élancent dans la nue. Peut-être est-ce par suite de cette circonstance qu'il fit plus de décors que de constructions. Ne pouvant donner la liste des décorations exécutées par Capon, nous nous bornerons à rappeler les plus remarquables. Ce sont : une salle du conseil du palais de Crosby pour la représentation de Jane Shore, 1794; une résidence baroniale du temps d'Edouard IV; l'hôtel Tudor du temps de Henri VII; le vieux Westminster, tel qu'il était il y a trois siècles; la cour de Londres dans son état primitif, pour Richard III. Malheureusement, le feu qui consuma le théâtre de Drury-Lane a détruit ces ouvrages, et les plus beaux monuments de Capon ne pourront plus être jugés par la postérité.

POT.

CAPPEL (GUILLAUME-FRÉDÉRIC), médecin, né à Aix-la-Chapelle, en 1734, devint professeur de médecine à Helmstædt et conseiller aulique du duc de Brunswick. Il mourut en 1800. Ses écrits sont : I. Programma de chirurgia usu in medicina, Helmstædt, 1763, in-4o, II. Programma de hypocausto anatomico cum Furno, ibid., 1770, in-4°. III. Medic. responsa, Altenbourg, 1780, in-8°. IV. Observationes anatomica, decas 1a, Helmstæd, 1783, in-4°. V. Disser tatio de spina bifida, Helmstædt, 1793, in-4°. Ce médecin a encore traduit du latin en allemand les Institutions de médecine de Boerhaave, avec des commentaires, Helmstædt, 1785-1794, 3 vol. in-8°. Il a aussi publié le 2 volume des observations anatomico-chirurgicales d'Heister, Rostock, 1770, in-4° ( en all.). — CAPPEL (J.-F.-L.), autre médecin allemand, né en 1759, mort en 1799, a publié un Essai sur le rachitisme (en all.), Berlin, 1787, in-8°, et a traduit de l'anglais en allemand, Recherches sur les moyens de prévenir la petite vérole, par Haygarth, Berlin, 1786, in8°. CAPPEL (Louis-ChristopheGuillaume), professeur de médecine à Gættingue, né en 1772, et mort en 1804, est auteur de I. De pneumonia thyphode, seu nervosa, Gættingue, 1798, in-8°. II. Programma disquisitionis de viribus corporis humani quæ medicatrices dicuntur, ibid., 1800, in-4°. III. Essais pour servir à juger le système de Brown (en all.), ibid., 1800, in-8°. IV. Observations de médecine (en all.), ibid. 1801, in-8°; il n'a paru que le premier vol. de cet ouvrage. V. Traité théorique et pratique sur la scar

[ocr errors]

:

donna au public des Recherches sur la connaissance que les anciens avaient de la nature. Après la mort d'Herman Bosscha, arrivée en 1819, il fut chargé du cours d'histoire nationale; ce qui lui donna l'occasion de prononcer un houveau discours dont le sujet était Esprit qui doit présider au jourd'hui à l'étude de l'histoire du pays. L'éclat de ses leçons et sa réputation de savant et de littérateur le firent recevoir membre et de la première et de la seconde classe de l'Institut. Dans l'espace de sept ans, i mit au jour les ouvrages suivants, composés en hollandais : I. Recherches pour l'histoire des sciences et des lettres aux PaysBas, Amsterdam, 1821, in 8°. L'auteur y traite de Simon Stevin, de Drebbel et du prince Maurice, examine l'influence de la littérature

