trop à la disposition du moment. Il ne songea pas assez à tous les moyens de corruption qui pouvaient encore être employés pendant le reste de la nuit, à cette horde de brigands qui avaient précédé ou suivi son armée. Nous-mêmes devions-nous partager sa sécurité? Devions-nous la recevoir quand il nous la donnait? Comment personne ne se rappela-t-il la révolution qu'on avait opérée dans les esprits en deux heures, le jour où M. Necker était venu à Paris? Du moins si M. de La Fayette a gémi de n'avoir pas prévenu tous les malheurs, il a pu se dire le lendemain qu'il en avait empêché beaucoup, et nous n'avons pas eu cette consolation, Passons rapidement sur les détails de ce funeste lendemain. Je les vois trop encore pour pouvoir les peindre. Tout ce que je puis dire, c'est que j'avais eru aussi à la paix; que j'ai, goûté quelque repos pendant que tant de crimes se commettaient, et que je ne sais pourquoi j'en ai des remords; qu'éveillé par les cris, par le bruit des armes, frémissant des forfaits qui avaient été commis, frémissant de ceux qui avaient pensé l'être, je courus au château où l'on m'avait dit que se réunissait l'Assemblée nationale; que je n'y vis autre chose que du sang, des larmes, une joie féroce, une indignation stérile, des députés errans, des victimes augustes et ces infortunés gardes-du-corps, objets éternels d'attendrissement et de vénération, qui, dans cette nuit à jamais exécrable, avaient placé l'excès de la vertu à côté de l'excès du crime, et dont il ne serait pas resté un seul sans le dévouement de M. de La Fayette et la fidélité de ses grenadiers. » Lorsque M. Mounier et M. de Lally-Tollendal, témoins tous les deux dans cet événement, tenaient ce langage, ils venaient de se retirer de l'Assemblée nationale, indignés des scènes qui s'étaient passées sous leurs yeux. Is étaient séparés l'un de l'autre. Quant à l'événement en lui-même, à ses causes, au but qu'on şe proposait, nous ne répéterons point les conjectures faites dans le temps et qui ont un grand degré de probabilité. Nous dirons avec les auteurs que nous avons cités, « que ceux qui n'ont vų » dans les journées des 5 et 6 octobre qu'un mouvement popu>>laire sans direction, sans but, et seulement provoqué par la pé nurie des subsistances qui pour lors affligeait la capitale, n'ont >ipas pénétré la cause secrète des événemens; et que ce serait » manquer de jugement ou de bonne foi que d'attribuer au has » sard et aux jeux de fortune, une lutte préparée. » Il n'en paraît pas moins vrai que les meurtres furent l'effet du hasard en ce sens que l'auteur du complot n'y prit aucune part, et que l'accuser du contraire c'était perdre de vue l'objet principal. DU PREMIER VOLUME. AVERTISSEMENT DES LIBRaires. AVANT-PROPOS DE L'AUTEUR. CHAPITRE PREMIER. Naissance de la reine. - - - Son départ de Vienne. Son mariage. Ses succès. Son - - j II CHAPITRE II.-Des causes immédiates et des principes éloignés de la - - CHAPITRE IV. —La famille royale de France pendant la révolution. - - 1789. La famille royale conduite à Paris. court la reine: sa fermeté. ÉCLAIRCISSEM SEMENS HISTORIQUES ET PIÈCES officielles. FIN DE LA TABLE DU PREMIER VOLUME. |