latine (en all.),ibid., 1803, in-8°. Cappel a donné une nouvelle édition du traité des maladies vénériennes de Girtanner, auquel il a ajouté des notes, Gættingue, 1793-1803, 3 vol. in-8°. G-T-R. CAPPELLE (JEAN-PIERRE Van), naquit à Flessingue, en 1783. Il débuta par être lecteur en sciences mathématiques, agricoles et maritimes, à l'académie de Groningue consacrée à leur enseignement et à celui du dessin. En 1804, il remporta une médaille d'or au concours de la société scientifique de Harlem, par son mémoire sur les Miroirs ardents d'Archimède, inséré dans le septième volume du recueil de cette compagnie, deuxième partie, pp. 70114. Dès l'année 1812, en publiant les Questions mécaniques d'Aristote, dédiées à ses maîtres Van Swinden et Van Lennep, il prouva qu'il unissait la connaissance des annéerlandaise sur celle de l'Allemagne tiquités à celle des découvertes et et parle de G. A. Bredero, Boerdes théories modernes. Cet ouvrage, haave et S'Gravesande. II. Recheroù le texte grec est accompagné d'une ches sur l'histoire des Pays-Bas, traduction latine et de notes nom- Harlem, 1827, in-8°. III. Philippebreuses, fut imprimé à Amsterdam, Guillaume, prince d'Orange, 1 vol. in-8°, de XIV et 288 pag., ibid., 1828, in-8°. Enfin il traavec 4 planches. Le commentaire va vailla avec MM. Siegenbeck et Side la page 123 à la 282". L'éditeur mons à une nouvelle édition de s'est aidé d'un manuscrit de Leyde, Hooft (Voy. ce nom, tom. XX). de deux de Paris et d'un grand Le roi des Pays-Bas le décora de la nombre d'imprimés. Il déclare avoir croix du Lion-Belgique. Il mourut des obligations à MM. Van Swin- à Amsterdam le 26 août 1829. Le den, Van Lennep, Jérôme de Bosch 37 numéro du Letterbode de la et J. H. Van Reenen. L'année 1815 même année, pag. 149-152, confut marquée par sa nomination à la tient une notice sur cet écrivain. chaire de littérature nationale à l'Athénée illustre d'Amsterdam, et il entra en fonctions en prononçant un discours sur les services rendus par les habitants d'Amsterdam, sous le rapport de la culture et du perfectionnement de la langue hollandaise. La même année, il

R-F-G.

CAPPELLO (BERNARDO), poète italien, naquit, au commencement du XVIe siècle, à Venise, d'une famille patricienne. Etant à Padoue, il se lia d'une étroite amitié avec le celèbre Bembo, qui avait une telle estime pour son goût qu'il lui com

muniquait tous ses ouvrages avant de les publier. Ses études terminées, Cappello revint à Venise; et, après avoir rempli diverses charges de magistrature, il fut admis au conseil des quarante (la quarentia). Il partageait son temps entre les devoirs de cette place et la culture des lettres lorsque en 1540 (1), une sentence du conseil des dix le bannit à perpétuité dans l'île d'Arbo. Les historiens ne s'expliquent pas clairement sur le motif d'une punition si rigoureuse; mais on devine que Bernardo s'était attiré la haine des dix en proposant des mesures qui tendaient à limiter leur pouvoir (2). Il subissait son exil depuis deux ans, quand un nouveau décret le cita devant le conseil pour y rendre compte de sa conduite. Ne jugeant pas prudent d'obéir il s'enfuil a Rome avec sa famille. Ses talents lui méritèrent bientôt l'amitié du cardinal Alex. Farnèse qui mit beaucoup de zèle à le servir, et finit par lui obtenir la charge de gouver neur d'Orviette et de Tivoli. La cour du duc d'Urbin réunissait alors les plus beaux esprits de l'Italie. Cédant anx invitations de ses amis, Bernardo alla les visiter. Mais le climat de Pesaro ne convenant pas à sa santé, il revint à Rome, où il mourut le 18 mars 1565, avec le regret de n'avoir jamais pu revoir sa patrie. Les Rime de Cappello furent imprimées pour la première fois à Venise en 1560, in-40, par les soins d'Atanagi qui les fit précéder d'une dédicace au cardinal Farnèse. Cette édition est rare et recherchée. Mais on doit la préférence à celle de Ber

(1) Le 14 mars, suivant Tiraboschi; et le 19

mai, suivant Daru.

(2) Voyez Pier. Giustiniani, Storia di Venezia Xill, 376; les notes d'Apostolo Zeno sur la

Bibliothèque de Fontanini, II, 68, et Daru, Histoire de Venise, VI, 63, édit. de 1819.

game, 1748-53, 2 vol. in-8°, publiée par Serassi (Voy. ce nom, t. XLII); elle est augmentée de plusieurs pièces et enrichie de notes et d'une vie de l'auteur. Les Canzone dé Capello sont, au jugement des critiques italiens, autant de petits chefsd'œuvre. Il n'a pas moins bien réussi dans les compositions sérieuses que dans celles où l'amour est le sujet de ses chants; et Tiraboschi n'hésite pas à le présenter comme un des plus parfaits modèles qu'on puisse suivre dans les divers genres où il s'est exercé (Voy. la Storia della letterat. ital., VII, 1155). W—s.

CAPPELLO (MARC), poète italien, né, le 22 mars 1706, à Brescia, y reçut les premières leçons de rhétorique du célèbre Frugoni, et y étudia le grec sous Panagioti de Sinope. A vingt-cinq ans il passa à Padoue pour achever ses études, et y fat dirigé par les conseils de Dominique Lazzarini qui avait rempli avec le plus grand honneur la chaire d'éloquence de l'université. Cependant Cappello ne montrait encore aucune disposition pour la poésie, mais il devint amoureux, et le langage des vers lui parut le seul dont il dut se servir pour en faire la déclaration. Ainsi l'amour le rendit poète, et il exerça ensuite son talent sur d'autres objets. Mais, dans ses vers, il n'aborda jamais des sujets graves et sérieux. De jolis sonnets sur une indisposition de sa Nice, et sur les remèdes qu'on lui administrait, sont la preuve de son talent en ce genre. Dégoûté de l'amour à trente ans, il embrassa l'état ecclésiastique; et sa muse, revenant à la tendresse, en devint plus vive et plus féconde. Se trouvant un jour à Bologne, dans une société de beaux esprits qui se communiquaient leurs productions, et y ayant

entendu Laure Bassi réciter un sonnet qu'elle avait composé la veille, Cappello se sentit inopinément doué du talent de l'improvisation et il riposta par un autre sonnet sur les mêmes runes que le précédent. Revenu dans sa patrie avec les avantages d'un improvisateur, il y fut recherché des meilleures sociétés dont il faisait les délices autant par l'affabilité de ses manières et de sa conversation, que par l'agrément de ses vers improvisés. Les ridicules, les travers de la plupart des hommes frappant de plus en plus son esprit observateur et naturellement caustique, à mesure que l'âge mûrissait en lui la réflexion, il tourna son génie poétique vers la manière satiriquement burlesque de Berni. Il s'y voua avec une ardeur telle que, pour recueillir parmi le peuple de Florence et les paysans de la Toscane, tous les idiotismes dont ce genre de poésie tire un grand parti, il en fit exprès le voyage. Revenu amplement pourvu des expressions qu'il avait été chercher, il s'en servit d'une manière trèsheureuse, dans quatre poèmes burlesques dont le premier, qui fut le seul imprimé de son vivant, avait pour titre: La morte del Barbetta celebre ludimagistro Bresciano del secolo passato, compianta in Brescia in una privata letteraria academia l'anno 1739, Brescia 1740 et 1759. Le second est intitulé La Befana (épouvantail); le troisième, La Frittata (omelette); le quatrième, 1 Gatti (les chats). On vante encore six de ses sonnets dans le dialecte des paysans florentins et le style du Lamento di Cecco de Varliengo, où l'un d'eux est censé parler à sa maitresse. Ils sont intitulés A Menichina. Fécond en saillies spirituelles, d'un caractère jovial et

facétieux, Cappello fournissait chaque jour quelque aliment aux conteurs d'anecdotes. Consulté par un mauvais poète, qui lui portait deux sonnets sur le même sujet, pour savoir lequel était le plus digne de l'impression, il répondit, après avoir lu le premier et sans regarder le second: « Imprimez l'autre. — Mais, quoi! vous ne le connaissez pas! — C'est qu'il n'est pas possible qu'il y en ait un aussi mauvais que celui que je vous rends.» Brescia est encore plein du récit de ses bons mots et de ses joyeuses mystifications. Il comptait parmi ses nombreux amis Jean Gaston, le dernier rejeton de l'illustre famille des Médicis, et le pape Benoît XIV. Il eut pu profiter de l'intérêt qu'il leur inspirait pour accroître sa fortune; mais exempt d'ambition, il se trouvait heureux dans l'honnête aisance dont il jouissait. La mort l'euleva aux muses et à ses compatriotes le 21 juillet 1782. On regrette qu'il ne fait aucune édition complète de ses œuvres. Le professeur Zo'a qui s'était chargé de les recueillir est mort avant d'avoir rempli le vœu du public à cet égard.

se soit

[ocr errors]

CAPPER (JACQUES), voyagear anglais, entra au service de la compagnie des Indes et parvint an grade de colonel, puis à l'emploi de contrôleur-général de l'armée et de la comptabilité des fortifications de la côte de Coromandel. Envoyé en Angleterre en 1777, il fut expédié aux Indes en 1778, à l'époque de la guerre avec la France. S'étant embarqué à Livourne le 29 sept., il débarqua le 29 octobre à Latakié sur la côte de Syrie: le 4 nov. était à Alep; il y conclut un arrangement avec un cheik arabe qui devait le conduire à Basra el se mit ea

il

« AnteriorContinua »